CHRONIQUE PAR ...
Lotus
Cette chronique a été mise en ligne le 01 juin 2021
Sa note :
18.5/20
LINE UP
- Necropiss
(chant)
- Saint Vincent
(guitare+basse)
- Rafal
(batterie)
TRACKLIST
1) Traitor Brigade
2) Worst To Come
3) Serpent Crawls
4) Vagina
5) Lolita In Furs
6) Sterile
7) The Intruder
8) Passion Sodomy Terror
DISCOGRAPHIE
Pas d’intro poétique et pas d’étoiles dans vos yeux, vous m’en voyez désolé… Mais aujourd’hui, ça n’est pas possible. The Arrival Of Satan a balayé la dernière once de joie qu’il me restait, pourri le dernier millimètre de sourire sur mon visage et éradiqué le peu d’empathie pour l’humain que je m’efforçais de conserver pour le bien de mon entourage.
Passion. Sodomy. Terror. Que dire de plus ? Que dalle. Tout est là. La haine, toujours la haine. Le dégoût, toujours plus fort. Les saloperies dans le crâne et sur le pavé. La tristesse inexplicable et sa larme de pus chaude. La folie, celle représentée par un homme pouilleux qui parle aux murs, leur demande de récupérer son dû. Cet homme qui s’injecterait même du macadam huileux si la physique le permettait et qui hurle de douleur. Celui qui ne comprend pas et qui a subi le viol sous toute ses formes, autant physique que psychologique, métaphysique. Mais il rit, plus que vous, c’est certain. Après tout, quand la mort est la prochaine étape, quand le gouffre entre ces deux moments est comblé, le chemin est tracé. Qui ne pleurerait pas de rire ? Pas de démonstration technique ici, que de l’émotion pure et dure. Le monde vu à travers les yeux d’un homme, sans fioritures, filtres photo ou que sais-je comme connerie. Le black metal sous sa plus pure forme. Et après deux albums d’excellentes factures, le groupe peut se vanter d’avoir poussé plus loin son concept, un perpétuel avancement tout en gardant son identité, sans retourner sa veste.
C’est dès la première seconde de "Traitor Brigade" que l’horrible ton est annoncé: guitare sur-distortionnée mais parfaitement audible à l’aigreur mortuaire et fétide, comme des filets de vomi en décomposition. Une batterie qui n’en fait jamais trop et un chant… ô pourriture, ô crasse, ô haine commettez l’inceste. Dès le premier râle de Necropiss, l’ambiance s’installe, honteuse et désolée. C’est ça TAOS, la plus pure dose de désolation, la plus réelle. L’horreur. Les riffs font toujours mouche, rien n’est à jeter et rien n’est mitigé. Entre trémolo menaçant et mid voire down-tempo malsain, TAOS délivre LA musique, celle qui ferait chier Varg dans une canette de 8,6. L’album regorge de poisons tous plus douloureux les uns que les autres: "Serpent Crawl" et sa violence vocale inouïe, sa structure intéressante et ses ralentissements perfides à vous coller la chaire de poule. "Vagina" explicite à crever, les chroniques d’un clodo prêt à violer le plus pur enfant. TAOS noircit toute blancheur, n’éteint pas la lumière, mais la teinte et la traite à son goût. "Lolita In Furs" en est la preuve. Le riff passerait crème dans un cd des Beach Boys. Ouais. Mais avec leurs surfs dans la gorge et les veines grandes ouvertes. A vous de découvrir.
Je ne m’étalerai pas plus. J’en ai trop dit. The Arrival Of Satan a pensé l’impensable. Produit l’impossible. L’envie de rire, devant la mort. Sentir sa pourriture et sa froideur sur notre langue. Traîner dans ses rues, pisser sur ses murs et vomir sur ses chaussures. « Do you remember ? Fascist whore in my ass ? Did you like it ? When she sodomised me? When she sodomised my ass ? Do you want more ? Kinky wanker, fucking kinky wanker. In my ass, in your ass, in their asses, in our asses... »