CHRONIQUE PAR ...
TheDecline01
Cette chronique a été mise en ligne le 01 juin 2021
Sa note :
13/20
LINE UP
-Bones
(chant)
-Ghoul
(guitare)
-Grave
(basse)
-A.K.
(batterie)
TRACKLIST
1) Soul Wanders
2) Upon Our Hordes
3) Witching Evil
4) Possessed
5) The Sleeping Darkness
6) Graveyard Alike
7) Labyrinth of Fire
8) Ironheart
9) Hymn of Death
10) Lullabyss
DISCOGRAPHIE
Saya orang perancis, saya suka sekali musiknya yang metal. Sudah ada banyak grup dari Europa tapi mereka mau main musik dari Indonesia, harus main musik yang lain.Vous voyez, l'avantage de vivre avec des personnes de nationalité étrangère, c'est que vous êtes plus enclins à découvrir ledit pays étranger. Ici l'exemple tombe sur l'Indonésie. Jeune pays sur la scène metal internationale, il ne dispose guère de représentants franchement connus ou reconnus. Pourtant la scène foisonne, et particulièrement dans l'extrême. Ce sera Exhumation qui va nous intéresser ici. Opus Death pour partager les hostilités. Au-delà de mon inclination à vouloir faire découvrir cette nouvelle scène, que vaut réellement un album d'extrême indonésien ?
Sachez tout d'abord que le nom ne vous met pas dans l'erreur ou la tromperie. Exhumation sonne comme un vieux nom de groupe de death des années 80, et ce sont bien les années 80 qui vont vous être servies sur un plateau. Le groupe s'annonce comme étant plutôt death. Certes on peut lui reconnaître cette qualité sans souci, mais ce serait fermer les yeux sur la grosse louche de black qui habille tout le disque. Les trémolos sont légions et le feeling evil de l'ensemble ne peut cacher ce fait. Années 80 au garde-à-vous, mais qui donc se cache derrière ce costume ? Ne cherchez pas trop longtemps, la réponse est assez évidente dès les premiers coups de semonce : Sepultura version Morbid Visions, Possessed sur Seven Churches et Death période Scream Bloody Gore. Certainement un peu de Slayer et Morbid Angel enfants également. Bref, tous les groupes connus de cette période qui ont contribué à créer l'extrême. Ajoutez à ceci une vitesse d'exécution plus moderne (genre début des années 90 hein) pour montrer que le groupe a appris que le genre a évolué. Du thrash extrême, du death thrashisant et du proto death.
Cela fait beaucoup de death metal me direz-vous. Certes, mais n'oubliez pas qu'à cette époque les genres se confondaient et que les atmosphères inquiétantes et sataniques n'étaient pas l'apanage du black metal naissant. Sauf que ça sonne evil et bel et bien black metal. Celtic Frost et Bathory peut-être. Surtout que les blasts sur trémolos ne mentent pas. Néanmoins le groupe a raison d'insister sur son côté death, c'est celui-ci qui sort du lot. D'ailleurs cet album reste dans une veine extrêmement homogène de bout en bout. Si vous excluez l'intermède (inquiétant, cela va de soi) au piano "The Sleeping Darkness" et l'outro à la guitare acoustique, vos mangerez death metal des années 80 sans discontinuer avec une belle gestion et maîtrise des rythmes. Et c'est finalement assez rafraîchissant de se retrouver avec un tel album en 2015. Ce retour dans le passé sonne tellement honnête qu'il ne peut donner envie de crier au scandale. Surtout que les compositions sont bonnes, autant se l'avouer. Certes aucune originalité ne pointe à l'horizon, mais l'ambiance est tellement bonne et sombre, les riffs entraînants et tranchants, le rythme imposant, que vous ne connaissez pas le temps mort. Il serait donc bête de vouloir se priver d'un petit plaisir coupable.
Bien sûr, il est impossible d'occulter que sur une scène aussi jeune, les hommages volontaires ou non au grand Passé sont forcément monnaie courante. Ici c'est d'autant moins dérangeant que c'est fait avec passion, conviction et un certain talent. Alors on ne réclamera pas toujours ce retour dans le passé et il faut absolument que Exhumation passe à la vitesse supérieure et surtout à un style à lui. Cependant, le temps d'un album on joue le jeu et on s'éclate. Oui.