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CHRONIQUE PAR ...

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Djentleman
Cette chronique a été mise en ligne le 01 juin 2021
Sa note : 15/20

LINE UP

-Jay Shields
(chant)

-Kai Girtli
(guitare + chœurs)

-Sean Moxom
(guitare)

-Charlie Barnes
(claviers)

-Rich Lawry-Johns
(basse)

-Ben Atkinson
(batterie)

TRACKLIST

1) Born Of The Sun
2) Catalyst
3) Imperfect
4)
Revelation
5) Illusion Of Eternity
6) Entropy
7) In Order To Live (Part 2)
8)
Pariah
9) Novation
10) Animi

DISCOGRAPHIE

Animi (2015)

Subversion - Animi
(2015) - melodeath Djent cyber-tech, symphonique et ultramoderne - Label : Rogue Records



Subversion. Un mot que beaucoup de metalleux apprécient en raison de sa définition. Normal, pour un peuple qui adore aller à contrecourant de la frange majoritaire de la société et de la pensée établie par le pouvoir en place. À croire ces quelques lignes, on pense que l’on a à faire à un groupe totalement révolutionnaire allant à l’encontre de ce que l’on a pris l’habitude d’entendre. Absolument pas. Dommage. Néanmoins, il a le mérite d’apporter une petite particularité. Faste ou néfaste, à vous d’en juger.

Lest We Forget avait laissé une plutôt bonne impression à sa sortie en 2011, marquant la première sortie d’un des nombreux groupes de la scène londonienne. Pas moins de seize titres pour une heure de set, et des titres comme "Seizure", "Butchered" et le magnifique "What We Are Entitled". Les deux derniers ressortiront d’ailleurs deux ans plus tard dans leur EP Transcend, sous la forme « redux » c’est-à-dire « restaurés » sous un son plus gras et lourd. En quatre ans, temps relativement long pour la sortie d’un autre album, qu’est-ce qui a changé ? Déjà, la folie qui les a pris de tenter de faire du grindcore avec leurs seize chansons leur est passée. Retour à la normale avec dix pistes, la durée étant logiquement réduite jusqu’à un peu moins de trois-quarts d’heure. Mais surtout, SURTOUT, c’est le son qui a changé, et pas qu’un peu. Explications.
Tout d’abord, sur leur page Facebook, le groupe affirme pratiquer un death metal technique. Pourtant, il est absolument impossible de les mettre en corrélation avec un Necrophagist ou un Psycroptic, deux des leaders du genre, tant leur niveau d’exécution est éloigné. L’apport massif du technique se fait quand même sentir au vu du précédent LP, tout comme l’apport progressif, mais là n’est pas la source d’influence principale. Non, en vérité, il faut plutôt chercher dans d’autres recoins : le djent et le death mélodique. Pour le premier style, c’est évidemment deux monstres qui viennent en tête : Periphery, pour les vocaux et Monuments pour les rythmiques écorchées ("In Order To Live (Pt. 2)"). Pour le deuxième, il faut bien évidemment se tourner vers LE pays référence, à savoir la Suède. Et là, c’est du Scar Symmetry et du Soilwork, voire du In Flames (en moins commercial quand même, s’il-vous-plaît). Mais, à dire vrai, en écoutant les premières minutes de l’opus, ce ne sont pas ces groupes qui vous viendront en tête immédiatement.
Non, la formation qui frappe en pleine tronche, c’est Mnemic. Et elle se trouve dans une toute autre catégorie : le cyber metal, ce style cher à Sybreed et Synthetic Breed. Et cette impression est grandement renforcée par ce son hyper-moderne, hyper-produit, quelque peu synthétique, qui rend la production irréelle voire inhumaine. À des années-lumières de la production du dernier album dont le groupe n’était pas du tout satisfait. Le passage d’une auto-production au label Rogue Records America n’y est clairement pas étranger. Cela laissera, à coup sûr, un vide dans la recherche de l’émotion chez certains auditeurs. L'ensemble paraît trop cadré, il suffit d’écouter les riffs qui paraissent prédécoupés dans chaque chanson. Comme si la plupart d'entre eux avaient été enregistrés et qu’on les avait re-mixés en enlevant des millisecondes à intervalles réguliers. Alors qu’il s’agit en réalité de la technique dite du palm-mute, effectuée à outrance. Pourtant, pour les amateurs de djent, cette sonorité particulière plaira à coup sûr, tant elle donne une sensation de syncope jouissive.
Et pourtant, niveau sensation, ce n’est pas le désert de Gobi non plus. Pour ceux qui ont adoré "What We Are Entitled" dans Lest We Forget, le passage à 4’06 sur "Imperfect" ne sera pas sans vous rappeler le breakdown mélo/atmo qui vous est sûrement resté en tête. Dans Animi, Kai Giritli incarne le mieux le côté émotion. Et pour cause, c’est lui qui s’occupe des chœurs et du clavier, rajoutant également un côté symphonique au groupe (un point pour celui qui me sort le nombre de styles présents dans la chro), et le démarquant par la même occasion des Danois de Mnemic. Le claviériste fait raisonner son instrument surtout à la fin des chansons, l’associant parfois à son chant clair, présent lui, dans tous les refrains. Bon bien sûr, si vous n’y êtes pas habitué depuis 2011, il n’est pas sûr que celui-ci vous plaise.
Toutefois, pour en revenir à la dimension subversive, si celle-ci n’est pas présente dans le côté musical, on le trouve dans celui des thèmes, aussi bien visuels que lyriques. La pochette, de toute beauté, réalisée par Snovonne Drake consiste en un mélange de peinture faite à la main et d’images numériques où l'on peut lire le slogan « We will never give the world what it deserves ». Elle est à l’image du message que le groupe veut nous faire passer. Le non-respect de l’homme envers la nature, puis la volonté de cette dernière de se libérer de ce joug impitoyable sont évoqués à travers une sorte de concept-album qui évolue progressivement jusqu’à la dernière chanson éponyme signifiant en latin « esprit ». Une mise en abyme de la subversion est effectuée quand les Anglais évoquent aussi le mauvais côté de la nature et les (quelques) bons côté de l’humanité. Et oui, tout n’est pas noir, tout n’est pas blanc, vous observez ici une multitude de nuances de gris, comme représentées sur le génial artwork.


Vous serez surpris d’arriver si vite à la fin de cet Animi. Les pistes glissent facilement dans les oreilles, sans véritablement retenir l'attention : pourtant, malgré l’absence de pistes marquantes, aucune chanson n’est véritablement à mettre à la poubelle (excepté peut-être "Pariah"). C’est donc plus la forme que le fond qui rebutera la plupart d’entre vous, si vous n’êtes pas des adeptes des productions (trop ?) lisses. On attend donc de la part des Anglais qu’ils réussissent à nous ressortir un ou plusieurs « tubes » dans les années à venir, sans attendre à nouveau quatre ans.


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