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CHRONIQUE PAR ...

73
Dimebag
Cette chronique a été mise en ligne le 01 juin 2021
Sa note : 17/20

LINE UP

-Javier
(Chant)

-Jéjé
(Guitare)

-Lad
(Basse)

-Maik
(Batterie)


TRACKLIST

1) Rude Awakening
2) Whats Up In Your Cryo Tube
3) Stillborn Prophet
4) End’s Eve
5) Lab Of Their Will
6) Sunset Motel
7) Pull The Pin
8) Seeking An Exit
9) Ecce Lex
10) Feed The Living
11) Turned Black
12) Unwillingly And Slow

DISCOGRAPHIE

Ecce Lex (2002)

Nostromo - Ecce Lex
(2002) - grindcore hardcore - Label : Overcome Records



La scène grindcore/mathcore suisse fin 90’s/début 2000’s, ça vous parle ? Non ? Étonnant ça ! Vous avez du bol, l’ami Dimy est là pour vous éclairer. Ceci dit le tour du proprio va être vite fait. Car autant tout le monde connait Coroner, fierté absolue de la scène métal helvète, autant côté hardcore c’est plutôt marée basse. Logique dans un pays sans mer ni océan (losers). De fait, seuls deux groupes de hardcore suisse ont durablement marqué la scène, et c’est déjà une belle perf’ vu la taille du pays et le vide relatif de sa scène extrême. Le premier c’est Knut, un des meilleurs groupes de l’école Converge/Breach. Le second, c’est Nostromo. Ces deux groupes, très proches, m’ont marqué quand je découvrais les pans les plus sombres du hardcore. Aussi, il était inenvisageable que je ne vous fasse pas un petit retour sur Ecce Lex, meilleur album de hardcore jamais sorti de suisse avec Challenger de Knut. Merci à S1pho pour le coup de motiv’, et en avant la violence !

Je dois bien avouer que quand j’ai découvert Nostromo dans un sampler Hard’n’Heavy (les vrais savent) en 2002, je ne m’étais pas arrêté dessus plus que cela. Autant le morceau sur le sampler, l’incroyable ''Sunset Motel'', m’avait tué, autant l’album entier m’avait paru sacrément abrupt à l’époque. Je n’étais pas chaud. Tel le lapereau découvrant sa première carotte et se niquant les dents dessus, je n’étais pas prêt à autant de kiff. Pas encore un fan absolu de Jane Doe de Converge ou de We Are The Romans de Botch, mes limites hautes en termes de bourrinisme hardcore n’avaient pas encore été relevées par l’expérience et la spécialisation propres à tout parcours metalleux qui se respecte (dit autrement, je ne connais pas grand monde qui a commencé son apprentissage du HxC en commençant par Breach ou les premiers Dillinger Escape Plan). Mais en revenant quelques années plus tard sur Ecce Lex à l’occasion de l’écoute de l’excellent mini-live acoustique (oui oui) des suisses, Hyperion/Proteron, le constat ne pouvait que s’imposer au fan impénitent de HxC bourrin que j’étais devenu entre-temps : Nostromo, c’est génial, Ecce Lex, il bute. On pourrait presque s’arrêter à cette sentence définitive car après tout, il est difficile de rencontrer un fan de violence qui n’encense pas cet album, mais tentons de ne pas nous foutre ouvertement de la gueule de notre lectorat célébré, et développons. Déjà, cet album arrache tout sur son passage en termes de violence et d’agression brute. La tension permanente, le sentiment que les compos peuvent exploser à tout moment et partir complètement en couille, font de ce Ecce Lex une petite bombe de vénéritude qui n’a rien de suisse.
Tout au long des douze morceaux composant cet opus, vous vous ferez pilonner la rate à coups de riffs saccadés brutaux (''Rude Awakening'', ''Seeking An Exit''), vous vous ferez ramoner les conduits par des plans rouleau compresseur 100% grindcore (''Lab Of Their Will'', qui vous pulvérisera après un départ tout en subtilité, ''Pull The Pin'', clairement le morceau le plus grind de l’album si il n’y avait pas ''Ecce Lex''), et, gros point fort de Nostromo, vous vous ferez rouler dessus par des tonnes de riffs groovy et bien vicieux, sortes de dérivés de riffs hardcore classique, voire néo metal, mais avec tous les potards de la violence tournés sur le cran "atomisation de l’auditeur". On pense à ''Stillborn Prophet'', à ''Feed The Living'', et peut-être plus encore à ''Unwillingly and Slow'' et son énorme plan HxC tough guy brise-nuque, idéal pour achever l’album, et l’auditeur au passage. Ce genre de gros riffs bondissants, vous les reconnaîtrez direct car nombre d’entre eux ont été repris par un tas de combos de la scène française metalcore du début des années 2000, genre Black Bomb A, ETHS, The Arrs et consorts, mais en moins bien, et en plus mou (pardon aux aficionados de la famille « Frenchcore »). De la violence donc, sur Ecce Lex, à foison, même si Nostromo a le bon goût d’émailler son album de deux belles respirations, notamment l’éthérée ''End’s Eve'' portée par une guitare pleine de delay. On mesure rarement à quel point de tels morceaux sont fondamentaux pour pouvoir pleinement apprécier la soupe à la haine servie sur le reste d’un opus. C’est le cas ici, ainsi que sur la superbe ''Turned Black'', qui porte à merveille son nom. Mais, bien loin de peindre un canevas de noir et de blanc bruts, Nostromo sait aussi développer des ambiances. Qu’elles soient barrées comme sur ''Lab Of Their Will'' et ses quelques plans sautillants, ou sur ''Seeking An Exit'' et ses petites séquences ambiancées/chelou, ou plus classiquement mélodiques sur l’énorme ''Sunset Motel'', Nostromo s’impose comme un groupe au caractère bien trempé.
Ce faisant, les Suisses se placent loin, très loin même, d’un énième combo de hardcore/grindcore pas content. C’est définitivement ce genre de petits détails qui font rentrer Ecce Lex dans une catégorie enviée, celle des albums cultes. Ça, et le fait de pouvoir pondre des dingueries comme ''Sunset Motel'', véritable masterclass hardcore/grind/metalcore de 3 minutes 46. Et pour pouvoir faire tout ça, il est évident qu’il faut une bande de musiciens en pleine possession de leurs moyens. Ça tombe bien, côté groupe, on a en l’occurrence affaire à une bande de gars qui se connaissent visiblement par cœur, et la cohérence de leur jeu d’ensemble est fantastique. Cet album est un gros bloc, composé de quatre éléments imbriqués les uns dans les autres : en premier lieu, une voix super haineuse, sans concession, bref, comme il devrait en être. En deux, une pu-tain de guitare, sacrément inspirée on l’a dit, mais également dotée d’un son tranchant et surtout pas d’un gros bordel granuleux imbitable, qui aurait desservi l’impact des compos. En trois, une basse véloce, audible, et parfaitement couplée à la guitare. En quatre, et non des moindres, une batterie de très haut niveau : ça tabasse, ça blaste, mais ça sait aussi faire groover les morceaux comme un vrai bon batteur de grind, et le petit jeu de cymbales est en place. Enrobez le tout d’une production tout à fait digne, sèche, mais claire et tranchante, et vous obtenez une authentique petite bombe artisanale de fabrication suisse, à ne placer qu’entre des mains expertes pour un effet « destruction sonique maximale ».


On dit souvent qu’au plus haut niveau, les victoires se jouent sur des détails. C’est généralement un bon gros cliché de commentateur sportif sans imagination (… ni job pour l’euro 2016, salut à toi, diable de CJP), mais en l’occurrence, je dois faire mien ce minable poncif car cet album en est la parfaite confirmation. Sans ces quelques plans bourrés de personnalité, sans cette versatilité dans le traitement de la « chose hardcore », Nostromo aurait bien pu ne jamais marquer qui que ce soit. Mais les Suisses sont des bons, et ce Ecce Lex évite tous les écueils avec brio pour s’en aller planter son drapeau de boss du hardcore/grindcore helvète tout au sommet de l’aiguille d’Argentière. Un incontournable du genre, à n’en pas douter.


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