Sludge

Entretien avec Pud (batterie), Makro (guitare) - le 31 mai 2008

7
Count D

Une interview de




Sludge_20080531

Le quatrième rejeton du combo suisse Sludge se nomme Lava (chronique ici). Un titre qui peut vouloir dire tout et n'importe quoi, mais qui dévoile ici la puissance d'une musique impulsive et organique d'un entre sludge-doom/death maîtrisé. Pud et Makro répondent ici et avec conviction aux questions que soulèvent ce nouvel opus.


Count D : Salut ! Voilà le retour de Sludge après l'excellent Yellow Acid Rain de 2004. Aviez-vous prévu à l'époque de revenir en force un jour ?

Pud : Après le départ de Nik, il nous était difficile de prévoir quoi que ce soit, si ce n'était de trouver un chanteur, ce qui est une chose vraiment critique dans la carrière d'un groupe. Mais, dès le moment où le nouveau line up a été mis en place et que les premières ébauches de morceaux se sont mises à sortir de nos entrailles nous avons tout de suite compris que le prochain album serait un album qui répondrait à nos attentes.

Count D : Lava est un mot qui ne peut laisser indifférent. Il est naturellement chargé de sens. Que se cache-t-il derrière, selon vous ? En quoi représente-t-il le mieux ce nouvel album ?

Makro : L'idée du titre nous est venue alors que nous étions encore en cours de composition et il s'est avéré que cela représentait aussi bien le monde musical exprimé sur cet album, mais aussi les images vehiculées au travers des textes. Parfois cela se mêle pour créer une fusion entre divers éléments comme le sexe et la destruction par exemple... et il s'agit d'une matière issue des entrailles de la terre, tout comme la musique que nous faisons est issue de nos entrailles, il s'en dégage quelque chose de pur, sombre, lourd, froid et brûlant à la fois...
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Count D : Lava est clairement du pur Sludge, aussi bien le groupe que le style. Il prend là où la formation s'était arrêtée il y a quelques années, mais va clairement plus loin, aussi bien dans le coté agressif du groupe que dans la recherche d'une écrasante lourdeur. Comment y êtes-vous parvenus ?

Pud : En se laissant guider par nos envies et notre instinct et surtout en prenant les morceaux comme ils venaient sans se poser l'éternelle question " Est-ce que ce nouveau titre a sa place sur le nouvel opus ? N'est-il pas trop différent de ce que nous voulons présenter etc… ". Nous n'avons pas eu l'envie de trop formater l'album, mais plutôt de garder cette différence/diversité entre les morceaux, avec un fil conducteur : une énergie brute où chaque frappe, riff, hurlement a été asséné avec force et conviction.

PhotoCount D : La recherche de sons industriels est d'avantage mise en avant dans ce nouvel opus. Quel en était l'objectif ?

Pud : Renforcer le côté mécanique et froid déjà perceptible dans notre musique et ouvrir une nouvelle porte afin d'incorporer des éléments de percussions, bruits divers, nappes type « dégueulecassedalle » etc… Je pense aussi que c'est un moyen efficace pour faire plus de bruit.

Count D : Cette ambiance presque biomécanique et expérimentale par moment (titre "Below"), qui s'en est chargé ? Quelles peuvent être les influences sur lesquelles reposent ces malsaines performances électroniques ?

Pud : La quasi totalité des machines ont été pré-enregistrées sur disque dur par Makro, puis mixées avec le reste des morceaux. En live le principe reste le même, la machine est pré-programmée puis déclenchée manuellement par le batteur. La scène industrielle des 80's avec des groupes comme Test Departement ou même Laibach reste pour nous une source d'inspiration.


Count D : Si la musique n'est pas spécialement progressive, tout comme Yellow Acid Rain, Lava sombre de titre en titre dans une lourdeur pachydermique, grasse et froide. Est-ce ainsi que vous souhaitiez que l'on découvre votre album, sous la forme d'une perpétuelle chute ?

Pud : Il est beaucoup plus facile de digérer une salve à la "60 mm" qu'un morceau plutôt long et lourd avec une structure plus alambiquée. Nous avons préféré laisser l'auditeur entrer dans notre monde d'une façon plus « douce » :) afin qu'il puisse prendre le temps de vivre l'expérience type "Below" d'une manière plus attentive, plus réceptive. Se prendre ce type de morceau au p'tit déj sans connaître le groupe peut être un peu trop difficile à avaler. Nous avons donc essayé de créer un lien entre les morceaux, un lien qui puisse faire voyager l'auditeur et qui puisse laisser le sentiment d'un tout..

Count D : À ce propos, quel est le sentiment principal que Sludge souhaite transmettre au travers de ce dernier album ? J'ai bien mon idée, mais elle s'est forgée personnellement suite aux écoutes prolongées…

Pud : On a beaucoup entendu parler dans la presse ces derniers temps que Lava est un album sombre, malsain et oppressant. Nous ne préméditons pas de faire un album comme-ci ou comme ça avec l'intention de terroriser les grands-mères. Nous sommes des déformés musicaux baignés dans un monde musical ultra sombre depuis des années, or pour nous chaque nouveau morceau (aussi sombre soit-il) sonne comme quelque chose de motivant voire même positif. Ce que nous transmettons dans nos albums est le reflet de ce qu'est Sludge en tant que groupe, en tant que personnes/musiciens.

Count D : Gros changements depuis le dernier album ! Makro, tu ne t'occupes plus de la basse, que tu as reléguée à Ulik. Et évolution de taille, c'est un nouveau chanteur, Odin, qui remplace Nik. Le groupe avait-il besoin de ce renouveau ?

Pud : Je pense que ce changement a apporté du positif dans le groupe. Tant par la motivation des nouveaux guerriers que par perspective d'avenir au niveau des futures compositions. Odin et Ulik partagent les mêmes points de vue/background que nous et surtout collent complétement au monde de Sludge.
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Count D : Le chant d'Odin est nettement plus profond et colle parfaitement à l'agressivité souffrante de Sludge. Cela a-t-il été l'une des raisons qui a poussé à ce renouveau de line-up ?

Pud : C'est Nik qui a décidé de quitter le groupe afin de poursuivre ses études. Au moment de la séparation, le choix d'Odin a été immédiat, nous nous connaissions, car par le passé nous avions deja tourné avec son ancien groupe Unfold et nous savions que le jour où il accepterait de rejoindre les rangs de Sludge notre musique allait prendre une dimension plus proche de nos attentes et intentions, collant à merveille avec ce type de voix ultra écorchée.

Count D : Makro, tout le monde sait (ou doit savoir) que tu est le guitariste de Samael à plein temps. Sludge est-il une façon de sortir la tête de longues et parfois douloureuses tournées en compagnie de Samael, ou bien est-ce plutôt un moyen d'expérimenter une autre facette de ton jeu de guitare, plus présent et agressif dans Sludge ?

Makro : À vrai dire, j'ai fondé Sludge avec Pud bien avant d'intégrer les rangs de Samael. On peut donc dire que Sludge est mon projet/groupe le plus personnel, puisque je suis responsable en grande partie de la composition, ce qui n'est pas le cas dans Samael. Samael représente une partie des choses que j'apprécie ou ai pu apprécier dans le metal, et le fait d'intégrer le groupe s'est avéré être une bonne opportunité pour moi, aussi bien humainement que professionnellement. Il n'y a donc, à mes yeux, pas de comparaison entre les deux groupes, il s'agit de deux entités bien différentes.

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Count D : Les paroles de Lava sont très sombres… quel concept ou quels thèmes sont dévoilés au travers des titres de Lava ?

Makro : Le feu, le sexe, la guerre, la mort, la depravation, le désir, la trahison, le sang, la violence sous diverses formes.... nous n'avons pas cherché de concept particulier, mais avons simplement fait en sorte de composer avec des idées, des images qui, selon nous, collent au mieux avec la musique.

Count D : Pour certaines paroles, le thème est clair, comme le dévoile notamment le clip vidéo très direct et guerrier de "60mm", où explosions se mêlent aux charniers de notre cher passé bien trop humain. Quel est le sens des images qui sont proposées dans ce clip ?

Makro : "60mm" peut-être interprété comme une sorte d'attraction morbide et euphorisante pour divers éléments de guerre. Comme la puissance de feu par exemple. Le video clip a été fait en sorte de révéler ce sentiment et aussi pour montrer par l'usage d'images originales, le désir de ne pas s'arrêter au fait de trouver cela simplement grisant, mais de montrer aussi que cette réalité a un prix..

Count D : Certains vous classeront comme du Doom/Death, d'autres comme du pur sludge, diabolique mixture entre doom et hardcore. Le mieux est encore de vous le demander… comment Sludge pourrait-il se définir lui-même?

Pud : Ha, ha l'éternelle question à laquelle le groupe a aussi de la peine à répondre. Nous avons toujours été attirés par les côtés extrêmes ou sombres de toute musique. Il en ressort une mixture sombre, lourde et puissante.

Makro : En soi, Sludge devrait se définir par son nom et l'émergence du style « sludge » n'etant apparue que posterieurement à la creation du groupe, cela aurait tendance à porter à confusion ou à provoquer d'hatives conclusions, bien que nous ne nous estimions pas si éloignés des éléments qui constituent une telle scène. Et même si cela ne s'avère pas un enchantement pour la plupart des maisons de disque, qui aiment tant les etiquettes :), l'idée n'est pas déplaisante.. à savoir que dans un idéal la musique parle d'elle-même... Nous avons eu droit à toutes sortes d'etiquettes, alors pourquoi pas en inventer? à la volée: Lava-core, Black core, Terror metal,... un jeu plutôt amusant.

PhotoCount D : Sludge est une formation de scène. Cela s'entend. Vous êtes d'ailleurs très bientôt (le 17 juin 2008) avec Ministry en concert à Lausanne ! Est-ce le public parfait pour un show de Sludge ?

Pud : Parfait nous n'en savons rien….. Je pense que Sludge peut apporter quelque chose à ce genre de public car notre musique a ce côté très froid et mécanique qui colle bien avec l'esprit indus du combo de Al Jourgensen.

Count D : Et donc, question évidente… à quand une virée en France ?

Pud : Actuellement nous sommes en attente d'une bonne tournée européenne en supporting act et espérons décrocher quelque chose avant la fin de l'année. Nous souhaitons vivement qu'elle passe par la France car c'est toujours un plaisir de jouer chez vous.


Count D :En vous remerciant de nous avoir éclairé sur Lava, qui mérite réellement d'être découvert, place est faite ici à une dernière parole… merci !

Pud : Merci pour l'interview et le soutien ! Quoi qu'il advienne au niveau des dates avec la future tournée, nous ferons tout notre possible pour venir en France faire rugir de plaisir nos amplis avec la ferme intention d'atteindre les 115db de croisière. Alors à bientôt.



Crédits photo :

www.myspace.com/sludgedoomers
www.myspace.com/makrown



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