In Theatrum Denonium 2020


In Theatrum Denonium

UN REPORTAGE DE...




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Jour 1 : 07 mars 2020

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Jour 1 :07 mars 2020



Comme à l’accoutumée, c’est au début du mois de mars que revient le désormais très célèbre In Theatrum Denonium. Pour celles et ceux qui ne connaîtraient pas encore ce festival, il s’agit d’un incontournable pour les amateurs de noirceur, qui a la particularité de se tenir au sein du très joli théâtre municipal de Denain, lieu somme toute incongru pour accueillir des groupes œuvrant dans le metal extrême. Après avoir vu fouler sa scène par Septic Flesh, Melechesh, Amenra, Enthroned et tant d’autres, le théâtre ouvre une fois de plus ses portes pour des groupes dont le dénominateur commun est l’amour de l’art sombre. Au menu cette année, une affiche encore alléchante qui a permis à l’association Nord Forge de voir cette date de nouveau sold-out. De quoi ne pas trop se stresser avant l’échéance programmée le 7 mars.

17h15. Ouverture des portes. Le théâtre de Denain se remplit rapidement. Malgré l’arrivée sur le territoire national du COVID-19, nombreux sont les détenteurs de billets qui ont fait le déplacement. Finalement, faut-il réellement s’inquiéter de ce virus qui ne semble agressif qu’avec une infime partie de la population, fragile de surcroît ? Le temps de saluer l’un des organisateurs, je manque la prestation de Spectrale, composé notamment d’un ancien TGODO et de Raphaël Verguin, dont le violoncelle a déjà raisonné en ces lieux l’an passé. Le groupe ouvrait la soirée à l’étage, au fumoir. Allons se placer aux premiers rangs de la fosse pour découvrir en live SULPHUR AEON. Car en effet, malgré le lieu, réplique au 1/5e de l’opéra Garnier (je sais, lecteur, que tu adores te cultiver en lisant mes écrits), l’association et la municipalité, au gré de quelques efforts, parviennent à enlever quelques rangées de sièges, afin que les fans de metal puissent se retrouver au plus près de la scène. Les Allemands délivreront pendant près d’une heure un death très sombre. L’ambiance lugubre emporte rapidement l’auditoire, qui se laisse bercer par ces violentes pièces rendant un vibrant hommage à l’univers angoissant imaginé par H.P. Lovecraft. Photo_1_443h_300w

Que ce soit par des blasts maitrisés ou lors de passages plus lourds, l’atmosphère poisseuse évoque parfaitement Cthulhu et les Grands Anciens. Du récent "The Summonig of Nyarlathotep", au plus ancien "Swallowed By The Ocean’s Tide", les Teutons prouvent leur capacité à élaborer des titres dans lesquels mélodies et rythmiques puissantes s’harmonisent dans un flot qui noiera le public. Le bassiste, au physique impressionnant, et dont le visage demeure caché sous une chevelure abondante, est semblable à une créature possédée, rendant l’ensemble encore plus inquiétant.

L’an dernier, Nord Forge avait eu la bonne idée de faire venir Darkspace et pour cette nouvelle édition, ce sont d’autres Suisses qui ont été programmés. Après l’excellente prestation de Sulphur Aeon, c’est en effet au tour de BORGNE de monter sur scène. Pour un show particulier, puisque la formation vient ici présenter son tout nouvel album, Y, sorti chez Les Acteurs de l’Ombre, le neuvième de leur discographie. Au menu, toujours un black metal froid aux sonorités indus assez marquées. La tête pensante de Borgne, et seul membre permanent, Bornyhake, a depuis ses débuts fait le choix de se passer de batterie, lui préférant une boite à rythme. Il est accompagné ici par Lady Kaos aux claviers et par deux musiciens recrutés pour le live, Onbra à la guitare et D. à la basse.

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Cette configuration finalement peu commune va pourtant s’attirer la bienveillance de la salle. Ceux qui ne connaissait pas ont en effet pu être fascinés par l’atmosphère si particulière qui se dégage des compositions de Borgne. Loin du black classique, l’homme à un œil sait s’y prendre pour distiller une ambiance crépusculaire avec finalement peu de moyens. Ou comment, un certain minimalisme musical peut s’avérer bienvenu et devenir vecteur d’évasion. L’on se laisse transporter dans la glaciale galaxie des Helvètes avec un certain plaisir. Cinq morceaux, issus des cinq derniers albums seront joués, parmi lesquels, "Void Miasma" et "The Last Thing You Will See". Et finalement un seul titre de Y, "A Hypnotizing, Perpetual Movement That Buries Me In Silence", qui viendra clore habilement ce set, avec sa mélodie entêtante. Le groupe, rare en live, mérite d’être vu et entendu.

Photo_3_554h_300w Place désormais à CARACH ANGREN. L’ambiance va donc changer par rapport à Borgne, puisque nous sommes ici en présence d’un des grands noms du black symphonique. Autant l’avouer d’emblée, je n’ai jamais été attiré par la musique du groupe, mais ne soyons pas obtus et laissons-nous l’occasion de découvrir si la version live est plus séduisante que ce que j’ai pu entendre par le passé. La réponse est non. Il faut saluer le grand professionnalisme des Bataves, mais rien dans leur musique n’a retenu clairement mon attention. C’est donc avec un regard très critique que le concert a été décortiqué. Première surprise, la formation est composée ce soir de quatre membres. Pas de bassiste à l’horizon. Soit. Les nappes de claviers résonnent ainsi dans le théâtre, accompagnées par une seule guitare. Le batteur, Namtar, qui a pris la décision de voguer vers de nouvelles aventures, joue ce soir son dernier concert. Il maîtrise parfaitement son sujet, aussi à l’aise dans les parties blastées que dans les passages plus lourds. Et le frontman, Seregor, assure le show. Il s’assume complètement, dansant de manière frénétique, ce qui peut frôler le ridicule, d’aucun y voyant une imitation extrême d’un certain M. Jackson.

Ou de manière plus évidente, il fait songer à Dani Filth. La musique de Carach Angren sonne un peu comme le Anorexia Nervosa du début des années 2000. Autour de moi, les fans ont été conquis. Je serais pour ma part plus réservé.

Le temps file à une vitesse vertigineuse. Il est déjà temps d’apprécier la tête d’affiche de la soirée. Groupe culte s’il en est, Carpathian Forest va devoir convaincre, après une prestation au Hellfest qui a déçu nombre de personnes. Je vous demande pardon ? Quoi ? Non, vous plaisantez ? L’on m’annonce que la première victime du dénommé Coronavirus est Nattefrost et ses petits copains. Ces derniers étaient également programmés à l’affiche du festival nantais Black Speech MMXX, qui a annoncé son annulation quelques jours auparavant. Les Norvégiens ont donc décidé de ne pas venir jouer à Denain. Mais grâce à un travail impressionnant, l’organisation est parvenue à lui trouver un remplaçant quelques heures avant le début de la soirée. Et pas n’importe lequel, puisque ce sont les Écossais de SAOR qui vont finalement tenir le rôle de tête d’affiche. Aussi, certains ont été déçus et ne se sont pas déplacés, tant le style pratiqué est assez éloigné du black punkisant de Carpathian Forest. Les plus ouverts d’esprits ou les curieux ont pour leur part bien fait de rester. Ils ont pu en effet découvrir le travail de Saor. Andy Marshall, qui a recruté depuis quelques années des membres pour donner vie sur scène à ses compositions, semble un peu emprunté. Il s’excuse même de remplacer les Norvégiens, et annonce au public faire de son mieux pour que le temps passé ensemble soit agréable. Et il le sera. La tête pensante de la formation a en effet eu la bonne idée de ne jouer que peu du décevant Forgotten Path.

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En revanche l’excellent Aura raisonnera pour notre plus grand plaisir. Remplacer dans de telles conditions le groupe en haut de l’affiche n’est pas une mince affaire. Mais Saor a su mettre tout son talent pour y parvenir. Bryan Hamilton cogne ses fûts avec vigueur apportant une puissance appréciable. Cette dernière est contrebalancée par les passages mélodiques, notamment au violon, tenu par le virevoltant Lambert Segura, qui danse et glisse sur scène durant la totalité du show. Marshall pose son chant monocorde si particulier, grognement bestial s’il en est. Difficile de ne pas succomber à "The Awakening" et à ses mélopées mélancoliques. Il faut avouer qu’Aura est mon disque préféré et que nous avons été servis ce soir. En effet, le groupe semble avoir apprécié la réaction du public et lui offrira donc un "Children Of The Mist" d’anthologie.


Édition particulière s’il en est, cet In Theatrum Denonium cinquième du nom restera dans les mémoires. Débuté dans les profondeurs marines inquiétantes, il s’achèvera dans les Highlands écossais, à défaut d’infernales contrées. Félicitations aux organisateurs et aux bénévoles d’avoir encore réalisé la prouesse de mettre sur pied cette affiche en ce lieu si singulier. Le rideau vient de tomber sur cette soirée dédiée au metal extrême. Peu de monde a alors conscience que ce virus, dont on ne se méfie pas encore réellement, vient malheureusement de le baisser pour de nombreux mois.

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