CHRONIQUE PAR ...
S1phonique
Cette chronique a été mise en ligne le 01 juin 2021
Sa note :
12/20
LINE UP
-Linda Koskinen
(chant)
-Henry Alén
(chant+guitare)
-Kaj Sunn
(basse)
-Kim Etelävuori
(batterie)
TRACKLIST
1) Voices From The Wheel (Intro)
2) The Vengeance (From Beneath)
3) Into Oblivion
4) Torture Test
5) Cannibalizer
6) As Your Flesh Rots
7) Remnants Of Claustrophobia
DISCOGRAPHIE
Finlande ma bien aimée, combien de groupes nourris-tu en ton sein extrême ou brutal ? Combien en abrites-tu en ton giron death ou black ? Assurément toute une palanquée, et comme en plus il arrive bien souvent que la marmaille d'un groupe officie également dans une ou plusieurs autres formations, le nombre de « brutos » au mètre carré est remarquable ; aussi et (presque) au hasard, mon oreille se porte sur Necrodium ... Lähdetään (comme on dit là-bas)
Nécrodium voit le jour il y a une dizaine d'années et régurgite quelques mois après sa première démo sobrement appelée démo 07. Suivront quelques ajustements de line-up, puis trois nouvelles démos, pour finalement stabiliser le tout et se sentir prêt à composer. Une demi-heure d'effort artistique en sept titres est ainsi offerte à la face du monde. Remnants est à mi-chemin entre EP et LP puisque seules six vraies compositions font office de chansons, la première ne valant qu'introduction.
Et quelle introduction ! Très bon relais d'un artwork présentant la roue du supplice après usage, le "Voices From The Wheel" prépare l'auditeur : un souffle froid tuméfié d'une forte pluie, calme la plus joviale des oreilles. C’est parti pour le gros death qui tâche : un riffing rouleau compresseur « ami à Miami » faisant immédiatement penser aux premiers Cannibal Corpse de par son coté oppressant. Le growl en rajoute une couche en raclant au plus profond du caverneux : Linda Koskinen ne fait pas dans la demi-mesure et alourdit à elle seule la rythmique déjà bien sombre.
La recette n'a rien de nouveau, mais ça marche : sans pourtant de réelles variations de chant, ni de complexité au niveau des guitares (voire même de la grosse simplicité sur le riff de "Into Oblivion" par exemple), Necrodium réussit à ne pas ennuyer. La diversité des rythmes (et pour une fois avec une double maîtrisée) suffit finalement à donner suffisamment de fluidité à l'ensemble. La recette pourra largement convaincre les accrocs du death / brutal death primaire et en faire un de leurs nouveaux jouets pour cette fin d'année
Par contre et hélas, le registre de facto peu renouvelé ne passe pas pour autant l'épreuve de la mise en boucle. Si aucun morceau n'est en dessous du reste, il est tout autant difficile d'en retenir un. Et lorsque c'est le cas, on s'éloigne du but d'en faire une référence, pour en faire une d'avantage une ressemblance (l'intro de "Cannibalizer" ressemble énormément au gimmick de "Sepulnation" et le très « cannibalien » "As Your Flesh Rots" dessert un peu trop le groupe en accélérant le tempo comme les cousins floridiens). Même le long "Remnants Of Claustrophobia" n'est pas assez costaud pour sortir du lot.
Un Finnois vaut mieux que deux tu l'auras ! Soyons un peu optimistes avec cet album au lieu de n'y voir que ses mauvais côtés. Il n'ennuie finalement jamais à son écoute, sa durée est raisonnable et les prestations de qualité. Alors même si la somme d'observations possibles est réelle, ne doutons pas qu'il trouvera son public. Et dernier bon argument : si en live le groupe décuple la puissante oppression de ses titres, le plaisir devrait être conséquent et donner un peu de vie à ce death de studio.