CHRONIQUE PAR ...
Blackmore
Cette chronique a été mise en ligne le 01 juin 2021
Sa note :
15/20
LINE UP
-Joey Eppard
(chant+guitare)
-Billy Riker
(guitare)
-Daniel Grimsland
(Basse)
-Gartdrumm
(batterie+chant)
-Joe Stote
(percussions+claviers)
TRACKLIST
1)The Word Is Born of Flame
2)The End Is Begun
3)Battle Cry
4)All That Remains
5)My Divided Falling
6)Serpents in Disguise
7)Been to the Future
8)Bleeding Me Home
9)Live Entertainment
10)Diamond in the Crush
11)Shadow Play
12)These Iron Bones
13)The Last Day
14)Dregs
DISCOGRAPHIE
Utiliser une guitare métal couplée à une guitare acoustique peut faire des merveilles entre les mains de musiciens de bon goût. C’était d’ailleurs le cas du mémorable Heaven’s Cry qui se fait malheureusement bien trop rare (fait qui risque de se prolonger... durablement). Mais séchons nos larmes car heureusement pour nous, d’autre groupes ont eu la bonne idée de reprendre ce concept. C’est notamment le cas de Three, jeune groupe new-yorkais très inspiré, qui se permet même de lorgner sournoisement du côté du dernier Coheed and Cambria.
Et ce n’est pas un hasard si l’on cite Coheed and Cambria dans cette chronique. Car Three a déjà ouvert pour ce dernier et propose avec The End Is Begun une formule musicale proche du déjà culte (ne serait-ce que pour son titre) Good Apollo, I'm Burning Star IV, Volume One: From Fear Through the Eyes of Madness, à savoir un disque fourre-tout qui passe allégrement de Pink Floyd à Rush et de Black Sabbath à Britney Spears (ou pas). Le but étant finalement de proposer une approche progressive (comprendre des structures plus ou moins complexes en fond et une volonté de varier les plaisirs) mais toujours très pop (comprendre des mélodies totalement entêtantes et super fluides en première ligne).
Et Three s’en sort admirablement bien sur la première partie du disque. En fait, les six premiers morceaux de l’album sont totalement imparables et tubesques. On y trouve le meilleur du groupe condensé dans chaque titre. A savoir : une rythmique complexe mais jamais démonstrative, des riffs succulents, des mélodies vocales popesques et addictives au possible ou encore la fameuse gratte acoustique jouissive. Bref, c’est la folie pure et simple et la démonstration éclatante du talent du groupe. C’est donc avec un plaisir communicatif que le groupe empile les moments de bravoure comme le tonitruant "The End Is Begun" avec gros riffs en entré, l’imparrable refrain de "All That Remains" comme plat de résistance et le génial "Serpents in Disguise" qui rappelle les meilleurs moments de Coheed and Cambria (quelle section rythmique les amis !!!) en dessert. Passer si facilement d’un genre (notons tout de même que l’album est rarement metal) à l’autre tiendrait presque du tour de force. Pour un peu, ce disque s’imposerait facilement comme album de l’année.
Mais voila, lorsqu’on joue trop avec le feu on se brûle. C’était déjà le cas de Coheed and Cambria qui, à trop flirter avec la pop, finissait dans l’innommable (l’insupportable "Wake Up" sur Good Appollo) et c’est encore plus vrai pour Three. En effet, à partir de "Been to the future" la tendance s’inverse, les structures deviennent moins alambiquées, l’instrumentation plus clichesques (les riffs de "Live Entertanment" et "Diamonds in he Crush") et l’orientation de certains morceaux honteusement soupesque ("Been to the future" ou "shadow play"). Tout n’est pas à jeter bien sûr mais la seconde partie du disque est nettement moins brillante que son époustouflant commencement. Heureusement,la fin du disque permet au groupe de retrouver ses lettres de noblesses avec "These Iron Bones" et surtout le superbe finale "The Last Day". Ce dernier titre évitant intelligemment les clichés et proposant les plus belles lignes de chant du disque, tout simplement.
Etonnamment addictif sur le long terme mais malheureusement plombé par sa seconde partie, The End Is Begun n’est pas encore le sésame qui permettra à Three d’entrer au panthéon des groupes du genre. Mais la prestation est à saluer et le disque mérite qu’on s’y attarde. Quoiqu’il en soit, Three a toute les cartes en main pour accoucher de quelque chose d’énorme dans un futur plus ou moins proche. A surveiller.