CHRONIQUE PAR ...
Cosmic Camel Clash
Cette chronique a été mise en ligne le 01 juin 2021
Sa note :
12/20
LINE UP
-Cole Wallace
(chant)
-Brent Schindler
(basse+chant)
-Patrick Meadows
(guitare)
-T.J. Sego
(batterie)
TRACKLIST
1)The Path to Certainty
2)I Was Born With Two First Names
3)Challenger Pt. 2
4)If We Live Right, We Can't Die Wrong
5)What Will Happen If I Hit Enter
6)The Fear In Your Eyes
7)Playing God Is Playing For Keeps
8)Falling From the Fence
9)Sleeping In the Train Yard
10)Gone Fishing. See You In a Year
11)Paved Gold With Good Intentions
12)I'll Splatter You Like Jackson Pollock
DISCOGRAPHIE
Les nouveaux groupes se font sournois en ce moment. Après Alucard qui tentait de jouer sur mon goût pour les jeux vidéos, voilà que Gwen Stacy essaie de m'amadouer en titillant une corde sensible, les comics Marvel ! Sans compter que le personnage en question a connu une mort tragique qui a traumatisé les lecteurs de l'époque, tuée accidentellement par son Spider-Man de chéri qui lui a brisé la nuque sans faire exprès en tentant de la rattraper alors que le Bouffon Vert l'avait balancée du pont de Brooklin. Non sérieusement, invoquer un tel souvenir pour entrer dans les bonnes grâces d'un chroniqueur, c'est pousser le bouchon un peu loin.
Les fans de blonde morte que sont les Gwen Stacy s'inscrivent dans une scène bien particulière, la mouvance US des jeunes groupes de post-emo-pop-hardcore à mèche (souvent signés chez Ferret) qui déferlent depuis une petite paire d'années. Du moins c'est l'impression qui se dégage à l'écoute de "The Path To Certainty", premier titre de la galette qui lie des riffs complètement tordus (dissonance plus brisure de rythme) de type mathcore avec hurlements de goret inclus à un refrain en chant clair de type pop-punk traditionnelle. Ce mélange est d'ailleurs assez séduisant à première vue : le mathcore étant une musique fortement cérébrale et exigeante, entendre un groupe qui accorde autant d'importance à la recherche formelle et torturée qu'à la volonté d'accrocher l'auditeur avec des mélodies à djeunz fait plaisir, car on ne rencontre pas ça tous les jours. Puis l'album défile, et on se rend compte que ce mariage n'était qu'une union de façade.
Car une fois sorti de ce premier titre, les incursions de mélodie sont quasiment inexistantes. Gwen Stacy devient à cette occasion un groupe de mathcore / postcore très classique : Cole Wallace hurle tripes et boyaux, les riffs sont lourds, changent souvent, incluent ça et là la petite harmonie death qui va bien, les breaks sont permanents, les titres de chansons sont à rallonge... rien de nouveau sous le soleil en somme si ce n'est une tendance nette à préférer la lenteur dans les tempos. Et d'un seul coup le soufflet retombe : il existe des dizaines de groupes dans ce style qui font mieux, et de plus les compos de The Life I Know manquent cruellement de points de repères. Même après moult écoutes on ne retient quasiment aucun plan... à part quand le groupe repart dans la mélodie comme dans "If We Live Right, We Can't Die Wrong" qui marque le retour du chant clair et de l'influence pop-punk. Les rares moments où cette influence revient sont au final les seuls qui marquent.
The Life I Know n'est pas un mauvais album mais il est fort frustrant car il dévoile ça et là une orientation musicale prometteuse... qui a été délaissée au profit d'une beaucoup moins intéressante. Groupe de mathcore commun, Gwen Stacy aurait pu marquer les esprits en assumant sa face pop-punk mélodique. Mais bon, il s'agit d'un premier album donc tous les espoirs restent permis.