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CHRONIQUE PAR ...

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Lucificum
Cette chronique a été mise en ligne le 01 juin 2021
Sa note : 17/20

LINE UP

-Legion
(chant)

-Joinus
(guitare)

-Markus Lundberg
(guitare)

-Tomas Nilsson
(basse+guitare)

-Emil Dragutinovic
(batterie)

TRACKLIST

1)Serenade For The Fallen (intro)
2)Dressed In Blood
3)Heresy
4)Scarred
5)Suffer The Fools
6)Fatalist
7)Gemini Is The Snake
8)Instigator
9)Remnant Song
10)Ninewinged Serpent

DISCOGRAPHIE


Devian - Ninewinged Serpent



La première écoute du premier album d’un groupe laisse toujours l’espoir parfois diffus de tomber sur une perle rare, un album qui nous terrassera et nous redonnera une grosse bouffée d’espoir quant à l’avenir du métal en général. Parce que comme tout amateur passionné du genre, il y a fatalement des moments où on se dit que tout n’est que redites, que tout ce qu’un groupe peut proposer de nos jours a déjà été fait – et mieux – dans le passé. Cette vision un poil désabusée mais trop souvent fondée est heureusement fréquemment bouleversée par l’arrivée de quelque chose de pas forcément nouveau ou original, mais qui se permet de débouler comme un chien dans un jeu de quilles et de tout envoyer bouler. Aujourd’hui, le chien c’est Devian, et le jeu de quilles, c’est le metal extrême Scandinave.

Lecteur, voici donc Devian ; Devian, voici donc un lecteur bienheureux parce qu’il ne te connaît pas encore et qu’il va pouvoir – c’est non négociable – te découvrir dans un futur proche. Devian, pour pousser les présentations un peu plus profondément, est donc un groupe dont les membres qui, en plus d’être originaires des pays des grands froids, proviennent pour ses deux leaders de Marduk. Legion (ex-chanteur) et Emil Dragutinovic (ex-batteur) sont donc de retour dans le monde de l’extrême. Et si vous pensez qu’ils vont se contenter de nous pondre un ersatz de leur ancienne formation, oubliez tout de suite. A leur côté, on trouvera deux membres de Sargathanas Reign auquel on ajoute Tomas Nilsson en seconde guitare, et on tient donc un potentiel dévastateur non négligeable.

Musicalement, on est plus proche de Dissection que de Marduk. Le tempo est plutôt medium avec quelques poussées furieuses, mais le tout dégage plus une sensation de lourdeur et de puissance que d’hystérie et de haine aveugle trop souvent caractérisées par du blast-beat non-stop. En un sens, on est plus en présence d’un mix heureux entre le death metal mélodique et le black metal. La production, compacte et puissante, rappelle elle aussi Dissection dans le son des guitares, et se veut claire et très efficace. En ce qui concerne le chant, ceux qui connaissent Marduk ne seront pas trop dépaysés, mais la voix de Legion, toujours aussi haineuse et agressive, prend ici une ampleur différente et y gagne en intensité. Soutenu par une section rythmique irréprochable – en particulier le batteur, mélange de finesse et de brutalité pure – l’ensemble s’avère savoureux, puissant… et mélodique.

Car oui, la mélodie prend ici une place prépondérante. Il n’y a qu’à pour s’en convaincre jeter une oreille sur l’excellent "Fatalist" ou les outros de "Heresy" et de "Remnant Song". Mais ici, la mélodie sert de support à une nouvelle montée en intensité, absolument pas pour rendre la musique de Devian plus accessible. Pas de concession - sinon une guitare acoustique utilisée avec parcimonie et intelligence - juste une volonté de sortir des carcans du black metal pour se diriger vers ce qui fait de mieux en death metal mélodique. Les titres ne sont pas spécialement courts, mais restent sans fioritures superflues et ne noient pas l’auditeur sous une complexité stérile. Pourtant, les changements de rythmes sont fréquents, comme sur le titre éponyme "Ninewinged Serpent" qui rappelle par endroit Carcass dans son approche des soli. Ces changements de tempo ont le même rôle que la mélodie : en rajouter une couche dans le décrassage d’oreilles.


Et indéniablement, ça fonctionne très bien. Devian n’est pas vraiment là pour apporter une nouvelle pierre dans l’édifice complexe et parfois bancal du métal, mais plutôt consolider un pan de mur – le death-metal mélodique - qui menaçait de s’effondrer sous le poids des trop nombreux graviers insignifiants apportés par une kyrielle de groupes ces dernières années. Même quand ses membres sont des musiciens aguerris dans le domaine, le premier album d’un groupe reste une expérience où tout est possible, et où le meilleur cas de figure est (comme ici) une synergie entre ses membres pour une efficacité maximale. Pas de défauts à souligner sur ce Ninewinged Serpents, pas de titres qui viendraient dénoter sur ce sans faute, même si l’esprit pusillanime pourra souligner un ou deux passages moins efficaces, mais qui sur quarante-cinq minutes de musique restent tout à fait anecdotiques. En Devian, cet espoir diffus évoqué en introduction s’est bel et bien cristallisé : espérons que ce n’est que le prélude à une fructueuse série de tueries !


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