Faire de la musique tout seul chez soi, c'est possible : la technologie et les coûts moyens permettent de bien s'amuser. Composer, structurer les idées, réaliser, produire et proposer à toutes les oreilles du monde son oeuvre l'est également. Enfin, avoir la reconnaissance du public reste envisageable si la qualité reste l'essence première. Andreas Rieger fait partie de ces énergumènes et propose à qui veut l'entendre, l'écouter et en parler sa deuxième création : Homicidal Parasites.
L'homme-orchestre commence à composer sérieusement à partir de 2007 et sort son premier album « do it himself » en 2010 : Stench of Death. Le résultat a bel et bien la senteur du fait maison avec les moyens du bord mais révèle au moins la capacité du cousin germain à produire des compositions complètes. Les sons de programmation (notamment la batterie) sont loin d'être idéaux mais le travail est sérieux et l'application réelle. La motivation est toujours présente les mois suivants et même si elles sont anecdotiques, les reprises de Aerosmith ("Walk This Death" , titre du EP successeur) et de Black Sabbath ("Paranoid") lui auront au moins permis de se voir encouragé par les retours du public et des petits curieux.
Homicidal Parasites, le dernier né, est conséquemment plus réfléchi et bien mieux préparé. La batterie / boîte à rythmes est identifiable mais reste de qualité et n'a cette fois-ci aucune incidence sur le rendu final. Le macabre est de mise dans son intégralité, à commencer par un artwork qui pose le (dégoût) décor , « gorement » suivi par un tracklisting goutteux à l'instar d'un "Perverse Torture" ou "Depth of Horror". Chacun sait donc ce qui l'attend pour la demi-heure à suivre en se demandant si c'est vraiment la soupe d'humain sonore qui l'attend ou le plaisir de chair acoustique. Par chance c'est la deuxième option que découvre l'opener "Homicidal Parasites": pas de doute, l'homme se balade dans un brutal death floridien largement inspiré des Cannibal Corpse et autre Suffocation du genre.
Inspiration et non pas photocopie pour autant car le maître à bord distille quelques idées malignes dans ces standards du genre : de la « tartinade de blasts » sur "Resurrection Of The Walking Dead" contrebalancé par un riffing d'abord agaçant puis enivrant, à une succession de gros accords plaqués sur "Blood Inhale", Riegger parvient a aérer les compositions et éviter une compacité et redondance trop facile. Trente minutes restent une bonne durée pour éviter malgré tout un ennui toujours tapi dans le growl. Le tracklisting alterne également les compositions purement brutales et courtes avec les morceaux plus étirés par des passages mid-tempo. En résumé un produit 100% brutal death, intelligemment composé, construit et produit sans erreur ou faute de goût.
Avec un petit coup de main de la part de Hank (Nexus Clandestine) et Juan Calvete (Exterminio) pour la programmation sur certains titres, Andreas Rieger, seul aux commandes de son groupe Macabre Demise, réussit la sortie de son deuxième album qui , sans être révolutionnaire, propose des compositions sérieuses. Un résultat très honorable qui devrait booster sa motivation et à l’espérer son inspiration future.