CHRONIQUE PAR ...
S1phonique
Cette chronique a été mise en ligne le 01 juin 2021
Sa note :
15/20
LINE UP
-Mitchell Luna
(chant)
-Eduardo Borja
(guitare)
-Mauro Cordoba
(guitare+basse)
-Daniel Morris
(batterie)
TRACKLIST
1) Genocide Interval
2) Hope Smasher
3) The Void Within
4) Minimal Progress
5) Protocol For Self Immolation
6) Absolutist
7) Stride Endlessly Through Scorched Earth (Featuring Tomas Lindberg)
8) Submergence aka Barren Oceans Of Infinity
9) Erode (Featuring J.R. Hayes)
10) Stand In Defeat
11) Remnants Of Failed Utopia
12) I, Usurper
13) Durandal
14) Psalm For The Withered
15) Return To Zero
16) Slaying Jehova
17) Immune
DISCOGRAPHIE
« Coucou c'est nous, c'est Maruta ! » Revoilà les américains restés sans nouveau matos depuis 2011 et un moyen mais honnête Forward into Regression. Quoi de neuf en quatre ans ? Quelque congé sabbatique ou forcé, puis une remise en route du combo, une signature chez Relapse et de quoi composer tranquillement son successeur, de faire des rencontres se transformant en Guest de luxe sur l'album... Bref ça glisse au pays du grind. Chronique...
On s'éclate à Miami ! Allez hop dix-sept compositions pour un peu moins d'une demi-heure de son. Trop peu ? Certainement pas, car à aucun moment la tension ne va retomber, de la première mesure à la dernière note ; et s'envoyer l'album en une traite est signe d'une envie démesurée de s'enfourner des pains brutaux sans reprendre son souffle. Même lorsque le groupe joue un peu avec les codes et ralentit légèrement la machine (par exemple "Submergence aka Barren Oceans Of Infinity ") on se sent oppressé. Et c'est encore pire, euh... meilleur lorsqu'on passe au tempo moyen ou lent. Une composition comme "Return To Zero" comprime l'auditeur et met mal à l'aise, si bien qu'on a finalement très vite envie de reprendre les mandales blastées dans la tronche.
Le groupe joue toujours dans un registre grindcore avec tendance death et, bonne nouvelle pour les grindeux, le coté grattoir est largement mis en avant tout du long : certaines compositions sont d'ailleurs 100% pur jus grind sans trace « deatheuse » qui tâche. Dans la liste d'exemples, on peut retenir un "Stand In Defeat" qui matraque et fait mouche tant son intensité et sa compacité sont fortes. Et lorsque le sous genre apparaît, il se veut plutôt technique et brutal : l'art de faire légèrement reculer la batterie, remettre en avant le riffing pour (re)basculer le tout dans du blast éructé sans retenue aucune, énorme, dès le début de l’album ("Hope Smasher").
Et pour couronner le tout, les quelques invités atomisent le résultat. D'ailleurs, on a de suite envie de passer "Erode" avec pour featuring de luxe JR Hayes (Pig Destroyer). Qu'on est bien dans cette violence ! Le deuxième gueulard : Tomas Lindberg de At The Gates, ne démérite absolument pas non plus, et "Stride Endlessly Through Scorched " en composition plus death - forcément - prend elle, son temps (2:06), mais fait le job par une batterie embarquant le groupe à sa guise. Guitare et growl n'ont qu'à suivre et se laisser gerber colère et haine. Relativisons toutefois le tout car si la production, la réalisation et les compositions sont fortes et puissantes, le périmètre est scolairement respecté et au delà d'une forte maîtrise technique, le fil conducteur reste identifiable et peu surprenant tout du long. Allez qu'importe : une ration de Maruta vaut ration de survie façon open bar pour qui aime se doser rapidement en musique jusqu’au-boutiste.
Un très puissant nouvel album pour le retour sur le devant de la scène des américains de Maruta. La puissance est tout de suite agréable, le coté grind explose au delà des quelques traceurs death résiduels et très bien posés. Pour qui veut se faire saigner les oreilles cet été, inutile de mettre PouffiasseFM ou RadioConnasse, Maruta s'occupe de tout, guest compris.