CHRONIQUE PAR ...
S1phonique
Cette chronique a été mise en ligne le 01 juin 2021
Sa note :
14/20
LINE UP
-Tomasz Wisniewski
(chant)
-Lukas Kerk
(guitare)
-Oliver Kirchner
(guitare)
-Michael Wächter
(basse)
-Mathias Blässe
(batterie)
TRACKLIST
1) Worship The Grave
2) The Saviour's Tomb
3) Ashes
4) On Trails Of Death
5) Prayer For The Dawn
6) Cult Of The Fading Light
7) Through Nameless Ages
8) Outsourcing The Brain
9) Enwrapped In Guts
10) The Sky Is Empty
DISCOGRAPHIE
« Le death metal allemand ? Le melodeath allemand ? Hein quoi ? Ce n'est pas du thrash ? C'est quoi le nom déjà ? Atrocity ? Quoi ? Dawn Of Disease ? ... Connais pô ... Bon aller vas y balance on va voir..» . Voilà, ces vilains mots résument la première réaction face à ce groupe inconnu pour bon nombre, venant pourtant présenter ici son troisième album intitulé : Worship The Grave. A l'aube d'une agréable découverte.
Le quintette fondé en milieu 2004 a en effet déjà sorti, après un premier EP, deux LP : Legends Of Brutality en 2011 et Crypts Of The Unrotten en 2012. Les retours sont divers, le groupe se démarquant timidement des autres sans pour autant percer plus que ça. Quatre ans plus tard le nouveau son débarque et déglingue de facto son auditeur dès les premières mesures de "Worship The Grave". On se demande même pourquoi le groupe n'est pas plus connu si toutes les compositions sont de cet acabit (ce mot est définitivement rigolo). On avance ainsi prudemment dans les dix titres jalonnant la quarantaine de minutes en baissant peu à peu sa garde. Le groupe sait très malignement jouer un death très groovy et punchy à gros coup de blasts et de riffs ravageurs tout en distillant un sens de la mélodie très maîtrisé. Là où bon nombre de combos ne parvient jamais à équilibrer les deux variables, Tomasz Wisniewski (le Polonais du groupe) et sa bande réussissent l'exercice de la meilleure des façons. A commencer par un growl rocailleux jamais hurlé et se baladant dans les graves et medium, tel un Suédois qui chante naturellement du death depuis sa tendre enfance. La batterie oscille entre la frappe lourde du death le plus vieillot et un jeu aéré et dynamique animant avec énergie toutes les rythmiques.
Parvenu à la moitié de l'album la surprise n'existe plus, il ne suffit plus qu'à se laisser aller aux compositions certes plutôt linéaires sur la dizaine mais si bien jouées et produites (une des autres qualités du disque). Les riffs sont variés et savent se mettre en retrait par moment afin de laisser la globalité des instruments diluer le nectar musical. Entre un Bloodbath rocailleux et abrasif en passant par les envolées mélodiques de la bonne époque de Dark Tranquility ou (si j'osais) d'un In Flames inspiré, voire de certains plans à la Arch Enemy, le combo allemand respire le death metal suédois avec un « je ne sais quoi » (en français dans le texte) de personnel et d'inspiré malgré les influences très présentes des groupes précités. En bref l'album réussit à accrocher dés sa première écoute sans forcément réussir à sortir quelques titres du lot. Une cohésion d'ensemble louable mais peut être également un premier léger défaut de la release pour qui voudrait chipoter et se cacher derrière des œillères puristes, et argumenter que ce pays fortement fournisseur de thrash ne serait pas foutu de sortir un bon groupe sur un autre registre. Dans ce cas une objective écoute d'un "Enwrapped In Guts" ou d'un "Ashes" devrait révéler l'évident troll de mauvais aloi.
Inconnu (à tort) pour ma part, Dawn of Disease et son troisième album Worship The Grave sont une excellente et agréable surprise pour cette rentrée pour qui serait passé à coté de sa sortie le 24 juin 2016. Absolument pas révolutionnaire mais avec le parfait équilibre du death et de la mélodie, cette acquisition n'est absolument pas vaine et garantira un bon moment à chaque écoute. Je file découvrir les précédents.