CHRONIQUE PAR ...

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Flower King
le 20 janvier 2008




SETLIST

Here Comes The Flood
Darkness
Red Rain
Secret World
Sky Blue (avec les Blind Boys of Alabama)
Downside Up
The Barry Williams Show
More Than This
Mercy Street
Digging in the Dirt
Growing Up
Animal Nation
Solsbury Hill
Sledgehammer
Signal to Noise

Rappels :

In Your Eyes (avec Youssou n'Dour)
Come Talk To Me
Father, Son

AFFILIÉ

14 mai 2003 - Paris - Bercy


Gabriel,_Peter_Paris_-_Bercy_20030514

J’adore Peter Gabriel. Je l’admire, depuis plus d’une semaine maintenant. Depuis que je sais... depuis que j’ai vu... ce dont il est capable. Je ne m’attendais vraiment pas à ça... je n’en fus que plus émerveillé. Pourtant, ça faisait un bout de temps que je l’attendais, ce concert. Places achetées six mois à l’avance, pour un show qui a dépassé tous mes espoirs... oh, je m’attendais à de l’excellent, du carré, du rondement mené. Mais là, c’était tout simplement sublime, énorme, dantesque. Et dire qu’on a eu peur... de ne pas y être à temps ! Foutues grèves... arrivée à Bercy à 20h30 : j’ai loupé quasiment toute la première partie : The Blind Boys of Alabama, qui avaient néanmoins l’air de bien assurer ! Petit coup d’œil à la scène circulaire, avec une partie tournante et une mini-scène au sommet, qui servira à plusieurs reprises au long du show mais chut : nous y viendrons en temps et en heure...

21h00 passées : les lumières s’éteignent et Peter monte sur scène... « Bonsoir, et merci d’être venus avec les problèmes là-bas ! » Il assurera tout le show en français, parfois incompréhensible, mais le plus souvent très maîtrisé : rien que ça, ça donne envie de l’aimer. Parce c’est la preuve d’une grande modestie et d’un profond respect pour son public : on est loin, très loin des clichés habituels des concerts rock. Et c’est parti : "Here Comes The Flood", seul au piano, et la scène se met à tourner lentement, merveilleuse sensation... quel âge a-t-il, Peter ? 53 ans ? Parce que, laissez-moi vous dire, sa voix n’a rien perdu de sa force. Elle reste toujours aussi puissante et touchante, et ne craint absolument pas les montées dans les aigus... c’est superbe, et ça ne fait que commencer... Les musiciens arrivent, tous vêtus de noir : "Darkness" éclate.

Je dois l’avouer, ce fut le moment le moins brillant du live, peut-être à cause de certains passages assez confus : le son ne devait pas être parfaitement réglé. Mais à partir de "Red Rain", et surtout "Secret World", ce fut un véritable enchantement. Des jeux de lumières époustouflants, sans verser dans la pyrotechnie ou l’artillerie lourde... et quel showman, ce Peter ! Avec son tambourin, il parcourt la scène dans tous les sens, déborde d’énergie et s’amuse comme un gosse... et Levin, bon dieu, quel bassiste... quelle classe ! Et les Blind Boys, qui rejoignent la scène pour "Sky Blue, ce sont tout sauf des amateurs. Voilà que leurs voix montent en puissance tandis que la batterie de Lynch se fait plus agressive... et Melanie, lorsqu’elle chante avec son père pour un "Downside Up" d’anthologie, où tous deux se retrouvent la tête en bas, parcourant la mini-scène...

Il y a aussi "The Barry Williams Show" où Peter s’amuse à filmer le public et les musiciens : l’intérêt du titre est particulièrement rehaussé. "Mercy Street" et son refrain chanté a-cappella par l’ensemble des musiciens... à vous foutre des frissons ! Une version apocalyptique de "Digging in the Dirt", avec un David Rhodes impeccable de bout en bout... "Growing Up" et voici Peter dans sa bulle, parcourant la scène, sautillant en rythme, déchaînant la foule... "Animal Nation" ou comment transformer un morceau que les trois-quarts de l’assistance n’ont jamais entendu, en un véritable hymne ! A la fin du morceau, le public était chaud bouillant et hurlait à pleins poumons le gimmick final, devant un Peter amusé... Il présente alors tous les musiciens dans un style qui ne déplairait pas à Philippe Bouvard... on apprend par exemple que Rhodes est passé maître dans l’utilisation d’un certain instrument... qui produit du vent!

Mais bientôt, nous voilà repartis pour le summum du show : d’abord un "Solsbury Hill" parfait, avec Peter arpentant la scène en vélo ; puis un "Sledgehammer" qui pète le feu, avec l’archange Gabriel scintillant de mille feux : la foule est en liesse, tandis que Rhodes et Levin effectuent une chorégraphie très... spéciale ! Et puis "Signal to Noise"... terrifiant. Honnêtement, je pensais que la version live serait inférieure à celle du disque. Eh bien... ce fut exactement le contraire ! Car à la puissance symphonique de la versionoriginale, a été rajoutée une sauvagerie rock, qui atteint des sommets dans le crescendo de violons ! Saisissant... et carrément dément.

Le groupe quitte la scène... les rappels ne tardent pas : et donc, l’apothéose de ce live : une version homérique et époustouflante de "In Your Eyes", avec un invité surprise : le grand, l’immense Youssou n’Dour, venu spécialement pour Paris ! Oh mon dieu... quelle force, quelle rage ! J’aurais voulu que ça ne s’arrête jamais, tant c’était fort... ça fait partie de ces moments rares où on ressent la musique à fond, on n’a même plus l’impression d’écouter : fantastique. On reprend ses esprits avec un magnifique "Come Talk To Me", puis le concert finit comme il avait commencé : sur une note intimiste : "Father, Son" : seuls restent Gabriel et Levin, à la basse ici discrète. La boucle est bouclée, et de somptueuse manière. 2h30 de bonheur : Arthur peut aller se rhabiller.


Il y a encore des tas de choses à dire sur ce concert : j’aurais pu vous parler des petites histoires de Peter entre chaque morceau, de la mise en scène globale, de... mais l’essentiel est dit : ce fut FANTASTIQUE, et ce n’est pas demain la veille que je verrai un concert aussi réussi ! Merci encore à toi, Peter, et reviens à Paris quand tu veux!


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