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CHRONIQUE PAR ...

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Djentleman
Cette chronique a été mise en ligne le 01 juin 2021
Sa note : 16.5/20

LINE UP

-Tom Bonetto
(guitare)

-Aurélien de Freitas
(guitare)

-Alex Garachon
(basse)

-Olivier Riva
(batterie)

TRACKLIST

1) The Complex
2) Rise From Nothing
3) Veins Of Asphalt
4) Corrosion Juncture
5) The Crossing
6) Under The Grey
7) Terminal City
8) The New Coming
9) Genome Decline
10) Only An Echo

DISCOGRAPHIE

The Grey (2015)

[STÖMB] - The Grey
(2015) - metal prog instrumental Djent ambiant - Label : Dooweet Records



Sur quoi sommes nous tombés cette fois-ci ?! Déjà [STÖMB] ça s’écrit bizarrement, y a des crochets, c’est en majuscule et y a un tréma sur le «o». Ou alors c’est un groupe allemand ? Enfin vu le nom de famille des gars, ça a plutôt l’air français. Un groupe expérimental alors ? Bon bah y a plus qu’à s’y mettre, en tout cas j’espère au moins que le titre de l'album a un lien avec Christian.

Point de secrétaire candide et chaste à l’horizon, ni de sado-masochisme à outrance afin de choquer les jeunes pré-pubères effarouchés. [STÖMB], malgré son nom quelque peu tarabiscoté et joliment décoré, fait dans le sobre. Sa musique est loin d’être brutale. Subtile mélange de djent, de progressif et surtout d’atmosphérique, tout est aussi complexe que simple. C’est toute ambiguïté de cet album qui dépasse tout de même l’heure de huit petites minutes. The Grey est sorti par l’intermédiaire du label français Dooweet Records, qui a pour habitude de prendre sous son aile des groupes à tendance progressive. Il fait suite à leur premier EP de 2013 intitulé Fragment. Au sommaire, déjà vingt-deux minutes pour quatre chansons, soit l’équivalent d’un The New Reign de Born Of Osiris, pour moitié moins de chansons. Vous l’avez compris, on n’a pas à faire au même registre du tout. Nos Parisiens aiment prendre leur temps, et ils ont raison car, après tout, rien ne presse. Du temps justement, il vous en faudra pour pouvoir apprécier leur musique à sa juste valeur. Parce que, pour pouvoir s’y accrocher et parvenir à rentrer dans leur monde, il vous faudra procéder à trois écoutes intégrales au minimum. Mais rassurez-vous, pas forcément en une fois. La première, évidemment, reposera sur la découverte du disque et de son univers. Je vous propose d’analyser ici, les deux autres possibilités d’écoutes de cet album.
Phase A ou l’écoute active. Les pieds sur Terre, on entre dans cet univers par l’intermédiaire de "The Complex", la plus longue, avec presque neuf minutes au compteur. C’est la chanson-référence de l’album, dans laquelle on retrouve un peu de tout ce que [STÖMB] sait faire. Elle est à la fois lourde, avec des passages « pachydermiques »(6’18), et littéralement hypnotisant, avec des passages légers, comme à 2’22, où l’on entend la voix d’un homme qui essayerait de nous insuffler un message pendant notre transe, ou encore à 3’43. Mais ce sont justement ces passages plus massifs qui nous intéressent ici. Ils sont saupoudrés çà et là, comme dans "Rise From Nothing", la plus courte, avec ses passages djenty à 1’34. Passages que l’on retrouve également dans "Corrosion Juncture" (3’44), mais également sur le début de l’excellente "Terminal City" ou "Genome Decline" (3’51). C’est dans cette phase que l’on distingue une grosse influence gojiresque. Les éléments de "The New Coming" en sont le meilleur exemple par leur côté très progressif, ainsi que le passage à 2’25 sur "Corrosion Juncture". La phase A peut – et risque fortement – d’avoir un côté indigeste de par sa longueur. Elle est difficile à écouter d’un trait car, vers la fin, on risque de lâcher à tout moment, surpassé par le foisonnement d’éléments qui nous assaillent de toute part.
Phase B ou l’écoute passive. La tête dans la Lune, on peut se passer The Grey pendant la lecture d’un bon polar. Pour en avoir fait l’expérience, c’est un excellent disque ambiant qui ne perturbe en rien la concentration. Vous pouvez également vous allongez sur un lit, dans le noir et laisser la magie opérer. Car c’est là que l’on capte le mieux les multiples Nuances de The Grey.
En mettant de côté l’hybride "The Complex", tout commence avec les passages envoûtants telle une cithare sur "Rise From Nothing" (3’58). Les influences sont également légions du côté de cet astre. Au choix, vous pourrez rencontrer du Tool, du Perfect Circle, voire du Klone, mais aussi du Opeth version moderne comme à 5’42 sur "Veins Of Asphalt". Côté djent, ce sera du TesseracT comme dans "Under The Grey". Le pont aérien de l’interlude "The Crossing" arrivera à point et ira vous faire tutoyer des éléments du black dépressif. Totalement opposés au style précédemment cité, des sons électro se font entendre afin de contribuer à l’hypnose, comme l’introduction narcotique de "Corrosion Juncture" dans laquelle des ondes aigües sont modulées jusqu’à nous faire croire qu’elles crient/pleurent. Dans la bipolaire "Terminal City", ces sonorités vont plutôt participer à la transition au sein de la chanson. La très calme et mélancolique "Only An Echo" vient formidablement conclure ce périple. Contrairement à la phase A, la phase B se laisse écouter sans soucis, la fin arrivant même assez rapidement sans même que l’on ait pu se rendre compte que plus d’une heure venait de s’écouler.

Le reste n’est que mélange constant entre ces deux atmosphères qui s’entrechoquent pour un résultat des plus surprenants. Les Lutéciens ont un objectif bien précis et ne s’en détournent pas. C’est un disque émotionnellement riche, « dans lequel on voyage à travers de vastes étendues oniriques ». Pour parvenir à cela, les deux guitaristes ont un boulot bien défini : Tom Bonetto pour les leads harmoniques et Aurélien de Freitas pour la rythmique. L’énorme qualité de production n’est pas étrangère à ce rendu, et à ce son qui tend à devenir une marque de fabrique chez le quatuor parisien. Autre particularité du groupe, et que les membres prennent particulièrement à cœur : la vidéo-projection. En effet, pour accompagner leur musique en live, le projet est également centré sur le visuel. Du coup, leurs prestations sont plus assimilées à un show qu’à un concert, mais leur musique prend alors une toute autre ampleur et dimension, en devenant totalement psychédélique, grâce aux écrans disposés aux quatre coins de la scène. Il fallait bien ça pour attirer un public assez réfractaire aux groupes instrumentaux de nos jours. Mais d’un autre côté, le fait qu’il n’y ait pas de chant « metal » contribue également à une ouverture de public assez large. Toutefois, la formation n’exclut pas la possibilité de sortir une production garnie de chanteurs-guests venant du milieu metal dans son spectre le plus large.


Finalement, si on devait faire un parallèle entre The Grey et un film, ça ne serait pas avec celui de Sam Taylor-Wood, mais plutôt avec celui de Martin Scorcese, Shutter Island. Puisque, pour comprendre le film dans son ensemble, il faut trois visionnages : le premier afin d’entrer dans le monde concerné, une deuxième pour se mettre dans la peau de Leonardo Di Caprio, et enfin une troisième, pour observer la scène sous l’œil aguerri des médecins. Pourtant les deux se confondent et sont indissociables. [STÖMB] paraîtra tout aussi complexe à aborder au début, mais se dévoilera pas à pas au fur et à mesure. Et dès lors que vous aurez une vue d’ensemble de cette œuvre déjà très mâture, vous pourrez la manier et l’exploiter à votre guise.


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