Seaholder

Entretien avec Guillaume (guitare+chant), Nicolas (basse) et Olivier (batterie) - le 07 mai 2012

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Winter

Une interview de




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Seaholder est un jeune groupe de la région parisienne qui a sorti il y a peu son premier album, répondant au titre énigmatique de HD855 12b. Si le style des Frenchies est moins mystérieux, leur musique n'est pas complètement conventionnelle : il s'agit d'un mélange intéressant de postcore, doom et ambiances post-rock. Les trois membres du groupes se sont sympathiquement prêtés au jeu des questions-réponses. Spontanéité garantie. 

Winter :  Salut, quelques mots pour vous présenter ?

Olivier : Salut ! Nous sommes Seaholder, un trio de Vitry-Sur-Seine  formé en 2006 avec  Guillaume au chant, guitare et samples, Nicolas à la basse et moi-même à la batterie.

Winter :  Pourriez-vous définir votre musique ?

Guillaume : Une valse chaotique en plusieurs strates où chaque morceau est une pièce avec un début et une fin souvent différente. Plus précisément, une sorte de post-core/rock métal indépendant d'où l’appellation post/métal avec un esprit chaotique et urbain.

Winter :  Votre musique puise à différentes sources d’inspiration. On y sent, entre autres, une claire influence post-rock et post-core, mais pas seulement. Quels sont les groupes qui vous inspirent le plus ?

Guillaume : Il y a, bien sûr, une base post/rock mais pas seulement… Pour ma part j’écoute essentiellement de la musique de films, de l’expérimental, de la musique des années 50 et peu de métal. Donner des noms de groupes n'est pas représentatif des inspirations.
Nico : Mogwai, Mono, Neurosis, Isis, Cult of Luna, Tool…
Olivier : J’ai pas mal écouté, il y a quelques années, du Doom, aussi des groupes comme Saturnus, Tenhi, Eros Necropsique,  le catalogue Adipocere de l’époque a surement pas mal joué.

Winter :   Quelques groupes que vous admirez particulièrement ?

Guillaume : Des groupes sanguins, Groupama (mes collègues te feront part de leur catalogue)
Nico : Pour ma part, il y en a beaucoup et pas forcement métal mais comme ça…ce qui me passe par la tête : les projets de Mike Patton, Neurosis, Isis, Zappa, Pink Floyd, Herbie Hancock and the Headhunters, Sigur Ros, Radiohead, Mars Volta et en France j’ai toujours eu un faible pour Psykup et les deux premiers albums de FFF.

Olivier : Slayer, Led Zep, Zappa, Tool, Neurosis, Pink Floyd, Deep Purple, Motorhead et bien d’autres….

Winter :  Vous morceaux privilégient souvient les ambiances. Vous laisseriez-vous tenter par la composition de morceaux de vingt minutes ?

Guillaume : J'en suis le premier partisan et pourtant c'est un exercice délicat. Il n'y a qu'à voir la scène aujourd'hui, le postrock a été a la mode ce qui, au final, n’a pas vraiment aidé les groupes mais les a plutôt bridés.
Pour répondre à ta question, je pense qu'il faut bien prendre son temps sinon le morceau peu vite en devenir très chiant.

Nico : Si on le ressent comme ça, oui, pourquoi pas, par contre ce ne sera pas prémédité… Il faudrait qu’il y ait quelque chose de viscéral qui nous pousse à faire ça.


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Winter : Dans le même registre, l’album pourrait presque servir de BO pour un film. Est-ce quelque chose qui vous tenterait ?

Guillaume : La conception de la musique d'un film serait, bien sûr, une occasion intéressante de développer davantage notre musique. Le clip de "Dreamer's Creek" est d'ailleurs tiré de mon premier court métrage, "Scarecrow" sera le prochain clip.
Olivier : Oui, peut-être pour des futurs albums ou projets… En tout cas, nous avons déjà évoqué cette idée ensemble.

Winter :  Même si le visuel et les chansons ont un côté gris et triste, il y a quand même quelques moments plus légers et paisibles sur l’album. Quels sentiments cherchez-vous à créer chez l’auditeur ?

Guillaume : Je ne cherche pas à créer des sentiments particuliers, chacun a sa propre manière de ressentir les choses. Le but est peut-être de faire subir un électrochoc à l'auditeur, qu'il sorte un peu de sa bulle.
Nico : J’aime voir notre musique comme inspirée par la folie, qu’elle soit collective ou individuelle. Et même dans la folie, il y a des moments d’apaisement, comme une tentative pour y trouver un peu de sérénité.

Winter :  Le chanteur est plutôt en retrait sur l’album et intervient relativement peu. Est-ce un choix conscient ? Attachez-vous de l’importance aux paroles ?

Guillaume : C'est un choix car je pense que chanter (lalala), durant un morceau entier, n'est pas la meilleure façon de s'exprimer et le chant c'est aussi un instrument. Il est vrai que pendant la composition, l'instrumental est l'axe principal, le chant arrive souvent après. Concernant les paroles, elles traitent principalement de constats et questionnements sur l’état actuel des gens, du monde, des conneries... Le fait de trop regarder leur nombril a dû provoquer pour beaucoup un mal de dos… enfin j'imagine !
Nico : Dans la plupart des choses que j’écoute, j’aime ne pas être influencé par des paroles, laisser mon propre esprit créer un univers grâce au support  musical.

Winter : Vous considérez-vous plutôt un groupe de scène ou de studio ?

Guillaume : Les concerts c'est l'essence du bordel alors sans hésiter un groupe de scène.
Nico : Scène, mais il faut quand même acheter notre disque (qu’on a d’ailleurs enregistré live). Donc tout cela me semble compatible.

Winter :  Vous dîtes sur votre site internet que vous vous inspirez d’un monde qui s’effrite de plus en plus. Vous avez donc l’embarras du choix pour trouver des sujets d’inspiration en ce moment… Pouvez-vous nous donner des exemples concrets d’évènements qui vous ont servi d’inspiration ?

Guillaume : Bien sûr, il se passe des tas de choses inquiétantes en ce moment, ceci dit, pour répondre à ta question, le véritable problème est plutôt ce vicieux individualisme qui a réussi à faire penser aux gens qu'ils pensaient encore… de quoi remplir des pages.
Nico :  Je ne pense pas qu’on s’inspire consciemment des choses mais comme tout être humain on est des éponges et on s’imbibe du monde dans lequel on vit. Il est évident que quelque chose comme Fukushima doit laisser des séquelles !!
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Winter :  Etes-vous engagés politiquement ?

Guillaume : Je suis plutôt pour que les gens assument qui ils sont et leurs idées avant de faire de la politique.
Le costume de la girouette correspond visiblement a plus d'un. La montée du FN en dit long...
Pour ma part la démocratie c'est une vaste blague, on peut plutôt parler de mythocratie.

Nico : Je ne crois pas que notre rôle soit de dire aux autres ce qui est bien ou mal, je ne raisonne pas binaire.
Olivier : Non, j’aime le cinéma mais pas avec ce genre d’acteur…

Winter :  Il y a vingt ans, les Nordistes de Supuration sortait un album (The Cube) dont deux chansons s’appelaient "1308.JP.08" et "4TX.31B". Le titre de votre œuvre est-il un hommage ?   ;)

Guillaume : Ha! Si c'est SUP, je ne connais pas, à part de nom.  HD855 12b est une exo planète découverte il y a peu, ce titre est une parabole.
Olivier : Je connais très peu le groupe mais non il n’y a aucun hommage. En revanche, la recherche était intéressante. 


 


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