CHRONIQUE PAR ...
Belzaran
Cette chronique a été mise en ligne le 01 juin 2021
Sa note :
12/20
LINE UP
-Jacopo "Jeido" Durisotti
(chant)
-Giacomo "Sanchez" Santini
(guitare)
-Carlo Andrea "Carlos" Ferraro
(guitare)
-Giovanni "Gio" Minozzi
(basse)
-Matteo "JD" Jade Paoli
(batterie)
TRACKLIST
1) Act I - Gaze of Leviathan
2) Act II - Panoptic Servant
3) Gathering Void / Interlude
4) Act III - Transcendental Observer
5) Withering Sight / Interlude
6) Act IV - Herald of Blindness
7) Act V - Dissipating Martyr
DISCOGRAPHIE
Basé sur les cendres fumantes du groupe de metalcore Farseer Scream, Despite Exile s’est orienté vers le deathcore, tendance progressif. Après un premier album en 2013, la formation revient avec un EP intitulé Disperse. À la lecture des pistes, on comprend tout de suite qu’on a affaire à un album concept, les morceaux présentant des actes et des interludes. C’est donc une sorte de grand morceau continu de vingt-trois minutes qui débute.
Cet EP se distingue ainsi par son absence (ou presque) de rupture entre les morceaux. Il y a certes les interludes déjà cités, mais ils font parfaitement le lien entre chaque partie. L’idée d’un album progressif qui fonctionne comme une entité unique est plutôt ambitieuse. Mais quand on produit du deathcore, c’est encore plus compliqué. Les intermèdes mis à part, on est accaparé par les rythmiques torturées où la syncope règne en maître. L’album se déroule donc avec maîtrise, le groupe étant largement au niveau, mais avec quel résultat ? Car si tout s’enchaîne, on a rarement l’impression de suivre une histoire ou une évolution. Tout se ressemble, les respirations sont parcimonieuses. Par conséquent, on ne distingue aucun moment fort ou presque. Le chant guttural bien grave du chanteur sait heureusement laisser place à des parties tirant sur le black pour apporter un peu de variété. Mais est-ce suffisant pour autant ?
Curieusement, c’est sur la fin que l’album propose un peu de variété. Les guitares, apportant un peu de mélodies par moment, font preuve de leads techniques plus ambitieux, mais toujours aussi rares. Et la toute fin propose une vraie émotion tout en blast-beat, saturation et hurlement. Mais finalement, quand un moment nous marque enfin, l’EP est terminé. Despite Exile se limite bien trop souvent à un deathcore convenu pour produire une musique progressive. Il manque des moments où la rythmique se simplifierait afin de donner un peu d’air. D’autres encore où la saturation laisserait la place à quelques arpèges en son clair. De plus, en se privant d'introductions qui relanceraient l’intérêt des morceaux (et de l’auditeur), le groupe se tire une balle dans le pied. Et au final, on a parfois l’impression d’un amoncellement de riffs et de passages sans forcément de lien. Ainsi, la galette s’écoute avec plaisir, mais sans passion.
Que représente réellement ce Disperse dans la discographie du groupe ? Objet particulier cherchant à créer une sorte de morceau unique, il n’est pas foncièrement réussi. Malgré tout, l’EP montre les qualités d’un groupe à suivre qui a peut-être, ici, fait preuve d’un peu trop d’ambition.