CHRONIQUE PAR ...
Belzaran
Cette chronique a été mise en ligne le 01 juin 2021
Sa note :
13/20
LINE UP
-Kimo
(chant+guitare)
-Marius
(guitare)
-Nico
(basse)
-Tom
(batterie)
TRACKLIST
1) The Noise
2) Seas Of Wasted Men
3) Awakened Ones
4) Million Screens
5) Digital Misery
6) Carnival Of Deadly Sins
7) Crashdown
8) The Search
9) Homo Weirdiculus
10) Slave
11) World Going Down
12) The Last Crying Man
DISCOGRAPHIE
Quand on chronique un groupe français, on est forcément un peu moins objectif. On a envie que notre territoire devienne terre de metal, ce qui est loin d'être gagné. Alors on encourage, on supporte et on espère. The Long Escape officie sous l’étiquette rock/metal progressif. Tout cela est un peu vague, mais correspond bien à la musique du combo. Avec The Warning Signal, le quatuor produit son deuxième album. En espérant que cela leur permettra de confirmer les bonnes critiques qu’ils avaient reçues du premier.
Après une courte introduction, "The Noise", les Français attaquent dur avec "Seas Of Wasted Men". Le morceau résume bien la musique du groupe. Des gros riffs (plus ou moins véloces selon les passages), de l’énergie et un chant mélodique. Tout cela fleure bon le passé et les années 90/2000. L’étiquette « progressif » est bien compréhensible, la musique du groupe possédant une richesse indéniable, mais elle ne doit pas faire fuir les réfractaires au genre, les morceaux étant quand même très accrocheurs et, finalement, assez directs dans leur approche. Car The Long Escape ne fait pas dans la dentelle, il attaque au cœur ! Ce sont les instincts primaires qu’il recherche : que ce soit l’émotion avec les refrains catchy ou l’énergie dans la rage de certains couplets, le groupe développe une musique au style cohérent. Jamais vraiment agressif, ni sirupeux, les Parisiens ont trouvé un terrain de jeu, un entre-deux, qu’ils explorent avec talent. Mais à se cantonner dans leur milieu où ils semblent à l’aise, la lassitude guette. Les morceaux ne se renouvellent pas assez. Et quand la qualité des refrains est moins percutante, l’auditeur décroche.
Heureusement, le groupe parvient à diversifier un peu ses morceaux. On pense à "Slave" et son rythme entêtant, "Carnival Of Deadly Sins", respiration lascive en milieu d’album ou l’introduction de "Digital Misery" qui amène des riffs un peu différents. Trop souvent, le groupe constitue un mur de guitare (efficace, certes) et c’est quand les leads s’installent que la musique s’épanouit réellement. Les soli qui parsèment l’album boostent les morceaux systématiquement. Et que dire des incursions de la basse, toujours très réussies, qui amènent à chaque fois un côté plus organique aux compos ? Le chant propose aussi une vraie variété. Il peut se faire mélodique, partir dans les aigus, être plus grave pour poser des ambiances, voire proposer épisodiquement un petit growl… Mais cette variété a un prix : certains passages sonnent faux. Le chanteur galère dans les aigus par moment et, surtout, il peine à tenir les notes. Si les faussetés ne sont pas permanentes et qu’on finit par les oublier, elles gâchent certains passages. C’est vraiment ce qui gêne le plus à l’écoute et empêche The Long Escape de vraiment séduire.
The Long Escape est un groupe prometteur qui produit une musique finalement assez intemporelle. Leur musique mêle mélodie et énergie avec talent dans des morceaux toujours bien foutus. N’hésitez pas à y jeter une oreille, ça vaut le coup !