CHRONIQUE PAR ...

99
Droom
le 17 février 2013




SETLIST

Letlive 

Le Prologue
The Sick, Sick, 6.8 Billion
H. Ledger
27 Club
Muther
Renegade 86'
Casino Columbus


Deftones

Be Quiet And Drive (Far Away)

Lotion
My Own Summer (Shove It)
Lhabia
Minerva
Diamond Eyes
Rocket Skates
You've Seen The Butcher
Feiticera
Digital Bath
Tempest
Poltergeist
Entombed
Swerve City
Rivière
Change (In The House of Flies)
Engine No.9
7 Words


Nosebleed
Roots

AFFILIÉ

23 février 2012 - Paris - Trianon


Deftones_-_Letlive_Paris_-_Trianon_20120223

Pour un Normand, "bas" qui plus est, aller à Paris est une petite aventure en soi. D'ailleurs, on ne "va" pas à Paris, on y "monte", comme on gravit un sommet. Un défi, donc. En ce 23 février 2013, il fallait d'abord survivre au trajet en train, retardé par un "individu dangereux, sous drogue et au comportement étrange". Une fois les cadavres de passagers ramassés et le danger écarté en gare de Saint-Pierre-Sur-Dives (représente !), le train pouvait reprendre sa route vers Paris-la-Magnifique. Mais voilà, il est loin l'été, et loin la canicule qui avait accompagné votre serviteur lors du concert de Crowbar en août dernier, dans une capitale quasi-déserte. En février, tout n'est plus que neige, vent et maladie. "Mitaine !", comme dirait mon collègue Cédric. Je lui répondrais: "Moufles !", bien plus adaptées à la situation. Bref, c'est le ventre rond de BN-Fraise que votre serviteur se rend pour la première fois devant un Trianon qui annonce complet pour la seconde soirée consécutive. Là commence l'attente : 1h30 planté debout à écouter du NIN sous une neige qui n'en finit pas de refroidir l'atmosphère. Neige qui n'empêche pourtant pas un vendeur de bières d’amadouer la client grâce à un argument massue: elle est fraîche. Oh, merci. Il neige. On a envie de frais. Une bonne bière fraîche. Trop aimable. Heureusement pour nous, les deux groupes présents ce soir, chauds comme la braise, avaient bien mieux à proposer. 

Un petit mot sur Letlive, la formation Américaine qui ouvre les hostilités dans la très jolie salle du Trianon, qui, pour l'anecdote, compte un Mass Hysteria et un Watcha dans ses rangs ce soir. A première vue, rien de bien excitant: le groupe donne dans un "-core" mélodique des plus classique. Un peu comme Architects, la technique en moins. Mais voilà, la lumière s'éteint et les musiciens se mettent en place lorsqu'une... boule de feu explose sur scène ! Mazette, mais que se passe t-il ?! « Une boule de feu ? Parlez mieux les mecs, c'est de notre chanteur dont il est question !  » Et en effet, à mieux y regarder, cette boule de feu n'est autre que le frontman (mal coiffé) du groupe. Et elle est explosive. Tellement explosive qu'elle ne s'arrêtera pas une seule seconde de gesticuler. En véritable cabri, le chanteur-showman enchaîne les gesticulations les plus extatiques et les parties de saute-mouton sur son guitariste lorsqu'il n'est pas en train de gigoter au sol ou de jeter son pied de micro sur la batterie ! Une énergie débordante, quasi-punk, émane du bonhomme qui, logiquement, éclipse le reste de sa bande, pourtant elle aussi plus énergique que nombre de formations ! Dingue. Absolument dingue. Il saute, bondit, se roule en boule, s'agrippe aux loges... Bref, Jason Butler monopolise toute l'attention. La musique de Letlive, metalcore et mélodique, peu lisible pour qui ne connait pas les morceaux studio -la faute à un son un poil brouillon- se savoure par l'énergie qu'elle dégage. Ce n'est clairement pas le bassiste aux allures de Varg Vikernes de 2 mètres qui désapprouvera, lui aussi étant très impliqué dans diverses gesticulations Le set passe vite. Très vite. Les breakdown efficaces succèdent aux passages en chant clair, moins percutants du fait de l'absence de voix du dahu fou. Problème de mixage ? Souffle coupé par tant de cabrioles ? Qu'importe au final : l'énergie dégagée, phénoménale, pardonne tout au jeune combo, visiblement ravi malgré une fosse parisienne amorphe et surement trop peu consciente de la chance qu'elle a de pouvoir assister régulièrement à de tel shows. Trop peu d'honneurs pour une première partie aussi passionnée. Heureusement, l'arrivée des pionniers de Sacramento devait changer la donne.

Deftones, ou le sentiment de participer à "quelque chose". Une partie du mythe, aussi infime soit-elle. D'autant que depuis l'accident de Chi et la sortie de Diamond Eyes, le groupe semble avoir trouvé une nouvelle harmonie. Un regain de jeunesse. Sergio Vega, désormais bassiste à temps plein de la formation, est désormais parfaitement accepté par le public. Visiblement, il le sait et prend un énorme plaisir à jouer; plaisir qui se lit tout au long du set via des mimiques faciales idiotes et traumatisantes. Voilà un bassiste qui peine à contenir sa joie. Même chose pour Moreno, au chant. Jadis inconstant au niveau de ses performances scéniques, c'est un grand Chino qui nous accueille en ce 23 février. Sourire aux lèvres, gestuelle parfois suggestive et sensuelle, incursions sous les loges, le chanteur passera sa soirée à dialoguer avec son public: untel se fera vanner sur son t-shirt old school, untel sera félicité pour avoir continué seul les applaudissements... L'interaction avec la salle est idéale et les deux parties s'en régalent. Les cadeaux fusent : petits mots et t-shirt pour le groupe ; show du tonnerre pour le public. Le chanteur est dans un bon jour et sa prestation est plus que correcte malgré quelques essoufflements bien compréhensibles étant donné les va-et-vient incessants sur scène. Forcément, la voix suave est de sortie, de même que les hurlements (notamment pour les morceaux les plus anciens, forts en nombre ce soir) et les petits "ululements" appréciés du frontman (voir "Goon Squad" sur Koi No Yokan pour se faire une idée). Tout ces joyeux drilles sont aidés par Abe Cunningham, discret sur album mais efficace et précis sur scène, qui ira également de son petit numéro en faisant semblant de sauter sur la basse de Sergio à la fin du chaos laissé par un "7 Words" destructeur. A l'opposé, Carpenter, colossal et barbu, est en retrait. Lorsque la parole lui revient, il l'évite et préfère se cacher en coulisse pour alterner entre ses différents poivrons... hum, ses différentes guitares, jaune, rouge et verte. Au final, le seul laissé pour compte ce soir là était le DJ, Delgado, absent lors des importantes entrées / sorties de scène et discret le reste du temps. On le comprend tant sa place "musicale" au sein de la formation n'est pas primordiale.

La setlist ? D'emblée, l'ouverture sur "Be Quiet..." annonce quelque changements bienvenus par rapport à la date de la veille, qui avait apparemment démarré par un classique "Diamond Eyes" (comme c'est le cas sur l'ensemble de la tournée), ici relégué plus loin dans le set. Autres différences, "Rosemary" "Sextape" et "CMND / CTRL" disparaissent au profit de "Rivière" , "Lotion", "Lhabia" et "Minerva", entre autres. Le show du 23 se veut donc plus old school. D'où un reproche, un gros et récurrent reproche. Où est passé Saturday Night Wrist ? On connait le désamour du groupe pour cet opus, engendré dans la douleur, mais pourquoi ne doit-il être représenté que par la seule "Rivière", loin d'être la meilleure piste dudit album ? Votre serviteur s'y attendait : c'est arrivé. SNW est une nouvelle fois passé à la trappe. Point de "Beware" ni de "Cherry Waves" ce soir. Dommage, bien sûr, mais cela ne suffit pas -et loin de là - à entacher un live par ailleurs quasi-parfait. A cette perfection, la fosse n'est pas étrangère. Incontrôlable et hystérique, les gens, lorsqu’ils ne reprennent pas en choeur les « Guns, Razors, Knives ! » de "Rocket Skates", se jettent les uns contre les autres en permanence, y compris sur "Change" ou "Digital Bath", pourtant propices au calme ! Il n'y a guère que "Rivière" et "Entombed" pour calmer les nerfs des plus acharnés. C'est avec un tel enthousiasme qu'aurait dû être accueilli Letlive ! Mais comme le dit le dicton : "à tout seigneur, tout honneur". Ce soir, le seigneur était incontestablement Deftones. La setlist vieux jeu laisse inévitablement le phrasé rappé reprendre le devant de la scène, signe que le groupe ne renie pas son passé. Et surprise, ce seront même ces vieux morceaux qui constitueront le point culminant du show: le doublet "Engine No.9" / "7 Words" laissera un Trianon hébété et une scène dérangée, le matériel ayant été mis à terre par un Chino ébouriffant et encore plongé dans le public quelques instants plus tôt au grand dam du vigile aux faux airs de Kerry King. Une nouvelle fois, l'énergie et l'attitude positive du groupe fait la différence entre le correct et l'excellent. 


On pourrait en dire encore beaucoup mais ce serait inutile : les deux groupes ont été intenses. Point. Les rares failles ont été comblées par la quantité incroyable d'énergie dégagée ce soir là. L'avis de ma voisine résumera ce live-report pour moi : ce show était aussi bien que les six précédents passages dans la capitale. Pour les autres, je ne sais pas, mais pour celui-ci, effectivement, le niveau était là. Aux pauvres âmes n'ayant pu assister à cela, retenez qu'une nouvelle date est déjà annoncée au Zenith en septembre. Il est temps de réserver et d'espérer un spectacle d'aussi grande qualité. 


Merci à PartyBoy069 pour avoir posté la vidéo dont est tirée la photo ci-dessus.



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