CHRONIQUE PAR ...
TheDecline01
Cette chronique a été mise en ligne le 01 juin 2021
Sa note :
11/20
LINE UP
-Drakamer
(chant)
-Malignant
(guitare+batterie+mellotron)
-Stürm
(guitare)
-Berserk
(basse)
TRACKLIST
1) …
2) My Soul Will Be Damned Forever
3) Akem Manah
4) With No Presence of God
5) God Did Not Create Us
6) Suicidal Seduction
7) Where Light Touches None
8) The Sign of the Goat
DISCOGRAPHIE
Dauden -
My Soul Will Be Damned Forever
Dauden sort de Norvège, encore une fois je ne vais pas chroniquer autre chose que du black metal. Le groupe roule sa bosse depuis dix ans, donc s’il ne s’agit là que de son premier album après quatre démos, on peut dire qu’il a une certaine expérience, ayant notamment partagé la scène avec quelques sommités locales (et dieu sait qu’il y en a). Cependant ce n’est absolument pas suffisant pour justifier la qualité d’une sortie. Il va falloir se retrousser les manches et mettre les doigts dans le cambouis.
Quelle intro ! Mazette, elle marque. Cela fait bien longtemps qu’un premier album n’a pas ouvert avec quelque chose d’aussi mémorable. Pourtant c’est extrêmement simple, un accord lancinant inlassablement répété en tremolo, agrémenté seulement d’un blast et des menues variations pour le rendre un rien dissonant. Ça impressionne positivement. On imagine déjà un groupe de black metal orthodoxe dans la veine Blut Aus Nord ou Deathspell Omega, en moins cognitif, mais sacrément doué pour les atmosphères. On se frotte les mains pour tout dire. Nous, amateurs de black metal pur, racé, impie et inaccessible au commun des mortels, allons en prendre pour notre grade, les deniers dépensés ne sont pas vains. Fin de l’introduction. Riff tout à fait ordinaire. En fait croisement de black metal et de heavy/thrash plus groovy. Merde, y’a eu vice caché ? Non. Si vice caché il y a eu, c’est bien cette introduction très trompeuse quant à la suite du contenu. En fait on peut sérieusement se demander son intérêt tant elle détonne avec tout le reste de l’album qui ne rechigne pas à la mélodie enjoliveuse.
On s’attend à un black metal emplit de malignité, nous voilà avec quelque chose de bien plus groovy, presque entraînant. En tout cas nous avons clairement à faire à un groupe pour qui la composition passe avant l’atmosphère. Ne vous méprenez pas, le son des guitares est froid comme la forêt norvégienne, cependant les compositions ne posent pas le linceul de nos existences tragiques. Dauden est là pour délivrer des riffs, de la musique à écouter plus qu’à vivre et c’est toute une partie du black metal qui est laissée de côté. Cela ravira cependant le metalleux d’un bord plus classique. Les blasts sont au menu, mais eux non plus ne font pas office de règle. My Soul Will Be Damned Forever (marrant d’avoir choisi un tel titre, comme pour se donner une caution black pur) n’est pas l’album qui titillera la fibre des puristes. Néanmoins, il faut lui reconnaître qu’il est bien joué, c’est carré et diversifié (il y a du mellotron merde), varié rythmiquement tout comme ses riffs. C’est donc un agréable moment que nous passons, il ne faut pas se leurrer. Malgré tout, on ne peut s’empêcher de penser que ça sonne un peu scolaire et sans véritable folie ni originalité débordante, si on écarte le mellotron discret et efficace.
Dauden gère son premier album. Il le fait bien, joue bien. Malheureusement il ment initialement sur la marchandise et trompe au premier abord. Le reste est bien plus homogène heureusement et clairement contentera les metalleux extrêmes qui apprécient les mélodies. Les blackeux pestent contre l’absence d’atmosphère lugubre et citent le manque d’originalité patent comme un défaut évident. Ils n’ont pas tort.