CHRONIQUE PAR ...
[MäelströM]
Cette chronique a été mise en ligne le 01 juin 2021
Sa note :
7/20
LINE UP
-Colin MacDonald
(chant+guitare)
-John-Angus MacDonald
(guitare+chœurs)
-Jack Syperek
(basse+chœurs)
-Sean Dalton
(batterie+chœurs)
TRACKLIST
1)Fire Up Ahead
2)Makin' Sunshine
3)Cry
4)Sweetness
5)I Can't Say
6)So She's Leaving
7)Takes Me a While
8)Yearning
9)Poor Ol' Broken Hearted Me
10)Den of Thieves
11)Anna & Mia
12)Naked
13)Got Myself to Blame
14)The Travelling Kind
15)Ishmael & Maggie
DISCOGRAPHIE
Durant toutes les années 60, des dizaines de groupes incompétents se sont formés aux Etats-Unis et en Angleterre (dans une moindre mesure) pour honorer la musique des arena-bands en devenir en rejouant nombre de classiques usés à leur manière, donnant aux rockeux de l’époque une assise confortable : si tout le monde les copiait, cela asseyait autant leur position qu’elle empêchait toute concurrence musicale – qui a déjà vu un copiste disputer à arme égale avec son peintre référent ? The Trews se retrouve dans la position exacte de ces jeunes groupes dans le vent, à une exception près : ils composent leurs propres hymnes garage.
Den of Thieves est ce qu’on aurait il y a quelques années qualifié de «disque de garage rock». Aujourd’hui, il s’agit ni plus ni moins d’un disque de faux classic-rock, utilisant à son compte les formules huilées qui avaient fait le succès de the Wailers & co. C’est là que s’arrête la comparaison ; car the Trews n’est pas un vieux groupe et il a su emprunter de nombreuses influences à des formations antédiluviennes des anciens mondes du rock’n’roll tout en modernisant le son et l’approche par une production correcte. On ne s’étonne pas que le responsable soit Jack Douglas, producteur derrière Aerosmith (les faux Stones) et les New York Dolls (les faux Aerosmith). Diversifiant ses influences (dixit leur biographie), on voit en effet l’apparition incongrue de quelques bribes psychedelic… et c’est tout. Si on ajoute à cette platitude une longueur totale d’environ trois quarts d’heures qui en semblent cinq, la lassitude prend très vite le pas sur le peu d’exaltation originelle.
Le résultat est donc un mélange au départ assez réussi des groupes sus-cités avec de nombreux riffs fleurant l’AC/DC en fauteuil roulant ou les Red Hot Chili Peppers sans le côté funky. Les singles que sont "So She’s Leaving" et "Yearning" sont assez désastreux par leur conformisme buté dont RIEN ne semble pouvoir sortir de personnel, d’intéressant ni même de motivant. La puissance rock s’écroule sous le chant guimauvéen d’un Colin MacDonald décidément trop inspiré par la pop pour cadrer avec la musique décibelisée de ses potes. Mais the Trews prouve aussi qu’il peut avoir un sens du jugement éclatant : le refrain de "Takes Me a While" est une horreur ; le chant plaintif d’imitation blues de "Poor Ol' Broken Hearted Me" est un calvaire qu’on oserait même pas passer chez Ardisson. Malheureusement le disque enchaîne ce type de déception tout en n’étant jamais vraiment mauvais (à part sur "Anna & Mia" peut-être) mais jamais vraiment bon non plus (à part sur… euh…). Rien ne permet d’apporter une quelconque étincelle à cet album – même pas ses singles.
Au final, peu de choses subsistent de ce Den of Thieves… Quelques heures après l’avoir écouté on l’a oublié et on se retrouve à remettre le CD sur sa platine. Initialement, cet album est déjà sorti en 2.005 chez les p’tits gars ricains… Le fait qu’il sorte deux ans plus tard chez nous n’est sans doute pas sans répercussion sur sa qualité estimée : si le «retour de rock» est déjà bien consommé, the Trews aurait sûrement eu plus d’impact comme membre de la première vague que maintenant, comme suiveur banal d’une génération retrouvant la guitare. Vite écouté / Vite oublié…