CHRONIQUE PAR ...
Winter
Cette chronique a été mise en ligne le 01 juin 2021
Sa note :
09/20
LINE UP
-Oliver "O." Orzel
(chant)
-Andreas "Ral"
(guitare+claviers)
-Simon "S." Breitenfeld
(guitare+basse)
-Christoph "C."
(batterie)
TRACKLIST
1) Devour the Sun
2) Animalevolence
3) SinisTerra
4) Soular Eclipse
5) Oceanic Empires
6) The Purifire
DISCOGRAPHIE
Chacun possède un chemin propre, une échelle temporelle à sa mesure. Ainsi, Mozart composait de la musique et courait le Iron Man à cinq ans. D’autres au contraire se font plus prier : obtenir le baccalauréat à cinquante ans, perdre son pucelage à trente, etc. etc. Ce n’est ni bien ni mal, c’est la vie, non ? Mightiest a pris son temps, puisque son premier album sort après plus de vingt ans de carrière. On ne rigole pas, il n’y a pas de raison. On ne s’affole pas non plus : le metal n’est pas passé à côté d’un monument du genre pendant tout ce temps.
Soyons francs : si je n’avais pas eu à chroniquer SinisTerra, j’aurais fait « Stop ! » au bout du deuxième titre. Une production horrible, qui met tellement en avant le grésillement des guitares et la double pédale que tout le reste – claviers et ronronnement des guitares principalement – est à peine audible, les guitares sonnant de façon monotone au sens premier de l'adjectif, couplée à des enchaînements hasardeux d’entrée de jeu, c’est dur, très dur. Surtout quand la deuxième chanson, "Animalevolence" est encore pire que la première - celle-ci avait au moins le mérite de bien commencer. Mais bon, le peu de conscience professionnelle qui me reste après tant d’années de récolte de généreux pots de vin offerts de la part des diverses maisons de disque – je vous écris depuis ma résidence aux Bahamas – m’a poussé à ne pas abandonner et continuer à explorer plus avant ce black-death aux relents pagans. Quelque part, je remercie ma conscience : il m’a ainsi été donné d’apprécier l’excellent morceau éponyme, seul vrai moment de bonheur de l’album.
Plus mélodique que les deux premiers titres, il célèbre une heureuse union entre une certaine mélodie dans le plus pur style pagan et le côté extrêmement âpre de la section rythmique. Le chant de O., une des rares satisfactions globales, y est plus hanté et la réverb utilisée prend tout son sens. Las, la félicité ne dure que dix minutes, le temps du titre. La suite est tout de même plus décente que le début de l’album et "Soular Eclipse" - son refrain mélodique - donne encore le change, mais les deux derniers titres ne présentent un intérêt que très relatif. "Oceanic Empires" commence plutôt bien, mais les artistes se prennent les pieds dans le tapis et le manque de fluidité est flagrant. Le constat est similaire pour "The Purifire". Les plans s’enchaînent sans grande cohérence et le son… Comme en plus les titres compensent leur faible nombre par une durée conséquente, on trouve le temps long. Alors, le metalleux avide d’une certaine violence musicale pourra peut-être apprécier ce mélange très rude, mais même dans ce domaine, il y a mieux.
SinisTerra possède un excellent titre, mais pour le reste, on aurait envie d’écrire quelque chose comme « La prod m’a tuer » avec du rouge à lèvres sur la glace. Comme en plus les compositions ne sont pas toujours exaltantes, le constat est simple : bof. En souhaitant que le second effort des Teutons se situera dans la lignée du (seul) super morceau éponyme. L’espoir fait vivre.