CHRONIQUE PAR ...
Blackmore
Cette chronique a été importée depuis metal-immortel
Sa note :
15/20
LINE UP
-Steve Walsh
(chant+piano)
-Kerry Livgren
(guitare+claviers)
-Robbie Steinhardt
(chant+violon)
-Phil Ehart
(batterie)
-Dave Hope
(basse)
-Rich Williams
(guitare)
TRACKLIST
1)Down The Road
2)Song For America
3)Lamplight Symphony
4)Lonely Street
5)The Devil Game
6)Incomudro - Hymn To The Atman
DISCOGRAPHIE
Le premier album de Kansas montrait l’émergence d’un style très particulier dans le petit monde du progressif. Avec son violon, son orientation hard prog et ses touches pop, Kansas avait sous la main une formule qui valait de l’or. Avec ce Song for America, Kansas se cherche encore un peu et nous pond un disque hybride, qui n’a pas encore la tenue des albums suivants, mais montre la face la plus progressive du groupe. En effet, sur les six morceaux du disque, on trouve tout de même trois longues pièces. Fait assez rare pour être signalé donc. Est-ce que l’album est une tuerie pour autant ? Est-ce que c’est un indispensable ? Est-ce que Kerry Livgren avait déjà été frappé par la lumière divine qui guidera ses pas plus tard ? Mais surtout, reste-t-il des kellog’s dans l’armoire ?
Nul doute que l’introduction de l’album n’aura pas dépaysé les fans de l’époque puisque l’on retrouve "Down the Road", morceau rock typiquement kansasien avec claviers et violon entraînants. Hautement sympathique comme à l’accoutumée, il n’en reste pas moins que l’on ne va pas se relever la nuit pour un morceau de cette trempe. Non, c’est vraiment a partir de "Song for America" et de "Lamplight Symphony" que nos tubes auditifs vont encore pleurer de bonheur ! On commence avec le merveilleux "Song for America". Belle pièce de 10 minutes qui ne faiblit jamais et qui possède une partie instrumentale centrale de toute beauté. Le morceau reprend un thème commun tout au long de ses 10 minutes, mais il est régulièrement agrémenté de nouvelles parties jusqu'à la monté centrale pour revenir sur ses bases vers la fin. Rare pour Kansas mais bien dans l’ère du temps. Un superbe morceau en somme.
On continue dans les longues pièces avec "Lamplight Sympohny". La c’est un gros morceau. On est tout proche d’un "Magnum Opus". Si on ne retrouve pas la frénésie de ce chef d’œuvre, les parties instrumentales sont absolument démentes. Après une intro chantée, nous avons droit à quatre minutes d’instrumentation absolument merveilleuse. Que pourrait-on ajouter de plus si ce n’est que c’est fantastique, génial et exquis ? Le morceau se termine au chant, comme il a commencé. La boucle est bouclé et Kansas ajoute a son répertoire un morceau indispensable de plus.
Avec "Lonely Street", Kansas tente un essai bluesy plutôt réjouissant pour l’amateur (avec notamment une rythmique inattendue pour le genre). Mais, quelque part, on se dit que le morceau n’a pas vraiment sa place. Cela soulève le manque certain de cohésion de l’ensemble. Si la variété a toujours été un point fort de Kansas, sachant parfaitement se balader sur plusieurs styles, on voit ici que le mélange n’est pas encore vraiment comestible. La suite, "The Devil Game" est un morceau dans le pur esprit du groupe. Prog et légèrement pop, rythmique géniale, du tout bon, même si ce n’est pas le meilleur morceau dans ce genre émanant du groupe.
Bon à ce stade, il reste un morceau, long de 12 minutes. On s’attend à un final mémorable et on est prêt a oublier les quelques lacunes du disque. Malheureusement, le morceau n’est pas vraiment à la hauteur des attentes. Des passages très intéressants sont présents, mais dans l’ensemble on sent que Kansas se cherche encore un peu. Le morceau n’est pas toujours très inspiré et rempli de soli pas forcément attrayants voire laborieux comme pour celui du batteur (je critique pas le niveau technique, nuance). On sent tout de même à certains instants des passages touchés par la grâce comme Kansas sait si bien les composer, mais ça reste trop en retrait.
Au final, ce Song for America laisse un petit goût d’inachevé. Si l’on trouve de bien belles réussites, l’osmose que le groupe atteindra n’est pas encore là. Il faudra attendre la suite avant que Kansas montre son visage le plus abouti avec l’incroyable trilogie qui suivra. On peut constater que cet album de Kansas représente la face la plus progressive du groupe. Les amateurs apprécieront sans aucun doute l’album. Néanmoins, ce n’est pas encore le Kansas que l’on adore, avec ce mélange subtil entre prog et pop. Comme quoi, tout cela tient d’une alchimie particulièrement délicate qu’il est très difficile de maîtriser. Cela n’empêche en rien cet album d’être excellent, mais soyons honnête, pas au niveau de la suite. Un excellent disque néanmoins ! Il s’agit de Kansas tout de même !