CHRONIQUE PAR ...
Lucificum
Cette chronique a été mise en ligne le 01 juin 2021
Sa note :
12/20
LINE UP
-Kevin Quilligan
(chant)
-Vince Zwarts
(guitare+chant)
-Martijn Moes
(guitare)
-Sanne van Dijk
(basse)
-Michiel van der Plicht
(batterie)
TRACKLIST
1)Godking
2)The Connate Conflict
3)Wake Of The Controversy
4)U-48 (Dive Of Death)
5)Among Amon
6)Fusillade The Coalescent
7)The Stories Of The Palatinian Succession
8)Maenadic Mausoleum
DISCOGRAPHIE
Toxocara ? Allez, parce que j’aime les chros à caractère culturel, je cite : «Toxocara canis est un nématode voisin de l'Ascaris, dont l'adulte parasite l'intestin du chiot et dont les premiers stades larvaires peuvent évoluer chez l'homme en déterminant la toxocarose humaine.» Un parasite intestinal, donc ? Autant dire que si le groupe est mauvais, ça va y aller sur le thème de la scatologie pour exprimer ce qu’on ressent en l’écoutant – je vous passe bien sur les détails. Pas de chance pour les humoristes en herbe, The Great Rebellious est plutôt bon, même s’il lui manque une bonne dose d’originalité.
Commençons cette chronique comme Toxocara commence son album : sans ambages. Nous voici donc en présence d’un énième groupe de death metal, venu cette fois ci des Pays-Bas. En quoi se démarque donc le groupe de la féroce concurrence actuelle ? Ben en rien, ou si peu. Et c’est bien le gros défaut de ce The Great Rebellious : il respecte jusque dans ses moindres détails les canons actuels du death : riffs rapides, changements de rythme et blast beats fréquents, plusieurs voix qui s’alternent (growl et hurlement principalement)…un véritable mode d’emploi du death des années 2000. Avec ce que ça comporte comme qualités et comme défauts, cela va sans dire.
Au rayon des qualités, on parlera du chant, tantôt proche de Suffocation ou d’Immolation et tantôt d’Aborted, c’est à dire de qualité. Un grognement qui, s’il n’est pas des plus impressionnants (n’est pas Benton ou Mullen qui veut) remplit parfaitement son office. Autre point positif, l’ajout d’un peu de synthé pour alourdir certains passages en mid-tempo (sur "Fusillade The Coalescent" ou "The Connate Conflict" par exemple) qui font un peu penser à du Nile au niveau de l’ambiance un poil mystique que l’instrument apporte. Assez rares, ces passages ne choquent pas l’auditeur mais lui font arquer un sourcil, en général enthousiaste tant ces passages s’intègrent bien à l’ambiance générale. Et enfin, parlons de la production générale, sans surprise mais efficace, qui là encore synthétise ce qui se fait en ce moment en termes d’orientation sonore.
Reste que les qualités citées ne font pas oublier le manque d’originalité de ces huit compositions qui atteignent tout juste les trente-huit minutes. Le groupe sort ici son deuxième album et semble toujours un peu en peine pour se démarquer du reste des productions actuelles. Alors bien sûr, le groupe peut arguer être en recherche non pas de l’originalité mais de l’efficacité – et l’objectif est plutôt en passe d’être atteint – ce à quoi le chroniqueur avisé que je suis répondrait que de nos jours, l’originalité est indéniablement un facteur décuplant l’efficacité. Et par originalité, on n’attend pas forcément l’expérimentation, mais simplement une certaine prise de risque qu’on pourrait croire ici amorcée avec l’ajout du synthé, mais dont la timidité ne joue pas assez en sa faveur.
The Great Rebellious s’écoute donc sans déplaisir, mais sort de l’oreille à peine l’album terminé. A conseiller à ceux qui voudraient se mettre un album de death traditionnel entre les deux esgourdes, même s’il y a indéniablement mieux à proposer en ce moment. Et ce n’est pas la jolie bassiste – qui vient d’être remplacée par un vilain bassiste - qui fera pencher la balance. Résumons cette chronique en affirmant que, malgré son nom, Toxocara se digère bien et ne laisse pas de trace là où il passe…(qui a dit «de pneu» ? J’avais dit pas de vanne, oh)