CHRONIQUE PAR ...
Count D
Cette chronique a été mise en ligne le 01 juin 2021
Sa note :
15/20
LINE UP
-András Nagy
(chant+basse+claviers)
-István Neubrandt
(guitare)
-Péter Kovács
(guitare)
-Zoltán Pál
(trombone)
-Zoltán Schönberger
(batterie)
TRACKLIST
1)Blood On The Milky Way
2)A Deathly Illusion
3)Lost And Not Found
4)Thorns Of Deception
5)The Venomous Grace
6)Omen Of Doom
7)Somewhere
8)Path To The Motherland
DISCOGRAPHIE
Depuis quelques temps déjà, les pays de l’est nous abreuvent de leur metal, souvent extrême, parfois très original. Parmi ceux de Hongrie, Sear Bliss tient sa place de vétéran, culte pour certains, anodin pour d’autres. Toujours est-il que le sixième album du combo voit le jour en cette fin d’année sous le nom de The Arcane Odyssey. Amateurs de black dark cuivré, bonjour.
Si le dernier méfait date déjà de 2004 (Glory And Perdition), Sear Bliss n’est pas resté inactif : signature chez Candlelight, départ du guitariste et membre fondateur Csaba Csejtei, sortie du DVD Decade Of Perdition pour (comme on s’en serait douté) fêter les dix ans du groupe. Mais ce qui nous intéresse ici, c’est The Arcane Odyssey, qui s’annonce déjà comme l’album le plus travaillé de Sear Bliss. Et il est certain qu’au fur et à mesure des écoutes, le groupe a réussi son pari d’installer une atmosphère pesante, sombre, à la tension palpable et calculée. En résumé, Sear Bliss a perdu en spontanéité, mais a gagné en maturité et maîtrise chaque détail.
Fondamentalement, Sear Bliss n’a jamais été surprenant d’originalité, outre l’utilisation très personnelle de trombones, trompettes et euphoniums pour renforcer les atmosphères épiques et notamment pour aborder sur quelques titres le thème de l’Hadak Utja, route des guerriers dans l’ancienne mythologie hongroise. Les ingrédients restent donc en général invariablement les mêmes, à savoir un black/dark gras aux mélodies simples et rondes autant qu’éthérées et au chant râpeux. C’est plutôt dans la qualité d’interprétation de The Arcane Odyssey qu’il faut chercher son bonheur, car rien n’est laissé au hasard. Les structures variées remplissent l’espace sonore et les intentions mélodiques se meuvent du plus tragique au plus atmosphérique. Merci alors de vous pencher sur l’incroyable titre "Omen Of Doom" ou encore "The Venemous Grace", vivants par eux-mêmes et habités de toute l’essence expressive du groupe. Et de passer outre quelques titres moins puissants ("Lost And Not Found").
Le travail de cet album fût long, dis-je. Et ne fût pas en vain car jamais Sear Bliss n’avait bénéficié d’une production aussi rigoureuse et avantageuse. Aquarium Studio (Hongrie) a en effet une certaine notoriété pour l’enregistrement de jazz/blues, certainement bénéfique aux cuivres de cet album, qui sont plus présents et bien mieux sentis que par le passé. C’est d’ailleurs sur ce constat que le titre "Somewhere" prend toute sa valeur, et met en avant une majestueuse instrumentalisation au feeling incomparable. Dans un registre différent, "Path To Motherland" se présente comme la cour de récréation de The Arcane Odyssey, autrement plus dansant et traditionnel que le reste de l’album, sans toutefois éclater de bonheur…
Si l’album est de longueur normale (un peu plus de trois quarts d’heure), il paraît étrangement long. Mais passées les quelques longueurs qui le composent effectivement, The Arcane Odyssey s’impose par son intensité et sa sincérité. Espérons qu’avec cet album, Sear Bliss recevra la reconnaissance qu’il mérite, puisqu’il est déjà certain que les aficionados des Hongrois seront comblés.