Black Bomb A

Entretien avec Snake (guitare) - le 30 janvier 2008

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Cosmic Camel Clash

Une interview de




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Depuis la sortie de la démo Straight In The Vein et surtout de l'album Human Bomb, Black Bomb A s'est installé durablement dans le paysage métal/hardcore français. Le premier gros tournant de leur carrière avait été le départ du chanteur Djag (parti former Le Noyau Dur), brillament remplacé par Arno de No Flag qui avait amené une toute nouvelle dynamique vocale. Deux albums et un live plus tard c'est le choc : on apprend soudainement qu'Arno s'en va et que Djag revient. Intrigués, les Éternels ont demandé une interview au groupe... et l'ont obtenue dès le lendemain. La suite tout de suite.


Cosmic Camel Clash : Comme beaucoup de monde j'ai été très surpris d'apprendre le départ d'Arno via votre site, sachant qu'il s'était extrêmement bien intégré au groupe depuis son arrivée. Est-ce que tu peux me dire ce qui s'est passé ?

Snake : Ben écoute, il a décidé de partir d'un commun accord. Il a eu envie de partir sur autre chose et après c'est toute une histoire mais ça s'est passé dans un très bon cadre. Nous ne sommes pas du tout embrouillé, nous sommes toujours en contact... après chacun fait son chemin, chacun est libre de faire ce qu'il veut, point à la ligne. Après nous n'avons pas forcément envie de nous expliquer plus que ça à ce niveau-là : c'est la vie, c'est comme ça. Arno est resté avec nous pas mal d'années, nous avons fait deux albums studio et le DVD avec lui, ça s'est très bien passé, nous restons amis et il n'y a pas de souci à ce niveau-là. Après nous n'avons pas spécialement envie de divulguer les raisons, c'est comme ça quoi. Mais en tout cas il n'y a rien de négatif entre nous, que les choses soient bien claires.

Cosmic Camel Clash : Okay. Est-ce arrivé soudainement ou bien avez-vous eu le temps de planifier comment est-ce que vous alliez vous en sortir ?

Snake : En fait, de toute manière, nous ne voyions pas une autre personne que Djag. Nous n'avions aucune envie de reprendre avec un autre chanteur, de faire des pseudo casting ou quoi que ce soit du genre, nous ça ne nous intéresse pas du tout. Black Bomb est une entité, Djag en avait fait partie pendant longtemps, maintenant il est revenu et définitivement... pour nous soit Djag revenait soit nous passions à autre chose, tout simplement.

Cosmic Camel Clash : Vous avez donc clairement évoqué l'éventualité que Black Bomb A s'arrête à ce moment-là ?

Snake : Tout à fait, bien sûr.

PhotoCosmic Camel Clash : Et Djag était partant tout de suite ?

Snake : Non, bien sûr que non. Après son départ de Black Bomb en 2002 il s'est lancé dans son projet Le Noyau Dur. Il a fait un album avec ce groupe-là, actuellement ils sortent un deuxième album, au mois de février. Il a préféré attendre quelque temps, que nous fassions quelques dates ensemble et qu'il se retrouve dans Black Bomb en quelque sorte, qu'il retrouve les marques qu'il avait auparavant. Nous sommes toujours restés en contact et en super bons termes, pour ma part ça fait quinze ans que nous sommes potes. Il fallait juste que lui s'y retrouve, qu'il sente bien le truc. Après ça a été relativement vite je dois dire : nous avons fait quelques dates ensemble, des répetes et il a dit que oui, il se sentait bien au sein de Black Bomb. Il y a toujours une forte relation amicale entre tous les membres du groupe et ça se joue vachement là-dessus. C'est pour ça que nous ne voulions pas repartir avec un nouveau membre en fait.


Cosmic Camel Clash : À l'époque de l'arrivée d'Arno pour Speech Of Freedom il y avait eu un gros changement dans le son de Black Bomb, une orientation plus métal. Est-ce que le changement de direction musicale s'était fait à cause de son arrivée justement ?

Snake : Non, absolument pas. Ce n'est pas parce qu'Arno est arrivé avec une voix plus basse que celle de Djag, ce n'est pas du tout ça. Dans notre conception de la musique... quand nous avons composé Speech Of Freedom nous n'étions pas du tout dans le même cadre que pour Human Bomb auparavant : Speech Of Freedom est un album que nous avons composé en un mois. Nous avons fait cinq semaines de répètes non-stop, nous avons composé comme ça, sur le vif, et le lendemain nous rentrions en studio pour enregistrer. De la composition jusqu'à la réalisation finale de l'album ça a duré en tout et pour tout deux mois et demi – trois mois, ça a été très vite. Donc non, ce sont des envies comme ça, sur le vif, c'est ce qui est sorti à ce moment-là. Nous jouons vachement là-dessus, sur l'instant, sur ce qui nous vient comme ça. Nous ne nous posons pas de questions du style on va faire un album plus métal qu'avant, plus rock, etc. Nous faisons ce qui nous vient et ce que nous sentons bien au moment présent et puis voilà. Si l'osmose se passe sur certains titres nous les retenons, sinon nous ne les gardons pas, point à la ligne.

Cosmic Camel Clash : Pour One Sound Bite To React ça s'était passé de la même façon ?

Snake : Non... en fait jusqu'à maintenant nous avons travaillé tous nos albums d'une manière très différente. Sur Human Bomb il y avait des morceaux que nous avions depuis un an, deux ans, etc... ça a duré sur une longue période. Speech Of Freedom ça a été très très très vite. La composition de One Sound Bite To React s'est étalée sur quatre ou cinq mois, nous avons essayé un peu plus de choses en fait. Nous nous sommes lancé vraiment dans des choses un peu différentes, il y a des titres ou des riffs que nous n'avons pas retenus... nous nous sommes posé un peu plus de questions mais au final nous nous sommes rendus compte que c'était toujours pareil, nous avions retenu des choses un peu faites sur le vif. C'est la meilleure cuisine pour Black Bomb : nous avons voulu essayer un petit peu plus de choses et au final nous sommes retombés sur notre vieille méthode, sur des choses qui sortent comme ça, naturellement et sans réfléchir. C'est ce qui sonne le mieux pour nous.
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Cosmic Camel Clash : Tout le monde compose dans Black Bomb ?

Snake : Tout le monde participe à la compo, ouais. Chacun a sa place mais chacun apporte ses idées. Evidemment la compo part plus facilement d'un riff de guitare que d'un beat de batterie certes, mais tout le monde participe activement à la compo. Hervé à la batterie propose des choses musicalement à la guitare s'il a une idée. Personne ne reste fermé et en même temps tout le monde reste à sa place au niveau de son rôle, qu'il soit guitariste, batteur ou chanteur. Mais effectivement il n'y en a pas un qui impose les choses ou quoi que ce soit, nous n'avons jamais fonctionné sur ce genre de procédé et je pense que ça ne fonctionnerait pas de toute manière.

Cosmic Camel Clash : Vous mentionnez déjà le prochain album sur votre site. Vous l'approchez de quelle manière cette fois ?

Snake : Nous avons déjà commencé à lancer des idées avec Djag en fait. Personnellement je m'entends tellement bien avec lui - et avec tout le monde dans le groupe hein, y'a pas de souci – que je sais pas, c'est un peu comme un renouveau. Je me sens revenu à cette bonne vieille époque où nous faisions des trucs un peu old-school, etc, même si nous faisons toujours de l'underground bien sûr. Nous le prenons super bien, j'ai le sentiment que nous allons faire vraiment un très très bon album de Black Bomb A. Nous avons commencé à répéter, à composer des morceaux et nous aimerions bien finaliser ça pour cet été histoire de faire une sortie en fin d'année. Après nous verrons selon comment les choses se passent, il ne s'agit que de prévisions. C'est pas évident à plein de niveaux : nous commençons à être pas mal pris sur l'actualité, sur des dates qui tombent, des choses que nous aimerions faire au niveau de l'exportation du groupe, etc... Mais bon, je pense que ça part d'un très bon pied et que nous sommes partis pour faire un très bon album de Black Bomb, si ce n'est LE album de Black Bomb.

PhotoCosmic Camel Clash : Avec le temps qu'il a passé en dehors du groupe est-ce que la manière de chanter de Djag a évolué, ou est-ce qu'il se place toujours dans le style de Human Bomb ?

Snake : Ben écoute, je te dirai que tu découvriras par toi-même. Je n'ai pas spécialement envie d'en dire plus sur ce que va être l'album au niveau musical. Une fois de plus, je pense que ce sera beaucoup de choses faites sur le vif, à l'instinct, bien sûr avec notre évolution musicale et leur évolution au chant, que ce soit Djag ou Poun. Je préfère que les gens découvrent pas eux-mêmes en fait.


Cosmic Camel Clash : Black Bomb a toujours passé énormément de temps sur la route. Comment est-ce gérable au niveau personnel et professionnel ?

Snake : Avant tout c'est notre métier, c'est ce qui nous fait vivre aussi. Nous avons tout le temps pour faire ça car notre vie est consacrée à la musique. Après c'est un choix, c'est notre choix professionnel... et c'est notre kif d'être sur la route, de faire des dates, de rencontrer des gens et de partager plein d'expériences avec d'autres groupes... c'est mortel. Je pense que nous sommes toujours tous à fond quand nous partons jouer, c'est comme au début, ça n'a pas bougé. C'est notre truc aussi, nous aimons bien voyager, être ensemble dans ce cadre-là. Ca ne pose aucun problème et ensuite nous nous adaptons par rapport à nos familles, etc. Mais ça reste notre métier avant tout donc voilà, nous avons quand même la chance de pouvoir faire ce genre de choses. Et nous nous en rendons bien compte : nous sommes passés par pas mal de choses, nous avons bien galéré au début, comme beaucoup de groupes d'ailleurs... et il y a énormément de groupes qui aimeraient être à notre place à ce niveau-là. Donc c'est sûr que nous gardons la tête sur les épaules : nous sommes toujours autant motivés pour faire ce genre de trucs donc nous nous adaptons.

Cosmic Camel Clash : Tu es membre fondateur de Black Bomb A avec Scalp et Poun. Faisant partie de la scène depuis un paquet d'années, quelle a été l'évolution de cette scène à tes yeux ? Trouves-tu qu'il y a eu de gros changements depuis tes débuts ?

Snake : Mmmh... c'est sûr qu'il y a quinze ou vingt ans le métal extrême était plus d'actualité que par exemple le hardcore ou le néo-métal à l'heure actuelle. La scène a évolué, évidemment, et heureusement d'ailleurs, c'est toujours bien de découvrir de nouvelles choses, de nouveaux groupes, etc. Je pense qu'il y a de plus en plus de groupes avec des musiciens de plus en plus jeunes qui arrivent à faire des trucs super avec un super niveau, plus qu'avant. Après moi je viens de la scène punk tu sais, à la base je suis moins death-metal etc, j'ai plus évolué avec les Dead Kennedys ou la Mano Negra quand j'étais jeune... et c'est sûr que ce genre de choses n'existe quasiment plus aujourd'hui. Chaque chose en son temps : il y aura certainement certaines choses qui reviendront, certaines choses qui resteront, des groupes qui deviendront un peu cultes... L'évolution de la scène française en général je la vois plutôt bien, les groupes français marchent en général mieux qu'avant, du moins c'est l'impression que j'ai. Je suis forcément plus au courant de ce qui se passe sur la scène française qu'il y a quinze ou vingt ans, c'est sûr, car je suis un petit peu dedans, je connais bien le milieu. C'est tant mieux si des groupes français arrivent à s'exporter à l'étranger, ce qui se passait très très peu avant voire pas du tout, je trouve ça très bien. J'ai l'impression que le public français est vachement axé sur des groupes américains, anglais, etc. Eux arrivent à faire énormément de choses ici, mais des groupes français qui vont là-bas il y en a très très peu. Récemment il y a eu les Gojira qui ont eu l'opportunité de faire ce qu'ils ont fait (ndCCC : une tournée aux Etats-Unis), c'est vraiment génial. Je pense que ça arrivera certainement à débloquer des choses à un certain niveau : il y a vraiment de très bons groupes en France, il n'y a pas de raison qu'ils ne se fassent pas connaître ailleurs aussi.


Crédits photo :
www.myspace.com/blackbombasong
www.myspace.com/cidheral


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