CHRONIQUE PAR ...
Kroboy
Cette chronique a été mise en ligne le 01 juin 2021
Sa note :
9.5/20
LINE UP
-Mick O'Neil
(chant)
-Ricky Boon
(guitare)
-Darren McLennan
(guitare)
-Daniel Wall
(basse)
-Ricardo Vozzo
(batterie)
TRACKLIST
1)Profile Unknown
2)The Inner Thread
3)Summoning The Eternal
4)Chrysalis Torn
5)Dark Bliss
6)Another Scar
7)The Voyage
8)Wisdom From The Flesh Of The Fallen
9)Torpor (demo bonus)
DISCOGRAPHIE
Ricky Boon est né à Adelaïde. Un large choix de carrière s'offrait donc à lui : rugbyman, surfer, chasseur de crocodiles… Mais son truc à lui, c'est la guitare, alors il a rameuté des potes et fondé son groupe de thrashcore. Après ce court mais brillant exposé géopolitique sur l'Australie, qui devrait à n'en pas douter vous permettre de briller en société, voyons plutôt ce que ce premier album de The Harrowed a dans le bide.
Chers amis, profitez bien de cette intro plutôt pépère. Parce qu'après, hormis le très surprenant instrumental "The Voyage", longue plage mélodique centrée sur la guitare qui fait penser à du Annihilator, vous n'aurez plus aucun répit. The Harrowed est en effet un album qui bastonne, à l'image de son batteur Ricardo Vozzo. Celui-ci a même du mal à canaliser son énergie : il a tendance à en coller partout, à l'image de ses simili-blast beats quasi systématiques, et il finit par bouffer l'espace de ses petits camarades. Du coup, on pense à Ventor période Endless Pain : on lui souhaite le même destin, mais pour l'instant ce n'est pas un énorme compliment… Sagement, vu le style pratiqué, le groupe s'est limité à 9 titres (dont une démo bonus) et 32 minutes. Il montre ainsi qu'il a retenu la leçon des Grands Anciens du thrash 80's, qui n'envoyaient la sauce que pendant 35 à 40 minutes pour un effet maximal garanti sans lassitude. Sauf que…
Sauf que The Harrowed a quand même du mal à captiver son auditoire. Cet album est assez efficace dans le domaine du déboîtage de cervicales, mais il est aussi de ceux que vous pouvez écouter 10 ou 20 fois sans en retenir une chanson précisément. Seul le refrain de "Summoning the Eternal" est vraiment mémorisable, avec cette alliance de guitare « glorieuse » et de batterie au taquet. Sans être mauvaise, voici une musique que l'on subit plus que l'on apprécie. La recette manque cruellement de variété, et ce qui marche sur quelques titres ("Profile Unknown") finit rapidement par lasser. De même, le groupe peine à développer ses idées, comme sur "Dark Bliss" qui part comme un Slayer old school avant de sombrer dans le grand n'importe quoi. Alors certes, par rapport à cette affreuse démo "Torpor", le groupe a déjà fait du chemin, mais il en reste encore pas mal avant de rejoindre les sommets.
Avec ce premier album éponyme, The Harrowed fait son entrée sur la grande scène mondiale, mais il ne semble pas encore outillé pour concurrencer les leaders comme Hatesphere ou Dew Scented. C'est maintenant à Boon et ses sbires de prendre conscience du travail à faire pour gommer les défauts de ce premier essai. À revoir sur un prochain album… ou pas.