CHRONIQUE PAR ...

18
[MäelströM]
le 20 janvier 2008




SETLIST

Grimper Tout Là-Haut
Reste Là
Le Cul entre Deux Chaises
A l’Ombre
Crève
Jamais la Paix
[La Betterave]
Jalouse
Fringue par Fringue
Enjoliver
Aveugle
Ça Me Vexe
Ça Sent l’Été
À Côté
“K”

Rappels:

Maman XY
[Break Instrumental]
Final
In English

AFFILIÉ

12 juin 2007 - Paris - Elysée Montmartre


Mademoiselle_K_Paris_-_Elysee_Montmartre_20070612

Quelle déception ! Il est des jours où tout le monde se ligue pour vous foutre les boules. Après avoir couru par monts et par vaux pour obtenir un billet supplémentaire, après avoir fouillé le quartier entier pour trouver un tabac ouvert, après avoir attendu une heure encerclé par des gamines tous juste pubères aux violents looks improbables, on n’a visiblement pas assez payé pour la soirée et le concert décide d’en remettre une couche en vous meurtrissant bassement. C’est ainsi qu’après un petit quart d’heure de concert seulement, l’impatience fit place à la consternation. Car autant vous le dire tout de suite : on ne peut plus fumer à l’Elysée Montmartre !

Avant cela, nous assistons au groupe orageux des Narrow Terrence, aux cocasses divagations cabaret-bluesy d’un mélange entre Tom Waits et le heavy-metal. Une première partie bricolée par quatre jeunots pas du tout dans le vent. Deux violons, une batterie, un synthé, un clavecin, un mélodica à bouche, deux guitares électriques, une basse electro-acoustique… C’est beaucoup pour quatre personnes, mais l’alchimie s’opère immédiatement, chacun des multi-instrumentistes connaissant son job et sachant se placer intelligemment dans cet exercice pourtant périlleux. Partant d’une idée originale, le concept rejoint à la perfection ce que plusieurs groupes français (notamment les ultimes Jack the Ripper) se sont mis à décanter depuis quelques années, laissant couler le cabar-rock, le jazz et les musiques orientales vers Bob Dylan et 16 HorsePower.

Une batterie tonitruante, des morceaux secs taillés dans le ciment avec un son ce qu’il faut de crade pour évoquer les tripots du début du siècle dernier, et surtout un romantisme et une chaleur lourde qui sied à merveille avec tant de barbes et de chapeaux. Enchaînant une ballade jazz avant un tango du plus bel effet, l’étincelle rock’n’roll du groupe s’affichera dans les derniers morceaux avec d’étonnantes chansons neo-folklo’ pêchues, terminant sur une brutalité à la System of a Down très soutenue ; et en conclusion un excellent morceau d’heavy-irish-flamenco pour une prestation délirante ! S’il n’y avait pas eu l’espace occupé par le matos de Mademoiselle K, on aurait presque oublié qu’il s’agissait de la première partie. Un grand bravo et, rare pour une première partie : à suivre de près.

Mais voici qu’arrivent les musiciens (enfin… après une bonne heure à s’emmerder, comme d’habitude), et sous les éclairages muets, cachés dans la fumée, se glisse une grande fille prête à en découdre. C’est ce qu’on pense tout d’abord. Côté stature, Katerine n’a rien à enviée à l’Igguana, c’est même lui qui aurait du soucis à se faire niveau phasme longiligne aux mouvements de lava lamp. Ayant probablement appris à danser la capoeira avec les derviches tourneurs, miss K fera tout de même attention à ne pas se casser les ongles sur les cordes de sa Fender. C’est parti, on va pouvoir constater si l’excellent album Ça Me Vexe (chronique ici) passe le baptême de la scène avec autant de facilité que ce qui était prévu.

Le show commence par "Grimper Tout Là-Haut". Un choix inexplicable, autant par la structure d’un concert que par la réaction de la chanteuse : Katerine se plante misérablement. Tous ses aiguës se cassent, son visage se décompose au fur et à mesure de la progression. J’aurai pu y aller, le reste du concert sera gravé au fer rouge par ce foirage en règle. Il faut dire que le groupe ne fut pas aidé par le public. Sont-ce des touristes qui ne connaissent pas Mademoiselle K ? Eurent-ils tellement mal aux oreilles lors du premier morceau que cela leur ôta toute envie de se lancer dans l’aventure ? Ou sont-ils tout simplement irrités de voir que la gamine qu’ils sont venus observer ne les regarde même pas dans les yeux ?

La première moitié du set sera une catastrophe, les trois mâles récupèrent comme ils peuvent, envoyant le bois comme rarement, Katerine n’est pas à l’aise et les entraîne petit à petit dans la déchéance. Les morceaux sont bâclés, expédiés sans partage avec le public. On s’impatiente. Heureusement, la lumière viendra du petit texte "La Betterave" (qui remplace "Les Cornichons"), sorte de mi-temps permettant au groupe (et au public) de reprendre un peu de forces. L’interlude terminé, le show recommencera avec un peu plus de fougue. Mademoiselle K nous fait découvrir quelques nouveaux morceaux, dont le disco-planplan "Enjoliver", espèce d’échantillon de morceau mal foutu et pas terminé. Surprise : une "Maman XY" très bien écrite, touchante comme le furent trop rarement les chansons du premier album.

Heureusement que Pilou le bassiste est là pour assurer le show, car côté contact avec le public, Katerine Gierak restera prostrée devant son micro la majeure partie de la soirée, regardant tour à tour le manche de sa gratte, puis le vide, puis le pied de son micro, puis le vide. A me mettre sous la dent ? Seul un petit léchouillage de langue en ma direction, réponse au filet de bave qui me coule entre les lèvres et qui me fera vaguement dressé la mâture sur "Fringue par Fringue", chanson si sexy qu’elle aurait méritée un peu plus d’implication. Le groupe se rattrape quand même à la toute fin, avec un enchaînement "Ça Me Vexe" / "Ça Sent l’Été" bien éclaté. Pour d’obscures raisons d’émulation , le public restera de marbre face aux injonctions de Katerine ( « Paris, bouge ton cul ! ») A set mal commencé, set médiocrement terminé.


Et après une semi-impro’ (beaucoup trop longue) à la guitare, Katerine justifiera son creux de soirée avec l’énorme "Final", qui sera sûrement la chanson la plus réussie du set. Un peu tard pour se réveiller. Un dernier rappel caché pour le morceau caché, et tout le monde retrouve le bon air pollué des boulevards parisiens. Il est enfin l’heure de la clope mais même elle laisse un goût cendreux dans la bouche. Pas d’amertume ou d’énervement, non ; le goût de la déception. Tu m’as foutu les boules, Katerine ! Et pas comme je l’aurais souhaité!


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