CHRONIQUE PAR ...
Cosmic Camel Clash
Cette chronique a été mise en ligne le 01 juin 2021
Sa note :
7/20
LINE UP
-Ray Mazzola
(chant)
-Mike Facci
(guitare)
-Mike "Lurk" Ruehle
(basse)
-Jeff Facci
(batterie)
TRACKLIST
1)Firefight
2)The Hard Goodbye
3)Halos For Heroes
4)Fail Like A Champ
5)Heavy Lies The Crown
6)Over The End
7)No Last Call
8)All For Nothing
9)Raise Hell
10)Standpoint
11)Mojave Red Pt. 1
12)Mojave Red Pt. 2
DISCOGRAPHIE
Ennui et lassitude sont les conséquences traditionnelles de la monotonie. On peut ainsi dire que ce qui se répète a tendance à gonfler et que ce qui tourne en rond provoque souvent l'envie d'autre chose. De même, la tendance à la redite est un facteur d'usure et il est acquis que râbacher entraîne une perte d'intérêt. Ce désintérêt découle de la redondance des choses qui sont toujours les mêmes et qui finissent par fatiguer : en effet le non-renouvellement d'une rengaine est un facteur déterminant dans le fait qu'on se fasse chier.
Full Blown Chaos a bien compris le principe énoncé dans cette intro, et nous l'assène durant onze pistes aussi passionnantes qu'une table basse Ikéa. Prod crue et massive, chant influencé Cavalera en plus hardcore et plus extrême à la fois au placement rythmique prévisible à outrance, riffs syncopés, en salves (doublés à la grosse caisse, évidemment) ou véloces, c'est le thrashcore dans tout ce qu'il peut avoir de plus pénible qui nous est présenté là. Toujours hargneux, les riffs sont interchangeables d'une chanson à l'autre et il n'y a qu'une intro ça et là ("Standpoint") pour nous faire lever le sourcil de temps en temps. Le groupe varie les rythmes, et parvient à sonner exactement pareil durant les deux-temps thrash/punk et durant les plans mid-tempo, plans qui ne parviennent même pas à faire headbanguer tant tout ceci est pénible, prévisible et convenu. On assiste à un défilé de titres dont aucun ne présente le moindre trait marquant et dont l'agressivité semble totalement vaine vu à quel point tout ceci ne rime à rien. Bon prince, le groupe nous gratifie en fin d'album d'une plage de respiration : "Mojave Red Pt.1" est un joli titre ambiancé tout en arpèges et en mélodies, réellement inspiré et hypnotique dans son dépouillement (même si bien pompé par moments sur "Orion" de qui vous savez). On se prend à espérer jusqu'à ce que la Pt.2 débarque et nous replonge dans le marasme d'une musique tellement tournée vers l'efficacité qu'elle en devient pénible et irritante. Donc plus tellement efficace, forcément.
Ce n'est pas faute d'avoir réécouté l'album dans l'espoir de changer d'avis : Heavy Lies The Crown est irrémédiablement chiant. Du thrash au hardcore en passant par le death, les Full Blown Chaos s'ingénient à nous démontrer qu'ils sont capable de rendre n'importe quel style lourd et répétitif. Hormis "Mojave Red Pt.1" (qui évite à l'album de se manger une note encore plus basse), le seul moment de bonheur qu'il m'a donné aura été la recherche de synonymes pour rédiger l'intro de cette chronique. C'est dire si c'est joyeux.