CHRONIQUE PAR ...
TheDecline01
Cette chronique a été mise en ligne le 01 juin 2021
Sa note :
14/20
LINE UP
-Max "Gefandi Ör Andlät" Aspögård
(guitare+chant)
-Rastko "Magister Nocturnal" Perisic
(claviers+orchestration)
Guest :
_"Butcher"
(basse+batterie)
TRACKLIST
1) One With Morbidity
2) Opus Misanthropy
3) Odious Worship of Annihilation
4) Mischevious Paths of Nocturnal Lust
5) Through Demise and Decay
6) The Illuminating Gaze of Lucifer
7) Draconigena
8) Larva Pazuzu
9) Nihilist Pariah
10) Crown of Carcosa
11) He Who Worships Death
12) Dimension of Nihility
13) Without Life and Movement
DISCOGRAPHIE
« Je veux être le groupe le plus nihiliste de la Création ! » Voici en gros la déclaration qui sert d'introduction au monde de Dys Inbunden, duo suédois issu d'un one-man band. Vaste programme ou vaste fumisterie, l'ambition est en tout cas là de manière très forte et c'est un signe, on l'espère, qu'il y aura des choses à dire et à redire sur le contenu musical, chose qui nous préoccupe le plus.
Partez en tout cas prévenus d'une chose : One With Morbidity, the Opus Misanthropy (rien que le nom cherche à s'imposer comme une référence de nihilisme) est un pavé très lourd. Plus de 86 minutes, bref un cd gavé ras la gueule et le début d'un autre. On retrouve encore l'ambition affichée par les Suédois. Rien ne sera gratuit et tout devra se mériter. Force est de constater que la musique est à l'avenant. De prime abord on pourrait conclure hâtivement à un rejeton de Dissection, plus black et cru, avec un chant plus criard (il tend en fait étrangement vers un mélange entre celui de Jon Nödtveidt et celui de Dani Filth). On retrouve les mélodies incorporées au black, One With Morbidity possède des riffs rappelant le fabuleux Storm of the Light's Bane, bref ne serait-ce que pour la production plus creuse on affirmerait sans trembler avoir là un bon élève.
Seulement Dys Inbunden est, heureusement pour lui, plus riche que ça. Bien vite les riffs mélodiques à la Dissection laissent place à d'autres riffs mélodiques. Puis d'autres. Et encore d'autres. Seulement ces derniers s'éloignent de l'ombre imposante du glorieux aîné suédois. On se retrouve alors avec un mix plus personnel basé sur l'intensité de la composition et le dynamisme permanent. On a alors l'impression que Dys Inbunden ne veut pas laisser l'occasion à l'auditeur de respirer, de retrouver son souffle. Quasiment à chaque instant la musique va virer sur une autre idée, sur une variation de riff. Il ne s'agit pas de free jazz ou de rock progressif à la Yes mais cette fameuse intensité n'est que rarement calmée. En fait on remarque très clairement les passages calmes et plus éthérés. Prenez "Through Demise and Decay", son pont atmosphérique donne une respiration fort bienvenue ce qui en fait un titre marquant. Marquant, c'est malheureusement un qualificatif qui revient assez peu souvent.
Non par manque de qualités car il faut l'avouer, cet album en possède un paquet. Seulement les compositions sont très homogènes. Toujours cette intensité, ce dynamisme tant et si bien qu'aucun titre ne ressort particulièrement du lot. Certains riffs peuvent se faire remarquer, certains breaks, mais globalement l'impression d'un flot continue de lave se déverse sur nos oreilles. L'ampleur colossale de l'album participe à cette impression également. Les six premiers titres franchissent la barrière des six minutes et on a l'impression de ne jamais voir le bout de l'album malgré ses qualités de composition. C'est bien là que Dys Inbunden pêche, à trop vouloir s'étendre. Une telle puissance de feu n'a pas besoin de se compenser par la durée. Profitons-en pour parler ici de la batterie. Aucun batteur n'est officiellement crédité - programmation ? - mais elle semble réelle. Ce n'est pas son jeu qui pose problème de toute manière, mais bien le son. Creux et manquant de puissance, il n'est pas adapté à la musique proposée et casse un peu le propos.
One With Morbidity, the Opus Misanthropy est un sacré morceau, difficile à appréhender et à envisager totalement. Son intensité de presque tous les instants est une épreuve qui met à mal la capacité d'attention des vaillants soldats de la noirceur. Il est cependant perclus de qualité : technique impeccable, compositions recherchées et richesse évidente. Sachez où votre équilibre se trouve, mais partez conscients de la masse de l'album.