CHRONIQUE PAR ...
Lord Henry
Cette chronique a été importée depuis metal-immortel
Sa note :
13.5/20
LINE UP
-Nacho Ruiz
(chant)
-Carmen Castano
(chant)
-Jose A. Garrido
(guitare)
-Alberto Aviles
(guitare)
-Luis M. Hernandez
(basse)
-Javi Diez
(claviers)
-Rosalva Alonso
(claviers)
-Nacho Arriaga
(batterie)
TRACKLIST
1)Into The...
2)Illusions
3)Riding Alone
4)Dance Of Souls
5)Infinity
6)Keltia
7)Fantasy Of Reality
8)No More Tears
9)By My Own Sight
10)One Reason To Live
11)Lullaby
12)Somewhere In The Past
13)Touch The Sky
DISCOGRAPHIE
Arwen est un groupe ibérique de heavy-metal symphonique formé en 1996. Leur arrivée dans le circuit fut bien accueillie, avec en 2002 un Memories Of A Dream fort apprécié. Illusions s’inscrit dans la droite lignée de son prédécesseur, et exploite encore plus harmonieusement les possibilités offertes par l’étrange line-up du groupe: huit membres, dont deux vocalistes, deux guitaristes et deux claviéristes. Cela fait beaucoup d’informations à la fois, mais la musique du groupe, quoique assez prog’ et complexe, n’a pas à en souffrir. Du moins sur album.
Car je me demande effectivement ce que tout ce beau monde parviendrait à produire en live. C’est bien leur choix: Arwen veut à tout prix éviter l’usage des samples. Mais même si les instrumentistes maîtrisent tous leur sujet, j’ai des doutes quant à leurs capacités à retranscrire en concert autre chose qu’une bouillie musicale. Bref, les Arwen sont huit, et aucun ne fait de la figuration, contrairement à certains groupes mainstream de neo-metal masqués. Les deux chanteurs (un homme, une femme) sont complémentaires et construisent au cœur des chansons des échanges intéressants. Nacho Ruiz (le gars) est vraiment très performant, capable de passer par tous les types de chant; je n’en dirai pas autant de Carmen Castano (la fille, si vous me suivez bien), qui a plus sa place dans un groupe pop/rock qu’ici.
Son chant en lead sur les morceaux heavy, si l’on fait abstraction de sa prononciation horripilante, n’est pas convaincant ("Illusions", "Riding Alone"), alors qu’elle est plus à l’aise sur les mid-tempo et les ballades. En revanche, les duos sont bien sentis et originaux. Côté musique, le groupe se plaît à mélanger les genres, passant du bon gros riff bien gras façon Bay Area ("Dance Of Souls") aux soli de clavier à la scandinave ("Somewhere In The Past") sans l’once d’un souci. Les duels de guitare, eux, rappellent les origines heavy du groupe. Certains morceaux se veulent assez alambiqués, si bien que la musique en perd parfois en spontanéité; il est des refrains qui sont ainsi trop longs et décousus, pas assez percutants. "Illusions" et "Infinity", par exemple, en subissent les conséquences.
C’est étrange car le groupe est assurément à même de nous pondre des titres plus directs et autrement efficaces ("Dance Of Souls" ou le tubesque "No More Tears"). Question technique, les zicos n’ont rien à craindre de personne, surtout pas le claviériste soliste Javi Diez, qui produit avec son alter ego féminine Rosalva Alonso de bien jolies orchestrations. Tout ceci se conglomère en un heavy prog’ intéressant, parfois speed, qui rappelle le Angra des débuts, ou plutôt Vanden Plas. Les deux filles du groupe, bien évidemment, sont mignonnes et font valoir un argument marketing de plus. Arwen surfe avec le vent et réussit à moderniser suffisamment sa musique pour être dans le coup. Il faut pour cela des ballades: la première, "Keltia", est plutôt sympathique avec sa flûte et son ambiance folk. "Lullaby", en revanche, donne dans le hit-single calibré FM people one-eyed jack, comme on dit chez nous, et aurait mérité de figurer dans la B.O. d’Aladdin de Walt Disney. Commercial!!
Les textes sont parfois un peu niais, mais ils évitent le cliché heroic-fantasy, c’est déjà pas mal. Pour finir, mention spéciale au dernier titre, "Touch The Sky", frais et entraînant, avec ses chœurs directement sortis de "Bohemian Rhapsody". Bien joué. Ce disque n’est pas exempt de reproches mais pousse Arwen sur la bonne voie. J'ai dit.