Kreator

Entretien avec Mille Petrozza (chant+guitare) - le 20 novembre 2016

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Silverbard

Une interview de




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Silverbard : J’ai lu dans une précédente interview que ta salle de concert préférée en France était l’Elysée Montmartre. Je ne sais pas si tu es au courant mais depuis quelques mois, la salle a enfin réouvert ses portes…

Mille : (coupe) Ah oui ? Je n’étais pas au courant non !

Silverbard : … mais pourtant, votre prochaine date à Paris pour la tournée à venir sera au Bataclan, comme la dernière fois où vous êtes passés dans la capitale. Comment appréhendes-tu cette date ?


Mille : En fait, depuis que l’Elysée Montmartre a fermé, ma salle préférée est devenue le Bataclan ! Mais cette préférence pour l’Elysée Montmartre s’expliquait car c’est une salle historique, en forme de théâtre, il y a une atmosphère particulière qui s’y dégage. Mais comment est la salle aujourd’hui ? Ils l’ont rénové, y es-tu retourné depuis ?

Silverbard : Non pas encore, mais j’ai vu des photos et ça a l’air vraiment magnifique à nouveau !

Mille : Ah très bien ! Et bien, peut-être que pour la tournée suivante de Kreator, nous reviendrons à l’Elysée Montmartre alors !

Silverbard : Passons à présent à votre nouvel album intitulé Gods Of Violence. Comme pour le dernier album Phantom Antichrist, on y trouve beaucoup de « riffs de Göteborg »…

Mille : (explose de rire) Tu sais quoi ? Beaucoup de gens utilisent l’expression « riffs de Göteborg », mais quand tu parles aux gens de Göteborg, ils disent qu’ils ont été beaucoup influencés par les vieux albums de Kreator ! Ils ont été bercés par des albums comme Extreme Agression et Coma Of Souls, la scène de Göteborg c’est vraiment le style du Kreator de ses débuts.

Silverbard : Et bien… d’accord !

Mille : (explose de rire à nouveau)

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Silverbard : Je me demandais toutefois si tu écoutes des groupes de death metal mélodique, ou si l’influence de travailler à nouveau avec Jens Bogren avait amené à ce nouveau son pour Kreator.

Mille : Non, ce n’est pas quelque chose qu’on fait consciemment… Encore une fois si tu écoutes particulièrement Coma Of Souls, on y trouve déjà ce style. Ensuite, nous avons évidemment tous écouté du death metal, j’ai toujours été personnellement un grand fan de death metal old school, des groupes comme Death bien sûr, Possessed et Obituary. Tous ces groupes m’ont influencé. Des groupes de la scène récente, pas tellement. Bien sûr j’en apprécie certains : je connais et je m’entends très bien avec ces groupes de Göteborg justement, par exemple avec Patrick [Ndlr : Jensen, guitariste et fondateur] de The Haunted, ou avec les membres d’Arch Enemy. Concernant ces derniers, on a tourné avec eux récemment on est une grande influence pour eux. Mais à l'inverse je ne pense pas que cette nouvelle scène soit vraiment une influence pour nous. Je dirais ceci : tous ces groupes tels que Arch Enemy, In Flames ou nous-mêmes Kreator ont été influencés par les mêmes groupes, à savoir Iron Maiden, Judas Priest, Metallica, Slayer… Ce sont nos racines communes tout simplement, et tout vient de là. Il y a cependant un groupe récent de death metal suédois - mais qui ne vient pas de Göteborg ! (rires) – que j’apprécie tout particulièrement et qui s’appelle Tribulation. Ils sont vraiment très bons et je crois qu’ils viennent de Stockholm ou de Umeå … [Ndlr: tout faux Mille ! Du moins, les Internets nous renseignent que le groupe vient de Arvika, petite ville près de la frontière norvégienne à 150 km d’Olso !]

Silverbard : J’ai à présent une question au sujet des premières photos promos qui ont été diffusées pour Gods Of Violence. Sur l’une d’elles en particulier, on peut te voir avec de grandes ailles d’ange noire. Quel sens peux-tu donner à ce choix singulier ?

Mille : C’est drôle parce qu’un de tes collègues m’a posé exactement la même question tout à l’heure dans son interview. Je lui ai répondu que Gods Of Violence est un album dont le titre est très métaphorique, grandiloquent et épique. Le but est de mettre les fans dans l’ambiance de tout ceci avec les photos promos et bien sûr aussi toute l’imagerie et l’artwork de l’album. Pour mettre en scène ce décor afin qu’ils l’aient en toile de fond dès leur première écoute. Les ailes ont une signification emblématique, ils montrent qu’il y a toujours une hiérarchie entre les dieux et les serviteurs, les gens qui suivent les dieux. Pour interpréter la composition de cette photo, je dirais qu’on y voit des humains priant pour des dieux obsolètes - car ils l’ont toujours été – mais où il demeure toujours cette certaine hiérarchie. De façon plus profane, on peut se référer au monde de l’entreprise, où il y aura toujours le patron en haut, puis les cadres dirigeants en dessous, puis les gens qui travaillent avec toi, etc… Il y a toujours un système de hiérarchie, c’est comme ça que notre société fonctionne.

Silverbard : C’est donc le thème des meneurs…


Mille : … et des suiveurs, oui on peut le voir comme ça.

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Silverbard : Et comment donc interpréter le titre de l’album : Gods Of Violence. S’agit-il de la violence commise au nom des dieux ?


Mille : Non, pas du tout ! Cela fait référence à la mythologie grecque. Dans l’Antiquité, cela fait référence à la violence sauvage, qui existe et se manifeste toujours de nos jours… J’en ai conclu que la violence faisait partie de la nature et du psychisme humain. Et elle ne disparaîtra jamais. C’est la même violence que celle de l’Homme des cavernes qui tuait ses voisins. Aujourd’hui, elle est perpétrée pour des conflits de territoire, de culture ou de religion et mène à la misère, la souffrance et la violence à nouveau. C’est aussi cette même violence qui a tué des gens pendant l’Inquisition, et qui tue aujourd’hui dans les dérangeantes attaques terroristes, complètement obscures et dénuées de sens. Nous les avons vues apparaître ces dernières décennies et ça va de pire en pire dans des actes aveugles. Pour moi, c’est l’âge de la terreur bien sûr. Mais pour bien me faire comprendre, je n’ai pas écrit l’album pour dire à quel point les choses sont tristes. S’il y a un message, c’est le suivant : ne laissez pas les terroristes gagner. Sortez, écoutez du metal, soyeux heureux, regardez des bons films, lisez de bons livres, soyez bons pour les pauvres, profitez de votre vie. Simplement, ne détournez pas votre chemin et vivez. Ne laissez pas ces fous prendre le dessus. C’est ça le message de l’album.

Silverbard : Au sein de la scène metal, tu te démarques par ta prise de conscience politique, et les sujets traités dans les paroles de Kreator parlent de ça, comme on vient de le voir à l’instant. Est-ce que la situation politique mondiale actuelle te conforte dans la nécessité, d’une certaine façon, de parler justement de ces sujets-là dans ta musique ?

Mille : (soupire et réfléchit longuement) Prenons les choses de cette manière : je ne suis pas un personnage politique du tout et je me fiche de la politique. Je suis simplement inspiré par le mal et la corruption qui vient des choix politiques. Rien n’est pour moi moins insignifiant que n’importe quel homme politique que tu peux me nommer. Mes centres d’intérêt sont l’art, la culture, la musique et le cinéma. C’est ce qui me plaît. Quand il s’agit de politique, c’est toujours des histoires de taxes, de souffrance, de guerre et d’armes. Tu sais je viens de Essen, c’est la ville où pendant la Seconde Guerre Mondiale toutes les armes allemandes étaient construites. Et quand la guerre s’est finie, il y a eu une terrible explosion et la ville a été entièrement rasée. Ici à Paris, tu peux admirer tous ces magnifiques immeubles en sortant dans la rue. A Essen, ce n’est qu’un panorama horrible d’architecture des années 50. Tu vois ce que je veux dire ? (rires) Pourquoi serais-je un politicien ? Je suis un humaniste, je crois en l’Humain. J’aime échanger des idées, je ne vis pas dans le monde physique mais dans le monde spirituel. La violence primitive ne m’intéresse pas. Ce qui m’intéresse, c’est la force que je peux donner à ma musique. Trouver d’autres musiciens qui ressentent la même chose que moi et créer quelque chose de génial, écrire un album qui touche d’autres gens. C’est ça mon truc et c’est ma raison de vivre. J’aime profiter de la vie. Pour en revenir à la politique, c’est toujours à la fois quelque chose dont je n’ai pas envie de parler, mais aussi quelque chose dont je prends conscience et suis sensibilisé bien sûr. Tout le monde devrait l’être, d’ailleurs. Mais je pense que c’est un mal nécessaire. C’est une part de la société bien sûr car les gens ne peuvent pas vivre sans gouvernement. Ça serait le chaos. Mais je pense qu’il est nécessaire de renouveler toutes les choses humaines et de créer une nouvelle société qui soit plus ouverte d’esprit et libre. Cependant, l’actualité montre qu’on ne va pas dans la bonne direction, on fait machine arrière…

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Silverbard : Revenons à la musique, j’ai trouvé de très grandes similarités entre Gods Of Violence et Phantom Antichrist, dans la production de Jens Bogren, dans l’écriture des morceaux ou dans l’artwork également. Je le ressens d’une certaine façon comme un « Phantom Antichrist Part II ». Premièrement es-tu d’accord avec ça ? Et ensuite, considères-tu que ce style actuel est l’aboutissement de la longue carrière de Kreator ou représente simplement ce que vous souhaitez faire en ce moment ?

Mille : Les deux. La comparaison avec Phantom Antichrist est évidente car on a travaillé avec la même équipe de production et la même mentalité. C’est la suite logique bien sûr. Mais je dirais que c’est Phantom Antichrist avec un rebondissement. Parce que ce dernier album était déjà là, et la musique date d’il y a presque cinq ans. Donc c’est un retour avec de l’expérience et des nouveaux atouts, à savoir toutes les choses qu’on a acquis en tournée pendant ces cinq années. Et puis sur Gods Of Violence, tu peux aussi entendre des nouveautés immédiatement : de nouveaux instruments comme de la harpe ou de la cornemuse, et notre collaboration avec les Italiens de Fleshgod Apocalypse pour l’orchestration. Je dirais que c’est Phantom Antichrist avec une production encore plus épique.

Silverbard : La dernière chanson de l'album "Death Becomes My Light" ressemble à une power-ballad. Est-ce la première que vous vous exercez à ce style ?


Mille : Nous avons déjà eu des chansons similaires par le passé, mais je pense que c'est la première fois qu'il s'agit de traiter un sujet aussi particulier. Cette chanson raconte l'histoire de quelqu'un qui a connu une EMI (expérience de mort imminente), de quelqu'un qui est presque mort et qui revient à la vie. Il essaie de parler autour de lui de ce qu'il a vu, mais personne ne veut l'écouter. Il dit à tout le monde, à ses amis, de ne pas avoir peur de mourir, de profiter de la vie d'autant plus... Et les gens ne l'écoutent pas car ils sont trop occupés à faire autre chose. Musicalement, il était nécessaire pour moi de travailler avec des éléments plus doux pour narrer cette histoire. Donc je ne me suis pas assis et mis en tête d'écrire une power ballad pour le style, c'est davantage le sujet qui m'a amené à modifier mon écriture.

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Silverbard : La tournée de Phantom Antichrist a duré trois ans environ. Vous avez beaucoup tourné en France, en 2012 avec Morbid Angel et Nile, puis en 2014 avec Arch Enemy, Sodom et Vader. Vous avez joué au Hellfest, au Motocultor, et d'autres plus petits festivals. Quelle liste ! Les fans français ont en plus de la chance car vous jouez non seulement à Paris mais aussi dans de plus petites villes. Quel souvenir as-tu de cette tournée et veux-tu voir aussi grand pour la tournée à venir du nouvel album ?

Mille : (surpris) Oui ! Bien sûr !

Silverbard : Aussi vaste ? Aussi longtemps ?

Mille : Oui encore plus grand et plus longtemps ! Pour ce nouvel album, nous avons travaillé une nouvelle production scénique, avec des contenus multimédia, des nouveaux visuels et lumières, tout va être plus intense sur cette prochaine tournée. Cela vaut aussi pour les prochaines dates en festival où nous aurons la même production qu'en salle, nous avons décidé que nous serons à 100% sur chaque show, et que ce sera cela ou rien. Ce n'est que la première tournée de l'album qui va commencer donc nous pourrons revenir plus tard non seulement en festival mais aussi pour de nouvelles dates en France, où la scène metal est très forte.

Silverbard : Donc vous voulez aussi aller à l'aventure de tous les continents et jouer aussi loin que vous pouvez ?

Mille : Oui absolument ! Partout où on nous écoute ! (sourire)

Silverbard : Mais ne te sens-tu jamais fatigué de tourner à ce rythme ?

Mille : Je me sens fatigué de voyager mais je ne me sens pas fatigué de jouer en live. Voyager n'est pas la façon la plus agréable de vivre en tournée. Il n'y a rien de pire que de passer du temps dans les aéroports. J'évite le plus possible les trajets en avion... Pas parce que j'ai peur en avion mais parce que c'est beaucoup de contraintes. Je préfère voyager par train.

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Silverbard : Préparez-vous quelque chose de particulier pour votre trentième anniversaire ?

Mille : (gêné) Heeeuuu ouaaaais (rires)

Silverbard : En fait, j’ai lu que la date de formation officielle du groupe était 1984 mais comme vous n’avez pas sorti de nouvel album depuis 2012…

Mille : Oui c’est vrai… Euh, pour être honnête nous n’avons jamais vraiment aimé ce genre de trucs… Cette nostalgie et tout… Ce qui me semblerait envisageable un jour, ce serait de faire une tournée où nous ne jouerions que des six premiers albums par exemple… ou quelque chose de spécial. Mais je ne suis vraiment pas sûr car nous aimons vraiment nos derniers albums plus que le reste. De Violent Revolution à Gods Of Violence, ce sont pour moi les meilleurs albums de Kreator. Nous ne voyons donc pas vraiment de raison de tourner avec des vieux morceaux. Il y a vraiment deux ères différentes de Kreator. Et pour moi, la seconde ère – celle d’aujourd’hui – est vraiment bien plus excitante.

Silverbard : Que pouvons-nous attendre de la tournée à venir en termes de setlist ? Pendant la tournée de Phantom Antichrist, vous aviez joué beaucoup de chansons de cet album, mêlé à des classiques. Vous avez au fil du temps de plus en plus de classiques et vous allez devoir faire des choix. Voulez-vous vraiment donner un bel éclairage à votre nouvel album ou ferez-vous des compromis ?

Mille : Ça va être difficile et ce sera un mix forcément. Nous ne pouvons pas nous contenter du nouvel album, ça ne serait pas juste. Nous trouverons une façon de faire qui satisfera tout le monde, du moins je l’espère. Il y aura toujours des gens pour râler mais au moins on essaiera ! (rires)

Silverbard : Une question très différente puisque je regardais votre page Facebook, et j’ai vu que vous aviez partagé récemment beaucoup de tatouages de vos fans à l’effigie du groupe. De plus en plus de groupes font de même que vous (Opeth, Katatonia, parmi d’autres…). Est-ce que l’action de graver dans sa chair les artworks ou le logo du groupe représente pour vous le sommet de la gratitude que vos fans peuvent vous donner ?

Mille : Oui, c’est évidemment un grand honneur d’avoir des gens partout dans le monde exhibant des tatouages de Kreator. Mais ce n’est pas quelque chose que tout le monde doit être forcé de faire, les fans qui nous ont dans leur cœur valent autant pour nous. Toutes les formes d’appréciations sont égales et nous sommes très heureux d’avoir des fans aussi dévoués. Tous les fans avec et sans tatouages sont les bienvenus ! (rires)

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Silverbard : En préparant l’interview, j’ai appris que tu étais vegan, chose que j’ignorais avant. Parles-tu de cette prise de conscience dans la musique de Kreator également ?

Mille : Oui, il y a deux chansons où c’est le cas. Mais tu sais, il y a beaucoup de blagues sur les vegans. Et les gens ne veulent pas être forcés... À chaque fois que tu mentionnes que tu es vegan, pour des raisons pratiques, les gens sont offensés. Il y a clairement des allusions dans certains titres, et les gens qui sont au courant le verront dans les paroles, même dans le dernier album. C’est un choix privé, bien que je travaille aussi en Allemagne avec PETA [NdlR : People for the Ethical Treatment of Animals]. Nous faisons des événements réguliers pour promouvoir l’idée du mode de vie vegan. Mais ceci dit, qui suis-je pour te dire que manger et quoi ne pas manger ? Mais quoi qu’il en soit, oui il est possible d’être vegan et heureux ! (rires)

Silverbard : Je n’en doute pas, étant moi-même végétarien ! (rires)

Mille : Bien, tu sais ce que c’est alors ! (rires) Tu sais à quel point c’est dur quand tu te retrouves parmi un groupe de personnes et tu demandes « Pourrais-je commander quelque chose de vegan ? » et tu as des remarques du genre « Oh mais je ne mange de la viande que de vaches heureuses » et pff... Tu sais, je refuse de rentrer dans ce genre de discussion parce que de mon point de vue c'est un choix personnel. Et tu vois, plutôt que de dire aux gens de devenir vegan, je préfère plutôt leur faire à manger. Et leur dire : regardez c'est un repas excellent.

Silverbard : Oui c'est quelque chose que je fais aussi !

Mille : Tu vois ! (rires) Ça a beaucoup plus d'impact d'agir ainsi, plutôt que penser convaincre en disant « c'est mal de manger de la viande ».

Silverbard : Tradition du webzine : si tu veux ajouter quelque chose, les derniers mots de l'interview sont pour toi !

Mille : Merci à tous ceux qui nous soutiennent. Et comme je le disais, la France est devenu un pays très important pour les concerts de Kreator. Donc j'ai très hâte d'être en février pour le début de la tournée !


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