Arrivés avec un peu de retard le samedi, nous manquons malheureusement le set de Dunkelnacht et débutons pour la fin de W.I.L.D qui parait-il a comblé ceux qui ont assisté à leur prestation.

Rotting Christ se présente en milieu d'après-midi pour offrir une heure intense de metal extrême. Quelques jours après la sortie de leur triple live enregistré à Athènes, je suis ravi de voir enfin le groupe sur scène. Le son est bon, meilleur selon moi que celui de leur album. Sakis Tolis harangue l'assistance qui se prend au jeu et répond favorablement aux sollicitations du frontman. Les morceaux de leur dernier album sont exécutés avec brio. "666" instaure tout de suite une ambiance lourde. Les grecs sont en forme et semblent contents d'être là. Les refrains deviennent des cris de ralliement ce qui est loin de déplaire au public. " Athanati Este" ou " In Yumen-Xibalba" témoignent des grandes qualités du quatuor emmené par les frère Tolis. "Grandis Spiritus Diavolos" achève cette sombre communion de la plus belle des manières. C'est heureux que l'on va prendre l'air en prenant conscience que ce concert était tout simplement excellent, même si d'aucuns regretteront l'absence de titres cultes comme "Non Serviam". Setlist Rotting Christ: 666 P'unchaw kachun-Tuta kachun Athanati Este Kata ton Demona Eautou Nemecic The Sign of Evil Existence Transform All Suffering Into Plagues Societas Satanas (Thou Art Lord cover) In Yumen-Xibalba Grandis Spiritus Diavolos

Tankard est le prochain sur la liste décidément variée. Les rois du thrash allemand imbibé à la bière débarquent sur une terre déjà conquise, aussi bien à leur musique qu'à leur message invitant chacun à s'abreuver de boisson maltée et houblonnée. Un discours fédérateur lorsque que l'on s'adresse à des fans de metal. Du groupe, je ne connaissais que certains morceaux et je dois admettre que j'ai été agréablement surpris. L'énergie joyeuse déployée par les germains a gagné l'ensemble de la salle. Gerre chante comme un damné, présentant ses formes généreuses, notamment un ventre gargantuesque, qui prouvent qu'il vit ce qu'il dit. Pas de doutes, il aime la bière et se sent bien dans son corps. Tankard a assuré un show de thrash qui ne se prend pas au sérieux. "R.I.B" et "A Girl Called Cerveza" montrent une formation qui prend du plaisir à exécuter ses riffs percutants. Un bon moment en somme. Set list Tankard: Zombie Attack The Morning After Rapid Fire (A Tyrant's Elegy) Metal to Metal Intro: R.I.B. (Rest In Beer) R.I.B. (Rest In Beer) Chemical Invasion Rules for Fools A Girl Called Cerveza (Empty) Tankard

Entombed A.D va ensuite se présenter face au public nordiste. Depuis la dispute avec Alex Hellid, les membres d'Entombed ont formé un projet parallèle, qui n'est autre qu'Entombed avec un nouveau patronyme. Ne nous y trompons pas, Entombed A.D est composé de la majeure partie de la formation culte de death suédois. La set list proposée ce soir sera donc accès sur la discographie dudit groupe. Pour le plus grand bonheur de tous. Outre deux titres, estampillés A.D, le reste est un best of d'un des fondateurs du death made in Suède. Piochant dans toutes les périodes de leur répertoire, les nordiques vont être à la hauteur de leur réputation. Le son est excellent et rend justice aux compositions du quartet. L'ensemble sonne très rock. L.G Petrov s'amuse avec le public, car l'un des amplis capte la radio qui retransmet le match de rugby du  jour. Les commentateurs sportifs deviennent heureusement muets lorsque que résonnent les lourdes guitares. Les suédois exécutent avec justesse les morceaux les plus anciens et les plus récents. Comment ne pas s'extasier devant les excellents "Chaos Breed", " Wolverine Blues" ou "Revel in Flesh"? Seul bémol: le fait que la formation n'ait en son sein qu'un unique guitariste. Aussi, certains passages manquent clairement de corps, comme le final de " Left Hand Path". Les lumières se rallument et l'on se doit tout naturellement reconnaitre la grande qualité du show qui vient d'être donné. Setlist Entombed A.D.: Pandemic Rage I For an Eye Revel in Flesh Second to None Eyemaster Stranger Aeons Living Dead Chaos Breed Out of Hand Wolverine Blues  Left Hand Path Supposed to Rot Serpent Speech

Déboule Panzer. Avec un nom pareil, inutile de chercher une once de finesse. Composé de vétérans de la scène metal allemande, ce groupe joue ce soir pour la troisième fois de son existence. En une heure, ces derniers montrent leur savoir-faire en termes de heavy teutonique. Tout est ici calibré, des riffs puissants et des soli d'Herman Frank aux lignes de basses en passant par le chant de Schmier. Accompagnés de l'ex-Accept Stefan Schwarzmann derrière les fûts ils assènent des morceaux solides, mais qui à mon sens, manquent de cruellement de personnalité. Le nombre important de personnes s'installant sagement dans les gradins témoigne que je ne suis pas seul à ne pas être bouleversé par le show des allemands. Setlist Panzer: Hail & Kill Death Knell Panzer Freakshow Mr. Nobrain Roll the Dice Bleed for Your Sins Temple of Doom

Carcass. Ce nom est certainement responsable de la venue d'une partie du public. Malgré la fatigue qui se fait sentir et qui sera plusieurs fois notée par Jeff Walker, souhaitant que la fosse s'anime, les personnes viennent se masser devant la scène pour recevoir une leçon magistrale de death mélodique chirurgical. Quel plaisir de voir enfin les anglais sur scène. Bill Steer se donne à fond et s'avère d'une précision éloquente. Ces parties sont jouées avec une justesse impressionnante. Secondé par Ben Ash, il fait résonner des riffs désormais devenus cultes. Le groupe semble en forme malgré l'horaire et déroule un set sans fautes. Des morceaux grind de leurs débuts aux récents titres issus de "Surgical Steel", les britanniques font montre d'un savoir-faire hors pair. Swansong, souvent décrié par une partie des fans ne sera pas oublié, avec "Black Star/Keep On Rotting". Et que dire de "Corporal Jigsore Quandary" qui réveillera nombre de spectateurs? L'assistance semble ravie d'avoir le privilège de voir un groupe de cette importance sur ses terres. Les dernières notes de "Heartwork" résonneront encore bien longtemps dans les têtes. Setlist Carcass: 1985 Unfit for Human Consumption Buried Dreams Incarnated Solvent Abuse The Granulating Dark Satanic Mills Cadaver Pouch Conveyor System Captive Bolt Pistol / Genital Grinder Noncompliance To ASTM F 899-12/ This Mortal Coil Exhume to Consume / Reek Of Putrefaction Black Star / Keep On Rotting in the Free World Corporal Jigsore Quandary / The Sanguine Article Ruptured in Purulence / Heartwork

Mais déjà les lumières se rallument et il faut se rendre à l'évidence : ces deux jours de festival sont malheureusement terminés. Le Gohelle Fest est la preuve vivante que quelques acharnés sont capables de soulever des montagnes. Qui aurait pu penser il y a quelques années avoir la chance de voir se produire dans la banlieue de Lens des formations aussi renommées ? La deuxième édition a été une réussite. Dommage cependant qu'il n'y ait pas eu plus de public, la salle n'affichant jamais complet. Est-ce lié à la date, aux autres festivals organisés le même weekend ? Difficile à dire. Gageons que l'an prochain le festival existe toujours et propose une affiche de qualité équivalente. Puisque l'on a eu droit à du rêve durant ces deux journées, votre serviteur se permet de demander la venue en 2016 de Solstafir, Immolation et Emperor. On m'annonce que c'est n'est pas aussi simple… mais qui sait ?

Trêve de plaisanterie, saluons l'ensemble des bénévoles qui ont permis cette belle fête autour du metal. Remerciement particulier à Guillaume pour sa gentillesse et son sérieux, ainsi que pour les jolies photographies présentes ici. A l'année prochaine !