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CHRONIQUE PAR ...

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TheDecline01
Cette chronique a été mise en ligne le 01 juin 2021
Sa note : 16/20

LINE UP

-Ö.
(chant)
 
-T.
(guitare)
 
-D.G.
(guitare)
 
-G.
(basse)
 
-H.
(batterie)

TRACKLIST

1) Fjallið
2) Sál
3) Falið
4) Sár
5) Fallið

DISCOGRAPHIE


Naðra - Allir vegir til glötunar
(2016) - black metal - Label : Vánagandr



Islande terre de feu. Islande terre de rage. Terre noire également. Par les scories et le ciel. Par la musique également. Faut-il y voir là une mutation génétique récente ? Tout porte à la croire. Svartidauði d’abord, puis Misþyrming et encore Zhrine. Un si petit pays pouvait-il être le pourvoyeur du monde en black metal sans une once de génétique prédestinée ? Car il faut désormais ajouter à la troupe les nouveaux inconnus de Naðra.

Nous sommes en terrain connu et conquis puisque la filiation volcanique du Nord est évidente. Svartidauði un peu, Misþyrming un peu plus, mais surtout Fortid l’oublié, grand-père au vu de la jeunesse des autres groupes cités. Car de Fortid, Naðra en a retenu le sens épique et les riffs puissants et incisifs de Völuspá Part III: Fall of the Ages. Fort heureusement pour nous autres amateurs de black metal fin, racé et organique, nos amis islandais ont d’autres tours dans leur sac. A commencer par un sens du black metal indéniable. L’enchaînement des titres et des riffs s’assimilent à un déroulé sans faux-pas de l’abécédaire du Norvégien dans la forêt. Un poil de mélodie, de la puissance, du froid et de la morsure vicieuse. Naðra réussit dans tous les domaines où ça compte. Evidemment il ne s’embarrasse pas des fioritures ou de l’exceptionnelle richesse de ses aînés, et en ceci il s’écarte de l’ombre difficile à assumer de Deathspell Omega. Black traditionnel toute. Car il ne faut pas s’attendre à moultes dissonances ou acrobaties stylistiques. Le propos est à la pureté autant qu’à l’atmosphère épaisse.
La horde nordique a un but tangible : le froid, le respect des temps anciens. Elle y arrive en majesté au travers de compositions impeccablement maîtrisées et d’une enveloppe sonore quasi parfaite : guitares grésillantes sans être inaudibles, batterie puissante dans son fondement tout en demeurant sylvestre et chant écorché et déclamé. L’organisation de tout ceci surprend, avec un pavé central de quatorze minutes entouré de titres « courts », quatre minutes avant, huit après. Pourtant c’est bien l’homogénéité du tout qui frappe et ancre cet album dans une excellence sans anti-thèse solide possible. Les quelques quarante minutes jetées en pâture demeurent indiscernables du pur point de vue de la qualité. Les riffs et les compositions passent sans qu’aucun ne dénote particulièrement. Il s’agit véritablement d’un album qui s’écoute d’une traite, avec une unité forte, de la trempe des Throne of the Depths de Drautran ou autre Far Beyond the Light de Leviathan, chacun dans un style différent. Aucune chanson pour sortir du lot, mais une vraie conception à l’ancienne du disque, uni, unique, insécant.


Une belle réussite inattendue au final, presque sortie de nulle part. Bien sûr le lieu semble évident, l’Islande, terre des réussites noires continuelles. Pourtant c’est la surprise de ce premier semestre 2016, le groupe nouveau qui perce les oreilles avec une œuvre appelée à trôner dans les discographies des adorateurs du genre.


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