Même s'il sait bien s'entourer, Australasia, c'est le projet d'un seul homme, le très sympathique Gian Spalluto. Sa simplicité attire autant l'attention que le caractère excentrique de Vertebra, seconde oeuvre du one man band italien, mélange parfois brillant de post-rock, de black metal et de quelques touches electro. Voici les réponses aussi spontanées qu'intéressantes aux quelques questions que je lui ai posées.
Winter : Salut, peux-tu décrire Australasia en quelques mots ?
Gian : Australasia est un lieu imaginaire où différentes âmes musicales vivent ensemble. Etant reliées les unes aux autres par un courant souterrain émotionnel et évocateur, elles s’enrichissent mutuellement.
Winter : Australasia mélange un grand nombre de styles, je suppose donc que ton lecteur MP3 est rempli de groupes très différents les uns des autres… Est-ce le cas ? Quelques noms de groupes qui t’aient beaucoup influencé ?
Gian : Tu as raison, mon lecteur MP3 et ma collection de CD sont un sacré mélange et tu peux y trouver de tout, de la B.O. au grindcore. Cela me prendrait des pages et des pages pour citer tous les artistes qui ont de l’influence sur mon œuvre. Certains d’entre eux sont très faciles à deviner – des groupes comme Red Sparowes, Mogwai, etc. – mais d’autres sont cachés et tu dois écouter très attentivement mon travail pour trouver des signes de leur présence. Je pense à des gens comme Ennio Morricone, Angelo Badalamenti, Tangerine Dream, Joy Division,…
Winter : "Aura" me fait penser énormément à Cocteau Twins et Waldeck, avec une petite pincée du premier De-Phazz (la fin « jazzy »). Connais-tu/aimes-tu ces groupes ? Qu’en est-il de Godspeed You ! Black Emperor ?
Gian : Je ne connais que Cocteau Twins et GY !BE, mais ils ne figurent pas dans la liste de mes principales influences (Winter : caramba, encore raté !) "Aura" est plus censé se situer entre la new-wave et l’electro-dark des 80s.
Winter : Es-tu conscient qu’il y a 20 ans, les gars de Norvège auraient cherché à te tuer pour créer une telle hérésie ? ;) Plus sérieusement, aimes-tu également le black-metal « normal » ?
Gian : Je pense qu’ils auraient été trop occupés pour s'intéresser à moi :)
J’écoute quelques albums de black metal mais ce sont tous des classiques des 90s, je ne suis pas très au fait du black-metal d’aujourd’hui.
Winter : Le black metal est censé sonner « evil ». Vertebra ne sonne pas comme ça mais… es-tu evil ? ;)
Gian : Pas du tout, je suis un gars très gentil, j’essaye toujours d’être positif, mais j’ai également une importante facette méditative qui conditionne mes créations musicales.
Winter : Peux-tu nous en dire un peu plus sur la pie et la pleine lune de la pochette de l’album ?
Gian : La pie de la pochette est un souvenir d’enfance. Il y a des années, un vieux voisin possédait cet oiseau qu’il avait domestiqué, et celui-ci me paraissait vraiment incroyable.
De plus, la nature est une des grandes sources d’inspiration pour Ausralasia et je crois que l’artwork reflète bien le contenu de l’album.
Winter : Pourrais-tu nous en dire un peu plus sur la voix célestielle et sa propriétaire ? Pouvons-nous raisonnablement espérer qu’elle chantera sur ton prochain album ? Parce qu’il va bien y avoir un prochain album, hein ?
Gian : Bien sûr qu’il va y avoir un nouvel album. La chanteuse s’appelle Mina Carlucci et elle chante dans un super groupe neo-folk appelé Vostok (sur Vertebra il y a aussi un morceau intitulé comme le groupe). J’espère que nous continuerons à collaborer sur les prochains albums, c’est juste une question de temps.
Winter : Es-tu content de former un one-man band ? Est-ce que des guests pourraient devenir des membres permanents ?
Gian : J’aime pouvoir tout contrôler. Pour l’instant Australasia restera un projet dont je serai le leader mais avec différent guests sur chaque titre.
Winter : Quels sont tes plans maintenant ?
Gian : Une reprise va sortir en février/mars. Je l’ai déjà enregistrée et ce sera une surprise très cinématographique.
Sinon je suis en train de préparer de nouvelles compositions et j’espère qu’un split-album d’Australasia et Vostok vera le jour d’ici quelques mois.
Winter : Quel feedback reçoit Vertebra ? Le public est-il composé principalement de fans de post-rock ?
Gian : Oui, la plupart des mes fans écoutent du post-rock ou du post-metal, mais il y a également beaucoup de personnes ouvertes d’esprit provenant du metal, de la scène indé/prog rock, du shoegaze et de l’electro qui apprécient l’album et je suis très heureux du feedback qu’ils me donnent.
Winter : Le mot de la fin ?
Gian : Merci pour cette sympathique interview et à tous ceux qui ont pris quelques minutes pour la lire. Si vous cherchez un voyage instrumental et évocateur, visitez Australasia, merci !