CHRONIQUE PAR ...
Cosmic Camel Clash
Cette chronique a été importée depuis metal-immortel
Sa note :
8/20
LINE UP
-Pete
(chant+guitare)
-Dor
(guitare)
-Bosse
(basse+chant)
-Faust
(batterie)
TRACKLIST
1)Evil Unleashed
2)Let Blood Rain
3)Rampage of Revenge
4)Infernal Final Carnage
5)Devoured by Flames
6)Torn Apart
7)Godbeater
8)Killing Spree
DISCOGRAPHIE
Il y a des groupes comme ça, on ne les sent pas franchement. Et quitte à être taxé de pessimisme, je dois avouer que quand un groupe norvégien inconnu sort un album intitulé Thrash Metal en 2007 je ne m’attends pas à un grand cru. Et quand un nombre suffisant d’écoutes a été accumulé et que le préjugé se confirme, il ne reste qu’à énoncer l’évidence et expliquer pourquoi ce disque est plat comme une... un... un truc très très plat, quoi. Style, euh, plat. Mais alors beaucoup.
Inutile d’épiloguer sur le genre pratiqué, allons droit aux limites évidentes de la démarche. Faire du thrash en 2007 n’est évidemment pas une faute en soi (parlez-en à Dew-Scented), mais se réclamer haut et fort d’une approche totalement dénuée d’inventivité est quand même quelque chose qui restera toujours difficile à avaler. Blood Tsunami possède deux formules, dites « de l’archétype » et « de l’émulateur ». Pratiquée sur les quatre premiers titres, la formule de l’archétype consiste à balancer un thrash générique qui emprunte autant aux traditions US que germaniques, la seule touche d’identité personnelle étant apportée par un chant très braillard et presque black qui finit par rapidement saoûler, de même que le côté « thrash du pauvre » en général. C’est toujours désagréable d’entendre une musique que l’on aime jouée de manière automatique, sans âme, et réduite à des riffs interchangeables.
L’approche de l’émulateur a pour elle le mérite d’être amusante : le quatre derniers titres (sur huit) permettent à Blood Tsunami d’émuler les grands noms du thrash comme nos PC nous permettent d’émuler des Super Nintendo pour jouer à Zelda 3 et Final Fantasy VI. "Devoured By Flames" voit ainsi le groupe nous faire du Slayer mid-tempo avec conviction... "Torn Apart" pose même un break calqué à la fois sur "Mandatory Suicide" et "Raining Blood"! Mais le plus beau moment est tout de même l’incroyable repompe du Metallica période Master of Puppets-Black Album que représente l’instrumental "Torn Apart" (avec une touche de goth au passage), le culot atteignant son comble quand Blood Tsunami reprend presque à la note près les accords et le solo de "Orion" lors d’un break. Il fallait quand même l’oser, et c’est d’ailleurs une des rares choses que l’on retient de Thrash Metal au final.
Thrash Metal est donc un album dont le titre résume la portée : pratiquer un genre pour pratiquer un genre, respecter des codes pour respecter des codes. Sans passion, sans haine réelle, sans rien de tout ce qui a permis aux fondateurs de créer leur légende et de continuer de bastonner aujourd’hui. Réservé aux thrashers basiques pour qui seule l’efficacité compte, cet album est de ceux qui ne sont pas foncièrement mauvais... mais ne présentent en fait aucun intérêt.