CHRONIQUE PAR ...
Cosmic Camel Clash
Cette chronique a été mise en ligne le 01 juin 2021
Sa note :
10.5/20
LINE UP
-Mike Williams
(chant)
-Chris Emmons
(guitare)
-Brian Hodges
(guitare)
-Chris Rye
(basse)
-Ryan Folden
(batterie)
TRACKLIST
1)Barnburner
2)Predation
3)Dances With Devils
4)Adversary
5)White Nights
6)Rapture
7)Deliverance
8)Rattle Me Bones
9)The Opposition
10)Will To Bleed
11)Old Scratch
DISCOGRAPHIE
J'avais découvert The Agony Scene lors de leur concert en première partie de DevilDriver à la Boule Noire en décembre 2005, et la performance des Américains m'avait laissé à l'époque un fort bon souvenir. Leur metalcore bourrin et technique envoyait salement le bois, et les retrouver en ce début d'année 2008 après leur départ de chez Roadrunner et leur retour chez Century Media était plutôt une bonne nouvelle à première vue. Comme quoi on ne cesse jamais d'être surpris quand on chronique...
Car Get Damned est un de ces albums qu'on oublie au fur et à mesure qu'on l'écoute, un qui propose une soupe non pas âcre ou malodorante mais très fade. En bon groupe de metalcore moderne The Agony Scene bénéficie pourtant d'un son honorable : les guitares ultrasaturées conconctées par Andreas Magnusson sont on ne peut plus adaptées au genre et la batterie du petit nouveau Ryan Folden cogne dur, surtout au niveau de la grosse caisse. Sauf que le son est à l'image des compos, à savoir générique et sans réelle personnalité. The Agony Scene sonne en effet comme n'importe quel autre groupe et les chansons présentes sur cet album ont beau balancer du parpaing elles sont liées par une absence totale d'ambition qui finit par handicaper l'efficacité du tout.
Le chant de Mike Williams aurait pu porter le groupe par exemple : encore plus suédois qu'un vrai Suédois, l'homme braille dans des tonalités de goret aigu qui font passer le chant d'Anders Friden pour un growl death grave. Sauf que comme le placement rythmique de son chant est toujours le même et qu'il ne module presque jamais, il transforme une particularité en source de répétition et d'ennui. Ça en devient même impressionnant quand il semble littéralement continuer au début de "Dances With Devils" la phrase qu'il avait laissé en suspens à la fin de "Predation" ! L'orientation punk/hardcore qu'on retrouve dans "Barnburner" est trop pataude pour être intéressante, et quand riffs melodeath il y a ils sonnent terriblement déja-entendus ("Adversary", "The Opposition").
De temps en temps le groupe sort de son carcan pour offrir quelques secondes d'originalité, comme les incursions mélodiques de "Rapture" par exemple et son riff deathcore qui déboule à la moitié du morceau (pour ne jamais revenir, argh). Mais sorti de ces rares moments d'inspiration on se retrouve face à une masse de musique uniforme dont les composantes de base sont beaucoup trop rapidement identifiées : accélérations thrash/punk, beat-downs hardcore, riffs doublés à la grosse caisse, un peu de death mélo là au milieu... et c'est tout. On finit donc en toute logique par s'ennuyer très fort tant les compos se ressemblent en plus d'être individuellement dénuées de relief.
Un album de metalcore de plus. Un album loin d'être mal joué, à la production loin d'être ratée et à la musique loin d'être affreuse. Un album dans lequel retenir une chanson en particulier est impossible et qui devient franchement lourd quand on en écoute plus de cinq titres d'affilée. Get Damned est tout ça, et il ne mérite donc ni qu'on le descende en flammes ni qu'on le porte aux nues : dans une semaine il aura déja sombré dans l'oubli. Tant pis.