Fvnerals - The Light

(2014) - post rock doom metal ambient sombre et silencieux et... - Label : Throne Records Eerie Echoes Records

Sombre et silencieux. Lent et sombre. Lent et silencieux. Obscur et captivant. Obscur et ancestral. Ancestral et captivant. Hypnotique et troublant. Opaque et troublant. Opaque et hypnotique. Mystérieux et évaporé.  Mystérieux et nocturne. Nocturne et évaporé. Sombre et silencieux et lent et obscur et captivant et ancestral et hypnotique et troublant et opaque  et mystérieux et évaporé et nocturne.

(Fin de la chronique.)        (Que f        air        e mainten        ant ?)

Je peux parler. Emettre quelques sons avec des mots, par l'intermédiaire de l'écrit et de votre bouche à vous. Ce que j'écris, vous le pensez en ce moment même - une fraction de seconde. Forcément. C'est inévitable. Je suis un être humain pathétique et tellement égocentré. Je ne mérite pas autre chose que la télévision de sept à neuf - coucher les gosses - me lever - les dents - voiture - rentrer - télévision de sept à neuf - me coucher - me lever - les dents - voitur... etc. Pitoyable. Grotesque. Avouez que ça fait plus mal qu'un coup dans les gencives, de se rendre compte que j'exerce une influence aussi forte sur vous, hein ? Le truc n'est pas de moi. L'astuce m'a été enseignée par Fvnerals. A peine commençaient-il a s'exprimer - dans leur language fait de sons cristallins et noirs - que je m'exprimais comme eux. Leurs pensées devenaient mienne ; la mienne était à leur merci.
On dit de Fvnerals qu'ils jouent  ( (très) )  lentement : ce n'est pas faux. On dit que le noir d'ébène leur sied bien : ce n'est pas faux. On dit que leur musique atrophiée est tout en ~~~~~ambiance~ : ce n'est pas faux. On dit encore qu'un chant féminin éthéré leur insuffle le souffle de vie nécessaire pour tenir debout : c'est entièrement vrai. Quelques notes jouées en boucle, dans le minimalisme d'une secte d'un autre temps, constituent la charpente de l'édifice monté par Fvnerals. C'est qu'ils savent autant, si ce n'est davantage, dompter le vide entre les notes que les notes elles-mêmes. En quelque sorte, The Light le mystérieux (et obscur et opaque et évaporé et noct...) est l'opposé du drone. Ce dernier s'efforce de combler tout l'espace par des bourdonnements, tandis que Fvnerals calfeutre paradoxalement son espace avec le néant.
Quelques répétitions, tout de même, laissent à penser que la pièce circulaire n'est en réalité pas si grande que ça. Regrettable, mais excusable. Cette chronique est si pompeuse que, bien entendu... . The Light. Un OVNI (terme galvaudé et vide de sens que je répète ici sans honte) tout en rondeur, délaissant l'agression au profit de l'incompréhension. Calme et recueillement y règnent en maître. Sans trop savoir si l'on doit porter le noir ou non (ou non), c'est médusé qu'on se laisse, amusé, guider dans ces grands espaces souterrains. Tout devrait nous conduire à fuir. Et pourtant. Et pourtant. Et pourtant. Malheureusement, quelques répétitions, tout de même, laissent à penser que la pièce circulaire n'est en réalité pas si grande que ça.

Cette chronique est si pompeuse. Bien entendu, vous n'avez rien compris à Fvnerals. Coucou, que suis-en train de lire ? ça va ? le chat meurt, agonisant sur la route, et le chien... bleu... vermeil... dans une eau saumâtre... Le but sera néanmoins atteint si vous êtes désormais suffisament intrigué - souvenez-vous du chien - pour jeter une oreille tremblante à cette musique à la fois douce et incompréhensible, rituelle et - il meurt dans une eau saumâtre - belle comme une nuit caverneuse : vous entendez ? les gouttes qui tombent, plic-ploc, plic-ploc...

http://fvnerals.bandcamp.com/

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