CHRONIQUE PAR ...
Ptilouis
Cette chronique a été mise en ligne le 01 juin 2021
Sa note :
07/20
LINE UP
-Florian Analfox
(chant+basse+batterie)
-Felix Geniusfix
(guitares+samples)
TRACKLIST
1) Poza Bunkrem
2) Sex Sex Sex
3) Untitled_1
4) Love in Time of Algorithms
5) Androgin
6) The Movement of Venus
7) Melancholyism
DISCOGRAPHIE
De temps en temps le chroniqueur est bien embêté quand il doit juger un disque. C’est vrai quoi ! Avec un nom pareil, Nihilosaur avait tout pour être un groupe cool qui sort de la bonne musique. Le titre de l’E.P., Icebreaker Hope, semblait tout aussi prometteur, ça augurait des riffs, une voix caverneuse et des morceaux dont la seule force aurait été leur faculté à pousser au headbang. Et puis vint le premier indice que ce ne serait peut-être pas ça, Nihilosaur : la pochette. Grisâtre, moche, bizarre, pas engageante. Ce fut ensuite le temps de l’écoute et de la déception.
Nihilosaur est un projet formé en 2005 par deux Polonais. D’un côté Felix Geniusfix à la guitare et officiant pour les samples et les chœurs, tandis que Florian Analfox s’occupe de presque tout le reste, c’est-à-dire, le chant, la basse et la batterie. En sept titres et moins d’une demi-heure de musique, les deux compères nous montrent qu’ils aiment particulièrement les riffs lourds (la première partie de "Poza Bunkrem" ou la seconde partie de "Sex Sex Sex", "Melancolyism"), mais aussi les passages plus rapides (le début de Sex Sex Sex ou d’Androgin) et sur ce point, il faut bien reconnaître que la guitare s’avère efficace et ceci même lorsqu’elle tente quelques plans plus dissonants. Et c’est bien le seul point positif que l’on pourra retenir de ce Icebreaker Hope.
Car pour le reste, Nihilosaur se rapproche d’un Red Fang du pauvre que d’autre chose. Les riffs sont lourds certes, mais lorsque la batterie et la basse s’en mêlent le tout devient brouillon, presque baveux. Alors oui, le côté sale et roots est probablement voulu, tout comme les grognements rageurs et écorchés de Florian Analfox, mais à quoi bon ? Les morceaux n’ont ni queue ni tête et si l’on recèle de bons passages par-ci par-là (notamment dans "The Movement of Venus" ou le riff de fin d’"Androgin"), le tout est noyé par des passages où la guitare devient insupportable (la fin bruitiste d’"Androgin") quand ce n’est pas la voix du chanteur. Bref, peu de choses sont à sauver sur cet enregistrement et il ne vaut mieux pas s’arrêter sur l’interlude "Love in Time of Algorithms" avec ses samples lancinants et sa voix malsaine.
Comme quoi, il faut souvent se méfier d’un nom. Nihilosaur est l’exemple parfait de l’album mal fini dont les idées se retrouvent noyées dans la masse. Si la guitare possède un certain intérêt, tout le reste est à jeter, que ce soit la production brouillonne, les morceaux bancals, les interludes étranges - tout. Au final, nous ne retiendrons des Polonais qu’un nom génial et des espoirs déçus. Si vous aimez les riffs lourds et dissonants, passez votre chemin ce disque n’en vaut pas la peine ou alors c’est moi qui ne comprends rien au metal avant-gardiste.