CHRONIQUE PAR ...
TheDecline01
Cette chronique a été mise en ligne le 01 juin 2021
Sa note :
13/20
LINE UP
-Abstrusus
(guitare+chant)
TRACKLIST
1) Abyssus Abyssum Invocat
2) Sunt Verba et Voces Praetereaque Nihil
3) Credo Quia Absurdum
4) Ego Sum Qui Sum
5) Damnat Quod Non Intelligunt
6) Pugnare in iis Quae Obtinera Non Possis
7) Decepimur Specie Recti
8) Virgo Dei Genitrix
9) Numen
DISCOGRAPHIE
Absolutus -
Pugnare in iis Quae Obtinere Non Possis
Un album tout en latin, ça vous impose un groupe. Les titres de toutes les chansons sont en latins, soit il s’agit de satanistes intégristes, soit il s’agit de catholiques intégristes (mais lesquels sont les pires ?). Pourtant, les paroles sont bien en anglais, ça s’entend. Absolutus est un groupe belge qui donc aime s’affirmer sans masque, avec un certain culte pour l’élitisme. En fait, spontanément comme ça, cette démarche fait penser à deux groupes diamétralement opposés : Abruptum et Deathspell Omega.
L’intro tendant au bruitiste ne donne pas d’indication claire, puisqu’elle peut enfanter de l’un ou l’autre. Fort heureusement, les premiers riffs du disque font disparaître toutes nos craintes, l’influence majeure est belle et bien Deathspell Omega. Point d’Abrupti, merci. Influence majeure qui va planer le long de l’album via ses alternances entre riffs d’atmosphère et attaques fulgurantes de tous les instruments. Le chant également est un descendant clair et direct de celui de Mikko sur les différents albums du seigneur français, gras et raclé ; il contribue à donner une ambiance lugubre et lointaine aux chansons. Musicalement, la présence de riffs nombreux valide l’approche par l’angle poitevin. Néanmoins, il ne faut pas aller trop vite en besogne. Les influences manifestes ne doivent pas occulter un groupe qui semble reposer sur un seul homme et qui n’a pas les capacités techniques de ses maîtres. Les dissonances également moins marquées font que l’on pense plutôt à Si Monumentum Requires, Circumspice. On ressent cependant d'excellentes prédispositions chez ces Belges.
Les enfants des Pictaviens commencent à pulluler et les Belges vont devoir se démarquer de ce qui devient de plus en plus une masse. Le premier bon point est une production solide, bien remplie et rougeoyante qui sied très bien aux compositions proposées. Elle donne toute sa puissance aux riffs engagés, souvent racés, qui construisent la musique de Absolutus. La batterie s’entiche aussi de cette puissance, cela lui donne le socle nécessaire à créer les fondements rythmiques solides. Solides et relativement classiques, car elle ne s’égare pas outre mesure dans des démonstrations impressionnantes. Elle accompagne comme il faut la débauche des guitares. Techniquement, le groupe n’a pas grand-chose à se reprocher, il n’est pas incroyable certes, mais il remplit les cases. Ces fameuses cases justement, elles sont peut-être trop sagement remplies, tant et si bien que l’impression d’écouter un élève appliqué ne nous quitte pas vraiment. Certes il n’y a pas grand-chose à reprocher à Absolutus, il y a même de très bonnes choses, mais justement, il n’y a pas grand-chose pour le porter aux nues. Le savoir-faire est là, pas tout le génie nécessaire pour franchir la dernière marche.
Cela donne un album qui se laissera gracieusement écouter par quiconque souhaite sa ration de black metal. L’amateur plus exigeant voudra plus que du bon ouvrage respectant ses préceptes à la lettre. Il voudra plus de folie, le grain d’originalité et de personnalité patent qui classera vraiment Absolutus dans la liste des groupes à suivre. Il n'en est pas loin.