CHRONIQUE PAR ...
Count D
Cette chronique a été importée depuis metal-immortel
Sa note :
10/20
LINE UP
-John Morello
(chant)
-Greg Gillis
(guitare+chant)
-Brent Doan
(guitare)
-Jeff Metajan
(claviers)
-Dom Gomez
(basse)
-Amber Barnard
(batterie)
TRACKLIST
1)Who Would Be Tom Selleck?
2)Helium Queen
3)Johnny Cash vs. The Space Coyote
4)Today Cake, Tomorrow Spraying For Roaches
5)Heavy Breathing
6)Xiaoyu 74
7)Bellendaine
8)Act 1, Scene 1
9)No One Ever Shuts Up
10)In Sickness And In Health
DISCOGRAPHIE
L’idée était bonne: un metalcore entre hardcore, neo metal et technodance. Mais le terrain est dangereux, bourré d’embusques et de pièges qui fait que l’on se méprend à vouloir frôler l’originalité. Do I Have To Tell You Why I Love You, premier album des californiens de Nevea Tears, présente cependant de bonnes choses, nées de l’utilisation d’un clavier hypnotique et d’une certaine intensité musicale.
De ce mélange de metal, de hardcore, de musique émotive et de techno, Do I Have To Tell You Why I Love You voit le jour sous le signe d’une musique variée, intégrant ces nombreux éléments avec parcimonie. L’effet est assez surprenant, peut-être un peu trop par moments parce qu’il faut être capable d’ingurgiter quarante minutes de hardcore au double chant entre crachat/plaintes et clair pas toujours très juste. Le chant extrême passe très bien dans les titres les plus metal comme "Act I, Scene I", très coupé et agressif, basé sur de grosse rythmiques et mélodies assez grasses. Le chant clair vient un peu gâter la fête, c’est dommage. "No One Ever Shuts Up" est dans le même acabit, en plus orchestral. Mais le chant doublé colle assez peu à l’expressivité instrumentale. C’est un peu une maladie qui fait ce style de musique et qui n’arrive pas à s’en détacher. Au total, on aurait préféré soit des vocaux extrêmes sur tout l’album, soit ceux, clairs et chantés.
Musicalement on reste dans du classique: riffs sympas, rythmiques groovy, breaks incessants, alternances de passages mélodiques ou atmosphériques et passages plus metal, refrains reconnaissables, et ingrédients de composition homogènes. On pourrait donc faire passer aisément Nevea Tears pour un énième groupe de hardcore contemporain. Ce qui le sauve, ce sont les atmosphères pop des 80’s qui transparaîssent ici et là ("Hellum Queen"), rock ("Johnny Cash Vs The Space Coyote"), et techno dance ("Hellum Queen") quoique ce soit un peu raté, en tout cas plus que dans "Heavy Breathing", ou l’intégration de ce nouvel élément est assez réussi. Ce titre "Heavy Breathing" se rapprocherait d’une ambiance déjà connue avec des groupes comme Linkin Park: mélodies dépouillées, intimes, simples, refrain lancinant…
Il faut avouer que de temps en temps, Nevea Tears sait tirer son épingle du jeu avec de bons moments instrumentaux, notamment "Xiaoyu 74", très bel intermède instrumental atmosphérique de dark pop lancé par une batterie martiale. Et puis il y a "Today Cake, Tomorrow Spraying For Roaches", titre le plus souffrant de l’album et peut-être le mieux composé, avec sa hargne, ses claviers discrets mais bien présents et ses breaks à la Katatonia. C‘est aussi dans ce titre que la jonction chant extrême/clair se sent le mieux. Bref, de bonnes choses sympathiques, mélangées à du moins bon et déjà réchauffé. La qualité de la production monte d’un niveau l’acceptabilité d’un tel album. A essayer pour les fans des metal hybride parfois déroutant.