CHRONIQUE PAR ...
Wineyard
Cette chronique a été mise en ligne le 01 juin 2021
Sa note :
12/20
LINE UP
-D.F. Bragman
(chant)
-P. Bjärgö
(guitare)
-Daniel Ekeroth
(basse)
-Andreas Jonsson
(batterie)
TRACKLIST
1)The Rebirth...(Reclaim The Flame)
2)Remain Enslaved
3)Uprise
4)Hell Has Broken Loose
5)Restart With The Number 6.6.6.
6)Armageddon Is Here
7)Tyrant
8)Broken Spine
9)Tunes Of Hate
10)Harvest Hunger
DISCOGRAPHIE
Tous frais formés de cette année, les Tyrant n'ont pas chomé pour sortir Reclaim The Flame, album au titre peu explicite avant d'avoir entendu de quoi il en retourne musicalement. Dix titres courts d'un death/thrash à l'ancienne et au son brut et bourdonnant qui devrait donner un coup de vieux à bien des amateurs.
Le combo a beau être jeune, il n'est pas pour autant peuplé de nouveaux venus dans le monde du métal extrème : Bragman et Jonsson laissent temporairement de côté The Black (qui continue sans Nödtveidt) et Vinterland, Bjärgö et Ekeroth faisant de même avec respectivement Crypt Of Kerberos et Dellamorte, quatre groupes «cultes» formés entre 90 et 93 avant JC (Jacques Chirac, bien entendu). Cela explique assez bien le côté conceptuel décontracté et rétrograde de leur musique, basée sur une certaine nostalgie de cette époque assez underground. Leur style pourrait être rapproché de celui du Entombed de Wolverine Blues, en plus crasseux jusque dans la voix de Bragman, sorte d'ersatz guttural de Schuldiner et L.G. Petrov.
Tout suinte le death rock adipeux des sous-sols, les guitares sont grasses et leurs riffs directs, répétitifs et peu techniques -mais ils font bouger la tête, le son est bourdonnant et souffloteux, les amplis craquent. Tout est fait pour remonter le temps, jusqu'à nous faire penser que Tyrant, c'est quatre potes qui se font un boeuf dans leur garage, comme en temoignent le larsen au début de "Uprise", la toux d'éclaircissement vocal dans "Armageddon Is Here", ou encore le lancement de tempo à la baguette au début de "Remain Enslaved". Et ça marcherait à 1000% si toutes les compos étaient de la même veine que "Remain Enslaved" et "The Rebirth...(Reclaim The Flame)", au lieu de glisser lentement vers une dommageable linéarité au fil de l'album.
Au même titre que l'on se permet de parler de «raw» et «true» black, permettons-nous aussi d'attribuer ces adjectifs au thrash/death pratiqué par Tyrant qui replonge les plus anciens d'entre nous vers cette innocente jeunesse durant laquelle le death metal balbutiait ses gammes à grands coups de démos moisies et concerts improvisés. Reclaim The Flame n'est pas vraiment fait pour être écouté sur vos platines mais plutôt en scène, simplement parce que c'est plus brut.