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CHRONIQUE PAR ...

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Djentleman
Cette chronique a été mise en ligne le 01 juin 2021
Sa note : 18/20

LINE UP

-Connor Reibling
(tout)

TRACKLIST

1) The Leviathan Prophecy
2) Chameleon Facade
3) Birth Of The Alligator Breed
4) Golden Calf
5) Season Of The Wasp
6) Sloth In Descent
7) Locust Dreams
8) Sun Of The Scorpion

9) Mantis Czardom
10) Scar Of Man
11) The Weeping Earth

DISCOGRAPHIE


Omega Virus - The Weeping Earth
(2015) - metal prog instrumental Djent symphonique - Label : Hollow Records



De vous à moi, si vous voyez une pochette sur laquelle est représentée notre chère sphère bleue fendue en deux par une crevasse sismique béante, ça ne vous donne pas envie d’aborder l’album. Et c’est normal, car niveau originalité, c’est du vu, revu et re-revu. Remarquez, c’est peut-être mieux ainsi car vous risqueriez d’y laisser quelques plumes, si ce n’est votre carcasse toute entière. Bienvenue aux portes des entrailles terrestres.

Akeldama. Ce nom vous évoque quelque chose ? Une formation de metal progressif aux sonorités fortement djent. Et oui la pomme ne tombe jamais bien loin du pommier. Et cette pomme-ci se nomme Connor Reibling, actuel chanteur du groupe précédemment cité. Sauf que ce dernier en avait apparemment marre de ne faire que chanter, et il s’est donc mis en tête de monter un projet solo, tout en passant du côté instrumental, dans lequel il pourrait s’exprimer de différentes manières. Du coup, tant qu’à faire, autant se coltiner absolument tout : guitare, basse, batterie et synthé, et abandonner totalement les parties vocales. Créé un an après la formation d’Akeldama, Omega Virus aura tout de même attendu quatre bonnes années de maturation avant de dégueuler son premier effort. Et cela peut se comprendre au vu du travail accompli avec son groupe principal. Aurait-on à faire à un énième geek qui voudrait vanter les mérites du jeu de société électronique « Omega Virus » ? Il faut croire qu’on en est loin.
A vrai dire, le titre de l’album et de la première chanson sont les meilleurs éléments qui permettent de vous rendre compte dans quoi vous avez mis les pieds. Connor Reibling ne pouvait trouver meilleur titre pour ouvrir son album chaotique. Un début crescendo avant l’arrivée foudroyante du monstre primitif marin. Une bête colossale qui va évoquer un cataclysme monumental pouvant bouleverser l’ordre du cosmique ou potentiellement provoquer l’anéantissement de toute vie. A commencer par vous et vos tympans. Le démon de l’enfer va se montrer plutôt gentillet durant cette ouverture – de plus de sept minutes tout de même. Mais c’est le calme avant la tempête, car vous serez déjà malmenés durant "Chameleon Facade", qui se veut déjà plus rythmée, incisive et tranchante. Et alors que la pression va redescendre quelque peu, vous ne vous attendez sûrement pas à la demi-heure qui va vous assaillir de toute part. Les cinq meilleures chansons de l’album à la suite, c’est du concentré de déstructuration et de rythmiques 100% pur djent d’origine contrôlée. Ne laissez surtout pas une personne atteinte de problèmes cardiaques dans les environs, vraiment.
Car ce qui fait la particularité d’Omega Virus, c’est une production tout bonnement hallucinante et supermassive. Bien aidée par une guitare et une basse possédant huit cordes chacune, que l’on entend à merveille pendant plus d’une heure. La batterie est également parfaitement mixée, suffisamment audible pour donner le tempo, mais pas omniprésente. Le niveau de maîtrise des percussions est d’ailleurs assez frappant. Cassures rythmiques, accélérations, reprises, en plus de quelques blasts, on n’a clairement pas à faire à un novice dans ce domaine. Quant à la guitare, c’est une flopée de techniques différentes, avec nombre d’effets, d’harmoniques, de palm mute et de distorsions. Les cordes les plus graves sont utilisées pour créer les parties lourdes et rythmiques – les plus lentes, les mediums pour les accélérations et les riffs plus percutants, tandis que les plus aigus servent pendant les soli afin d’instaurer une ambiance oppressante et angoissante au possible. En ce qui concerne la basse (huit cordes, il faut le rappeler tout de même !) elle a le rôle de détonateur et d’accélérateur de rythme cardiaque. Pour sûr, elle fera son petit effet sur vos palpitants.
Et comme on ne retrouve pas de parties vocales ici, on peut seulement se tourner vers les intitulés des chansons afin de savoir ce que veut nous transmettre l’Américain par le biais de cet abîme musical. Avec une représentation majoritaire de titres faisant référence à des punitions bibliques, tirées de l’épisode des Dix Plaies d’Egypte ("Season Of The Wasp", "Locust Dreams", "Scar Of Man") et des références plus générales à l’Egypte ancienne ("Birth Of The Alligator Breed", "Sun Of The Scorpion", "Mantis Czardom"), Reibling nous entraîne dans un monde de terreur et d’effroi. Des affres parfaitement dépeintes par un synthé venu nous prodiguer des ambiances à la fois apocalyptiques, orientales et à la fois envoûtantes. Et quand la terreur ambiante ne suffit plus, ce sont des attaques de plein fouet auxquelles on assiste. "Chameleon Facade" (1’20), "Seasons Of The Wasp" (1’24), "Sloth In Descent" (0’49), "Locust Dreams" (1’26) et "Sun Of The Scorpion" (1’33) sont des passages pendant lesquels le temps semble se suspendre, comme pendant une attaque nucléaire.
Mais les forces de cet album peuvent également vite se retourner contre lui. Malgré une volonté d’instaurer un climat particulièrement malsain, ce qui ne se fait pas en un quart d’heure, The Weeping Earth contient certaines longueurs au sein de quelques titres, ce qui déteint forcément sur la durée générale. C’est qu’il faut l’encaisser l’heure et quart de djent instrumental. Une heure aurait pu sembler suffisante et convenable, et il n’était pas obligatoire de le prolonger autant. D’autant plus que le titre éponyme fait à lui seul un cinquième de l’album (14’23). Des transitions dignes de ce nom auraient aussi été bénéfiques à l’écoute prolongée, car on passe souvent d’un son à l’autre par l’intermédiaire d’une coupure nette. Et malgré l’excellence de plus de la moitié des tracks, on arrive difficilement à associer titres et sons, ce qui est assez dommage pour la postérité. C’est donc un album potentiellement lourd et difficile à digérer pour les moins aguerris d’entre vous et les moins réceptifs au style. Tous ces petits défauts mineurs sont les points qui ne rendent pas l’album divin, même si celui s’en rapproche. En gommant ces erreurs ont aura sûrement le droit un jour à une œuvre magistrale. Pour une fois qu’on redemande un virus. .


The Weeping Earth contient un échantillon de ce qui vous attend le jour du Jugement Dernier. Vous pouvez encore y échapper aujourd’hui, mais si l’envie vous prend de vous préparer à l’échéance finale, vous saurez vers quoi vous tourner. Ce disque est redoutable, et il ne pourra vous laisser indifférent, ne serait-ce qu’à l’entente du son si particulier qu’il produit et de la puissance qu’il dégage. Quant aux amateurs du genre, ils seront irrémédiablement conquis dès les premières notes. Vraiment pas mal pour un chanteur.


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