02 septembre 2014
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Rock en Seine
Le soir tombe. La luminosité diminue. Les foules se massent ce soir, près de la grande scène du domaine de Saint-Cloud. Le premier jour de Rock en Seine s'approche doucement de sa fin. Festival, début de soirée... vous savez ce que ça veut dire, hein ? Les grosses têtes d'affiches vont débarquer pour clore la journée en beauté. Avant les ultra attendus Arctic Monkeys, The Hives va nous donner une leçon de rock venue du froid.
C'est à un show raboté de quelques minutes que j'assiste, venant tout juste de quitter la légende Blondie sur la scène de la Cascade. Pas facile alors de fendre le gros de la foule pour se dégotter une bonne place. C'est finalement sur la droite de la scène que je viens me poster, près d'un petit groupe qui entame un début de pogo. Pendant ce temps, sur scène, le groupe balance déjà tout ce qu'il a. Nos scandinaves costumés jouent bien, jouent fort, zigzaguent sur la scène à en donner le tournis. Le groupe a mis les moyens : dans le fond de la scène, un personnage au visage grimaçant arbore un rictus maléfique et ses yeux rouges phosphorescents semblent narguer l'audience.
Si on exclut le son vraiment fort et un peu saturé de basses (un problème quasi récurrent tout au long du festival), faut avouer que le groupe nous offre un super moment de rock. Autant sur disque, The Hives ne casse pas forcément des briques avec son garage rock carré et calibré, autant sur scène, les morceaux prennent une ampleur et une force d'accroche inattendues. Et The Hives de dérouler ses tubes avec aisance. « Try It Again » sans temps morts, « Won't Be Long », un rien dansante avec son refrain au poil, et le boogie de « Go Right Ahead » s'enchaînent et constituent l'un des moments forts de la soirée. De loin, je devine les premiers rangs se soulever d'enthousiasme dans ce déluge rock mené tambour battant. Même d'où je suis, quelques circle pits éphémères éclatent lors des instants les plus intenses du concert.
On atteint l'apothéose avec « Tick Tick Boom ». Après deux refrains, Howlin Pelle Almqvist, chanteur et leader de la joyeuse bande, profite d'un pont rallongé pour présenter les membres du groupe, un à un, à une foule toujours plus délirante d'extase. Puis, c'est avec autorité que le charismatique frontman nous demande de nous asseoir. Oui, oui, il intime l'ordre à 40 000 personnes de poser ses fesses sur la pelouse de Saint-Cloud. C'est une foule un peu circonspecte qui s'exécute, tandis qu'Almqivst nous prévient que dès qu'il recommencera à chanter, il faudra se relever et « danser comme des tarés » (je cite, en substance). Effectivement, la foule répond présent aux exhortations du chanteur et se met en mouvement avec furie. Après un « Patrolling Days » parfaitement interprété, c'est l'heure du rappel. « My Time Is Coming » et « Hate to Say I Told You So » sont là pour parachever un set mené de main de maître pendant plus d'une heure.
J'aurais pu m'attarder plus longuement sur moult détails de ce concert : les ninjas présents sur scène, le drapeau « Liberté, Égalité, The Hives » brandi à plusieurs reprises par Howlin Pelle Almqvist, ou encore ses innombrables interventions trucculentes entre les morceaux. Mais ce qu'il y a retenir de ce soir-là, c'est que The Hives s'impose sans difficultés comme un des groupes lives les plus tonitruants du moment. Une excellente soirée et une délicieuse révélation pour ma part. GO RIGHT AHEAD !