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CHRONIQUE PAR ...

73
Dimebag
Cette chronique a été mise en ligne le 01 juin 2021
Sa note : 16/20

LINE UP

-Taylor Young    
(chant+guitare)

-Colin Young    
(chant)

-F. Sean Martin
(guitar)

-Anthony Gonzalez    
(basse)

-Cayle Sain    
(batterie)

TRACKLIST

1) Disharmony      
2) Insecerely Yours (Tears & Blood)
3) Asylum Avenue    
4) Love Conquers None          
5) Insatiable Sin     
6) Cannibal     
7) Sacrifice Me     
8) Arrival           
9) The End of Love           
10) Cruci-Fiction 


DISCOGRAPHIE

Disharmony (2015)

Twitching tongues - Disharmony
(2015) - hardcore metal alternatif 90's - Label : Metal Blade Records



La cosmogonie des bâtards sensibles du hardcore est un monde aux frontières bien définies, à l’intérieur duquel, hormis quelques géniaux petits déviants comme Converge, Envy, Dillinger Escape Plan ou encore Breach (et bien d’autres), qui ont su creuser leur propre sillon, il n’est pas rare de croiser des groupes renommés dont la carrière est le seul résultat de concerts super énergiques (ça, ça se respecte) et d’une pléthore d’albums absolument inutiles où sont mimés plan pour plan les motifs musicaux de leurs glorieux ainés (pour citer les plus connus, coucou Terror). On est donc dans un monde codifié à l’excès et c’est ce qui fait tout l’intérêt du combo dont on va parler aujourd’hui : Twitching Tongues aussi fait du hardcore, mais les codes, il s’en tape. Ou plutôt, les siens viennent de références qui diffèrent avantageusement de celles de la masse grouillante des groupes de hardcore US. C’est pour ça qu’on voulait vous parler de leur troisième bébé, le sulfureux Disharmony.

Quand on vous dit que Twitching Tongues est un peu à part dans la scène, ce n’est pas gratuit. Par exemple, si on vous parle de Madball, de Sick Of It All, de Biohazard, et en remontant plus loin, de Minor Threat ou de Black Flag, là ça parle à beaucoup de monde et on voit immédiatement à quel genre de musique on a à faire. Mais si on parle d’un groupe de hardcore influencé par Life Of Agony, Carnivore, Only Living Witness ou Type O Negative, voire Cro-Mags, gageons que nettement moins de gens lèveront le poing pour signifier leur communautaire approbation. Pourtant, ce sont bien chez ces derniers que les raisons de la musique si particulière que propose Twitching Tongues sont à aller chercher. Les jeunes californiens proposent donc une sorte de mélange de hardcore option chien méchant et de métal alternatif des 90’s, le tout assaisonné avec des ambiances tantôt glauques, tantôt gothiques, tantôt quasi romantiques, le tout porté par un chant qui détonne carrément dans le milieu. Autant les backing vocaux de Taylor Young (qui ferraille par ailleurs dans Disgrace et chez les trendy-gros-bourrins de Nails, un hyper-actif de la scène donc) sont classiques, avec de bon gros beuglements de though guy, autant le chant de son frère Colin est carrément particulier, rappelant celui de l’immense Peter Steele. Du chant clair donc, mais avec une grosse voix qui sait se faire douce et modulée, et surtout qui n’hésite pas à s’époumoner et à tenir la note de manière assez impressionnante (même en live, vérifié au dernier Hellfest), flirtant souvent avec le pur hurlement sans jamais s’y vautrer totalement.
Les frères Young, têtes pensantes du groupe, ont sacrément bien mené leur barque depuis leurs débuts, en proposant tout d'abord avec Sleep Therapy et In Love There Is No Law, deux condensés de metal-hardcore alternatif des 90’s bardés de tubes (''Preacher Man'' ou encore ''World War V'', mais il y en a foule d’autres) qui leur ont assuré un beau succès d’estime et les louanges de la presse spécialisée. Force est de constater que la situation ne risque pas de changer avec le troisième opus des ricains, l’excellent Disharmony. Ce dernier, qui marque une étape toujours assez délicate pour un groupe (le fameux « troisième opus », la maturité mes gueules, et tout ça) propose en effet une parfaite synthèse de ce que sait faire le groupe. On trouve donc sur cette galette un mélange assez casse-gueule entre morceaux très frontaux, comme l’énorme ''Disharmony'' qui ouvre l’album avec une collection de riffs de très haute volée, ou encore l’agressif et old-school ''Asylum Avenue'' (citons également ''Insecerely Yours (Tears & Blood)'', et ''Cannibal''), et d’autres nettement plus ambiancés comme l’étonnant ''Arrival'', presque dénué de guitares. D’autres encore se situent à mi-chemin entre bourrinages hardcore particulièrement à propos et ambiances alternatives tout droit sorties des 90’s, tantôt romantiques, tantôt un peu goth on l’a dit (''Love Conquers None'', ''Sacrifice Me'', l’énorme ''Insatiable Sin'' et son petit feeling « Slayer-core », et le closer ''Cruci-Fuction'', avec son break de fin totalement destructeur). On notera d’ailleurs que ce Disharmony se révèle, à l’écoute prolongée, un peu plus rentre-dedans que ses grands frères.
Quoi qu’il en soit, la sauce prend carrément et pour peu qu’on ne soit pas totalement réfractaire à la proposition vocale de Colin, on prend très rapidement son pied. Car il est vrai que ce que produit Colin Young sur cet album est, comme sur tous les TT, assez particulier, et on se demande parfois si ce dernier est un chanteur génial ou s’il ne va pas parfois beaucoup trop loin dans ses vocalises de gros ours, ou les deux en même temps, mais c’est aussi cette ambiguïté permanente qui fait tout le sel de Twitching Tongues. Musicalement, c’est absolument impeccable, on sent un groupe ayant atteint la plénitude de ses moyens, que ce soit en termes de section rythmique, implacable et superbement groovy par moments, comme sur le monstre ''Disharmony'', mais également d’ambiances, variées, et tout simplement de gros riffs de tueurs. De manière générale, l’autre frangin Young est en effet du genre inspiré, il suffit d’écouter ses trois différents combos pour s’en rendre compte, et particulièrement ce dernier opus de TT. En même temps, on parle là d’un gars qui avouait dans une interview récente à New Noise vouer un véritable culte à Kickback, référence indépassable du hardcore français (et européen) si il en est. Voilà qui vous pose un compositeur principal de qualité. Franck Martin (ex-Hatebreed s’il vous plait) ne s’y est d’ailleurs pas trompé et vient de rejoindre le groupe, ce qui devrait encore augmenter sa notoriété.


Bref, vous l’aurez compris, Twitching Tongues est une sorte d’ovni dans la scène hardcore actuelle et ce combo aurait sans doute bien plus aisément trouvé sa place dans le cœur des coreux au cours des 90’s que dans les années 2010, mais il profite aujourd’hui d’un regain d’intérêt plus global pour les influences de cette époque bénie des musiques extrêmes pour faire sa petite place au soleil, et on ne peut que s’en réjouir tant ce groupe est pétri de talent et possède une identité et un style assez incomparables avec ce que produit la scène depuis des années. Félicitons les donc pour cette posture à part, et surtout espérons qu’ils continueront dans cette voie plus que rafraichissante. A voir sur Paris en janvier dans le cadre du Persistence Tour, en sachant cependant que vous n’aurez le droit qu’à trente minutes de show vu leur place honteusement basse sur l’affiche (les gens préfèrent-ils VRAIMENT revoir Ignite, Terror et H20 en tête d’affiche pour la 19e fois ?).


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