CHRONIQUE PAR ...
Winter
Cette chronique a été mise en ligne le 01 juin 2021
Sa note :
16/20
LINE UP
-Jérôme Josselin
(guitare)
-Sébastien Descamps
(claviers+basse)
-François Schauber
(batterie)
Extraits de :
-La Seconde Vérité (track 1)
-La Maladie d'Amour (tracks 2 et 5)
-Vivre sa Vie (track 3)
-Betty (track 4)
TRACKLIST
1) Même ça tu n'as pas le courage
2) Juliette
3) Tout est beau
4) N'ayez pas peur j'ai l'habitude
5) Je ne veux pas mourir avant d'être morte
DISCOGRAPHIE
Il y a eu Marianne, Lucretia et Alice. Fabienne aussi. Cassandra, Lorelei. Laura. Il y a eu la comtesse Elizabeth. Dans un autre registre, Lucille ou Emilie. Une Marie qui louchait, une Mary Jane qui fumait, une Susanna brise-cœur, des Lolita en veux-tu en voilà. Maintenant, c’est au tour de Juliette, la féroce Juliette. Bienvenue à toi.
Tu es d’autant plus bienvenue que ceux qui t’ont créée y ont mis leur âme, cela ne fait aucun doute. Que les détracteurs du rock cinématographique hurlent au snobisme, mais s’ils possèdent un tant soit peu de bonne foi, ils devront reconnaître que cette mise en son de films français datant de différentes décennies n’est pas une simple volonté d’esbroufe. Juliette est authentique, comme le sont les œuvres de GodSpeed You! Black Emperor. Comme sur les albums du groupe canadien, les voix-off cessent d’être des voix-off et deviennent les protagonistes de l’histoire. Simplement ici, contrairement à ce que GSY!BE a l'habitude de proposer, l’ambiance n’est pas apocalyptico-planante et en aucun cas transcendante, mais bien ancrée dans la réalité des relations houleuses entre homme et femme, et entre femme et mort. Juliette commence de manière claire et joliment mélancolique, et petit à petit se transforme en une œuvre plus pesante et douloureuse, le post-rock initial, agrémenté de-ci de-là de quelques beats electro, tirant vers le sludge en fin de parcours, bien adapté à la terrible maladie évoquée. Bref, on commence avec le sourire aux lèvres et on finit avec une boule dans la gorge… Avec une énorme envie d’entendre les Féroces Bisontins sur une œuvre d’une durée plus conséquente. Mais chaque chose en son temps, pour l’instant, c’est à Michèle Mercier, Robert Hossein, Nastassja Kinski, Michel Piccoli, Marie Trintignant et les autres de jouer pour nous, et ils le font bien.
Absolument cinématographique et absolument réussi, Juliette est un EP émouvant, dont le côté cristallin initial s’assombrit au fur et à mesure de l’écoute. Une vraie réussite qui devrait appeler des lendemains qui chantent, dans un genre qui, apparemment, est une vraie spécificité française.