CHRONIQUE PAR ...

58
Barbapopo
le 11 juillet 2009




SETLIST

Somewhat Damaged
Terrible Lie
Heresy
March of the Pigs
Reptile
The Becoming
I'm Afraid Of Americans (David Bowie)
Burn
Gave Up
La Mer
The Fragile
Non-Entity
Gone, Still
The Way Out Is Through
Wish
Survivalism
Physical
The Day The World Went Away
Hurt
The Hand That Feeds
Head Like a Hole

AFFILIÉ

07 juillet 2009 - Paris - Zénith


Nine_Inch_Nails_Paris_-_Zenith_20090707

C’est la fin des haricots pour Nine Inch Nails. Ou du moins, une pause à durée indéterminée, scellée par ce tour Wave Of Goodbye de l’été. L’occasion pour Reznor de remercier tous ses fans, et de récapituler ensemble une carrière longue de quelque vingt années.

En première partie, les danois perchés de Mew auront sans conteste divisé la foule. Soupe inoffensive pour certains, j’avoue pour ma part être complètement tombé sous le charme du combo. Combo dont je ne connaissais pas même le nom, et qui – des écoutes ultérieures le confirmeront – nous est apparu sous un jour très atypique, et peut-être même accidentel. Volontairement ou pas, la basse et la batterie semblaient en effet surmixées, chaque coup de grosse caisse faisant frémir le Zenith tout entier. Le résultat ? Au lieu de défigurer sa pop-prog planante, cette « hypertrophie des basses » a comme produit un groupe autre, point d’équilibre parfait entre la charge matheuse d’un Battles, les nappes glaciales de Faith No More, et des élans mélodiques tout à fait Porcupiniens. Un pur moment de grâce et de magie qui, s’il a fait pas mal de sceptiques, m’a pour ma part laissé totalement abasourdi.

Après cette excellente mise en bouche (peut-être l’une des meilleures premières parties que j’aie pu voir depuis des lustres), le plat principal, survenant trois quarts d’heure plus tard, n’a pas vraiment fait retomber la tension. Un beat électronique, des lumières qui s’éteignent, un lourd panache de fumée – et voilà, l’ombre de Reznor est sur scène, avec sa silhouette si caractéristique, un pied sur le retour, les deux bras cramponnés à son micro. Le temps de reconnaître une version arrangée de "Somewhat Damaged", et c’est l’explosion : aux premiers riffs de mitraillette, le Zenith jumpe sur place comme un seul homme, poing en l’air, gorge en sueur. Qui eût cru que cette première plage de The Fragile, oblique et torturée, pût se transformer en une tuerie d’une telle efficacité ? Pas le temps de reprendre son souffle, ni même son équilibre dans la foule chahutée : "Terrible Lie" nous tire un deuxième orgasme collectif, "Heresy" un troisième, avant que, exsangues, la cavalcade impaire de "March of the Pigs" ne vienne sonner le coup de grâce.

C’est la grande suée, la foule chavire. Que dire de ce qu’on aperçoit entre les bonds et les bras levés ? La scène est une apocalypse de fumée, baignée par un feu d’artifices constant de flashs et de couleurs. Sous des colonnes en pixels soulevées de spasmes, Reznor malmène guitare, micro, synthé, tandis que Robin Finck (véritable Mad Max de la six cordes) torture en tous sens quelques riffs destroy. Le jeune batteur Ilan Rubin ne démérite pas et, avec son agencement très « Mike Bordin », tombe de toute sa hauteur sur son pauvre kit. Dur de surnager, d’autant que la set-list est à l’image du visuel : colorée, surprenante et généreuse. Colorée, parce que (passés les quatre premiers pains dans la gueule), Reznor va varier les ambiances et les textures, glissant de l’oppressant "Reptile" à la beauté sereine de "La Mer", sans oublier le plaisir pur de "The Hand That Feeds" ou l’apothéose immobile de "The Day The World Went Away". Surprenante, parce que Reznor a choisi de déterrer tout un tas de reprises ou de titres rarement joués live, comme la chanson co-composée avec Bowie "I’m Afraid of Americans", ou les inédits "Burn" et "Non-Entity". Généreuse, enfin, parce que toutes ces compositions subissent un relifting certain pour la scène, et proposent donc – outre le bonheur purement éjaculatoire de les reconnaître – un « plaisir de l’oreille » pour les fans accomplis.

On pourra s’étonner de l’orientation très « première période » de l’ensemble. En effet, Reznor a clairement choisi d’enquiller les tubes de ses trois premiers albums (Pretty Hate MachineBroken The Downward Spiral) et d’exhumer tout un tas de compos de son double de transition : The Fragile (il permettra de rappeler au passage combien cet album était bon). La suite, par ricochet, se trouve nettement sous-représentée : With Teeth et Year Zero voient seulement défiler leurs singles respectifs ("The Hand That Feeds" et "Survivalism"). Quant à l’indigent The Slip – mais personne ne s’en plaindra – il répond aux abonnés absents. Qu’importe : Reznor se démène comme un beau diable sur scène, sort ses tripes, casse sa belle voix unique, et sa set-list intelligente récompense à la fois le fan pointu, l’amateur éclairé, ou même le béotien venu seulement pour regarder. Il n’y aura pas de rappel ce soir : mais la débauche de couleurs, d’énergie et d’émotions, fera largement passer la pilule de cette 1h45 post-apocalyptique.


« C’était un peu cher, mais ça valait carrément le coup.» Voilà ce qu’on pourra se dire en désertant l’étuve du Zenith. Le messie du rock industriel va bientôt poser sa tiare. Il tire en attendant une dernière salve à l’image de sa musique : froide, mécanique, mais incroyablement touchante et humaine à la fois.


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