CHRONIQUE PAR ...
Count D
Cette chronique a été importée depuis metal-immortel
Sa note :
16/20
LINE UP
-Nehl Aelin
(chant+claviers)
-Stéph
(instruments)
-Loic
(instruments)
TRACKLIST
1)To Akphaezya And Back
2)Shut The Candles
3)Clip-Clap
4)Radio Shit
5)Mud stained Roads (All Was Lost 1)
6)Shrine
7)Syron's Gate
8)Halloween
9)Purple Sky
10)Elegy Of Lost Shadows
11)Scylla
12)Pathological Narcissism
13)Epic Symphony
DISCOGRAPHIE
Parlons un peu de Nehl, ce projet solo mené par Nehl Aelin, claviériste chanteuse de l’incroyable formation Akphaezya. Ce premier essai est un condensé de ce que peut faire ce petit génie de femme avec un clavier, une très belle voix, et quelques artifices que ses copains et compères apportent ici et là pour rendre la musique encore plus riche. Demons Abortion s’écoute dans le calme et le noir, puis se réécoute encore et encore. Sinon, difficile de bien cerner la bête, œuvre complète aux multi-influences contemporaines, ethniques, gothiques et cinématographiques…
Sur les une heure et quart de musique que présente Demons Abortion, les répétitions sont assez peu fréquentes. Nehl parvient en effet à lancer des mélodies calmes et rythmées grâce à son clavier savamment dosé et sa voix sans limite. Je veux dire par-là que la chanteuse ne se cantonne pas à un style propre, mais s’atèle plutôt à travailler un panel ultra varié de vocalises, passant de la variété ("Mud Stained Staines Road") aux chants éthérés style Lorena MC Kennith ("Shrine"), à un registre plus contemporain et changeant ("Halloween").
Très difficile de se faire une idée propre de ce qu’offre l’album au final. C’est bien sûr l’inconvénient de ce genre de travail, parce que la richesse développée est tellement importante que l’auditeur n’a plus de recul. Néanmoins c’est une grosse qualité de ce Demons Abortion qui se renouvelle à chaque écoute. Les influences Jazz/gospel de "Purple Sky" (où le chant aurait peut-être pu être plus percutant) s’opposent radicalement à l’ambiance froide et urbaine de "Clip-Clap" ou encore à "Scylla", titre "fin de film". Et même, cela devient assez compliqué de décrire un titre en particulier, les influences abordées y sont tellement… variées.
Avec d’autres groupes, on viendrait à se demander ce que fait un titre comme Pathological Narcissisme sur cet album, condensé de rock déluré des 70s limite influencé par la scène noire américaine. Mais Nehl conserve tout au long de ce voyage musical une ligne directrice unique, propre à l’identité du "groupe". Les armes varient mais le voyage continue et c’est finalement avec une certaine logique déconcertante que l’on termine Demons Abortion. Le dernier titre "Epic Symphony" finit de toute façon par montrer toute la créativité de Nehl dans une composition instrumentale proche de films imaginaires et épiques. Pas de fausse note ou de remplissage ne viennent entacher ce disque, à condition de se mettre dans un état d’écoute attentive et d’une certaine ouverture d’esprit. Ce titre vaut la peine à lui tout seul que l’album soit écouté…
Demons Abortion est une auto-production et cela se sent sur certains passages où le mix et la pureté des sons ne sont pas parfaits, mais cela ne vient pas gâcher le plaisir parce que l’ensemble reste vraiment correct. Une fois signé, ce groupe (enfin ce couple infernal Nehl/Akphaezya) profitera enfin d’une production à la hauteur de son inspiration ma foi assez rare… Mais d’ailleurs, pourquoi ne sont-ils pas encore signés?! Pour finir et pour qualifier ce Demons Abortion, ce qui conviendrait le mieux serait de parler d’intemporalité: il y a quelques décennies ce disques aurait été avant-gardiste, tout autant qu’il le sera encore dans un bon nombre d’années. En tout cas, pour ceux qui aiment la musique… Nehl est là.