CHRONIQUE PAR ...
Cosmic Camel Clash
Cette chronique a été mise en ligne le 01 juin 2021
Sa note :
12.5/20
LINE UP
-Mangan Klavborn
(chant)
-Niclas Engelin
(guitare)
-Marcus Sunesson
(guitare)
-Mikael Håkansson
(basse)
-Daniel "Mojjo" Moilanen
(batterie)
TRACKLIST
1)In Splendour
2)Casket Closing
3)Next Closed Door
4)The Hurricane Season
5)Propaganda
6)The Paraclete
7)Scyth
8)Descend
9)Trial & Error
10)I'm The One
11)Calling Out
12)Seven Ends
DISCOGRAPHIE
Il y a des groupes comme ça qui sont des histoires d'ex. On avait Empire comme bon exemple pour le heavy-metal et depuis 2004 on a Engel pour le melodeath... mais en est-ce vraiment? Car même si la formation suédoise aligne des membres issus respectivement d'In Flames, The Crown, Passenger, Lord Belial et Evergrey, le résultat est plutôt sage et assez éloigné des sommets de brutalité que la scène de Gothenburg a pu produire. Absolute Design est ainsi un album plus porté sur les ambiances que sur les déferlantes de violence, et qui selon les moments atteint plus au moins son but.
L'album fait illusion dans les premières minutes : "In Splendour" envoie des grattes assez proches du Gloria de Disillusion dans le son comme dans les parties jouées, et "Casket Closing" s'ouvre sur un riff en salves qui enchaîne les accords et le couplet basse batterie / clavier qui suit renvoie directement à Soundtrack To Your Escape. Mais dès ce deuxième titre on sent que Mangan Klavborn va délaisser son registré hurlé à mi-chemin entre hardcore et mélodeath pour son chant clair la plupart du temps, et c'est le cas. L'homme aime visiblement plus chanter que hurler et son timbre clair est assez doux et maniéré, un peu comme peut l'être Ben de Sybreed. La musique suit cette tendance : capable d'envoyer le bois par moment elle reste contenue la plupart du temps, mettant clairement l'accent sur les atmosphères. La dimension pop est de fait grandement mise en avant et même quand le groupe balance du riff comme sur "The Hurricane Season", le chant clair ancre le tout dans un genre de rock mélodique pas désagréable du tout mais un peu convenu.
Quand le groupe fait parler la poudre c'est avec "Propaganda", titre qui pourrait sonner - surtout que le chant hurlé/suraigu de Klavborn sur le refrain est impressionnant - s'il ne rappellait pas tellement Soilwork. C'est le souci d'Engel : quand ils jouent la carte de la mélodie ils sont sympas sans plus, arrivant ça et là à poser un refrain mélodique vraiment réussi ("Next Closed Door" et ses bons passages pop) mais sans être transcendants non plus... et quand ils s'énervent ils sonnent comme une pâle copie des références que constituent leurs anciens groupes. Ils s'en sortent quand ils jouent la carte de l'efficacité pure, comme sur "Trial & Error" qui enchaîne très bien un couplet furieux et un refrain mélodique hyper ciselé. Idem pour le pré-couplet quasiment acoustique de "I'm The One" qui parvient à surprendre... mais sorti de ce genre de fulgurances on ne peut que constater que les titres qui laissent une trace sont fort rares. Tout ça se ressemble et l'album glisse sur l'auditeur.
Absolute Design n'est pas déplaisant, le tout est bien joué, assez efficace et on décèle un réel potentiel chez le chanteur Mangan Klavborn, seul inconnu de la bande soit dit en passant. Certains points permettent de garder des espoirs d'évolution pour la suite (le solo débridé ouvrant "Calling Out" par exemple) mais le résultat final est tout de même diablement plat, surtout pour des vieux routards de la scène. Attendons le suivant.