CHRONIQUE PAR ...
S1phonique
Cette chronique a été mise en ligne le 01 juin 2021
Sa note :
17/20
LINE UP
-Max Otero
(chant+guitare)
-Gautier Merklen
(guitare)
-Matthieu Merklen
(basse)
-Laurent Michalak
(batterie)
TRACKLIST
1) Blood of Lambs
2) Pathetic Divinity
3) A Representation of Darkness
4) My Name is Legion
5) Exhort the Heretic
6) Left to Rot
7) Eucharistic Adoration
8) Christianist
9) How deep is your Hate ?
10) Liturgiae
DISCOGRAPHIE
Quel groupe français a sorti deux albums de death devenus des classiques du genre ? Quel groupe français a tourné en Europe avec Death, Asphyx, Unleashed ? A ouvert pour des Cannibal Corpse? Obituary ? Qui a sorti 5 albums avant celui-là ? Et bien c'est Mercyless bien sûr qui fêtera ses trente ans d'existence l'année prochaine. En cadeau : le sixième LP : Pathetic Divinity. ... Mandale.
Si le groupe ne vous dit rien alors filez de suite découvrir leur deux premiers albums Abject Offerings datant de1992 et Coloured Funeral sortis l'année d'après. Pourquoi ? Parce que le groupe après avoir sorti quelques démos débarquait dans la cour des monstres du death metal (celui qu'on traite de « old »maintenant). Râpeux, brut et sans concession, utilisant avec classe les bases du « metal mort à la française » Mercyless entrait directement au Panthéon des groupes du genre. La carrière fut ensuite fidèle à la musique pratiquée connaissant malgré tout quelques traversées du désert peut être cette fois plus liées à l’industrie musicale qu’à l’engagement sincère du groupe. Quoiqu’il en soit Pathetic Divinity débarque en cette fin d’année avec la même puissance et rage du début des années 90. Passons l’intro minutée dispensable mais permettant de se mettre directement dans l’ambiance dès les premiers accords. La production énorme sublimant les compositions des neufs titres à venir met « directement sur le cul ». Le disque est produit par Philippe Reinhalter et masteurisé par Fédéric Motte (s’étant notamment illustré avec son travail sur le dernier Gorod - Maze Of Recycled Creeds). Profond, caverneux et gras à souhait, le son lie immédiatement le fond à la forme. Sans aucun répit le groupe va nous balader dans son death énervé et délivrer saine rage et légitime brutalité contre tout le St Frusquin divin et ses âmes dites bien pensantes. Le méchant artwork ne laissait d’ailleurs aucun doute sur le propos , l’opener titre éponyme , "Exhort The Heretic" ou "Christianist" sont d’autant d’ exemples directs et motivés sur la position du groupe face aux pieux. Coté musique les titres se suivent dans une homogénéité apparente.
Et en faisant le choix d'une durée raisonnable (une grosse demi-heure) l’écoute discontinue ne lasse en aucun cas et au contraire parvient à capter toute l’attention du début à la fin. Là où le style pourrait se montrer épuisant au regard de la violence proposée, l'écoute et la succession des titres s’appréhendent facilement. L’opener est le titre le plus long mais donne parfaitement la mesure du reste à suivre : riffs puissants renforcés par une basse claquante monumentale. La batterie est loin d’être en deçà avec quelques variations dans le jeu pourtant usuellement rigoureux et a priori linéaire. Loin d’être fermé l'on peut même capter quelques ambiances discrètes claviers renforçant les quelques passages où les guitares s’harmonisent. Une touche mélodique récurrente englobe même la plupart des titres: sur un solo, un break ou même sur quelques riffs de transitions. Ajoutons à ce masterclass une maîtrise parfaite des tempos en succédant le rythme le plus rapide et violent du genre à du mid tempo lourd et massif et le portrait robot est complet. Au sortir de la première écoute le constat est évident : le groupe vient de pondre (sans manque de respect aux précédents) le digne successeur des deux premiers LP avec une modernité réelle et une fidèle synthèse de ces décennies offertes à notre musique extrême favorite. Et de facto la seule envie au sortir de la première écoute est de se repasser le bouzin. Pendant combien de temps ? Peu importe pour le moment , mais l'épreuve du temps ne trompe jamais.
« Rhô Puuuutttainnnnnn »! Permettons-nous cette interjection. Quelle puissance et quel album vient de sortir Mercyless. Bien sûr le style est connu et largement éprouvé mais lorsque la technique, la composition, le jeu et la sincérité atteignent ce niveau, le résultat est forcément superbe. La pièce du boucher de la fin d'année (ndlr : The MasterPiece in French).